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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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des fortifications, et d’empêcher qu’on arrivât chez eux des pays moins difficiles à parcourir. Leurs besoins, à peu d’exceptions près, étaient complétement satisfaits, comme nous l’avons déja dit, par les chétives productions qu’ils arrachaient par le travail et à leurs montagnes et à leurs holms {1} , ces espèces de plaines leur permettant d’exercer leur agriculture bornée, tandis que les parties les moins ingrates des montagnes et les clairières des forêts leur offraient des pâturages pour leurs bestiaux de toute espèce. Comme les profondeurs de ces antiques forêts naturelles, qui n’avaient été pas même explorées jusqu’au fond, étaient rarement troublées, surtout depuis que les seigneurs du district avaient mis de côté, durant cette période guerrière, leur occupation jadis constante, la chasse, différentes sortes de gibier s’étaient considérablement multipliées, au point que, en traversant les parties les plus désertes du pays montagneux et triste que nous décrivons, on voyait parfois non seulement plusieurs variétés de daims, mais encore ces troupeaux sauvages particuliers à l’Écosse, ainsi que d’autres animaux qui indiquaient la grossièreté et même la barbarie de l’époque. On surprenait fréquemment le chat sauvage dans les noirs ravins ou dans les halliers marécageux, et le loup, déja étranger aux districts plus populeux du Lothian, se maintenait dans cette contrée contre les empiétemens de l’homme, et était encore une terreur pour ceux qui ont fini par l’expulser complétement de leur île. Dans l’hiver surtout ces sauvages animaux (et l’hiver n’était encore qu’à peine écoulé) étaient ordinairement poussés par le manque de nourriture à une extrême hardiesse, et avaient coutume de fréquenter par bandes nombreuses les champs de bataille, les cimetières abandonnés, même quelquefois les habitations humaines, pour y guetter des enfans, proie, hélas ! sans défense, avec autant de familiarité que le renard s’aventure de nos jours à rôder autour du poulailler de la fermière {2} .
    De ce que nous avons dit, nos lecteurs, s’ils ont fait (car qui ne l’a point fait aujourd’hui ?) leur tour d’Écosse, pourront se former une idée assez exacte de l’état sauvage où était encore la partie supérieure de la vallée de Douglas, pendant les premières années du XIV e siècle. Le soleil couchant jetait ses rayons dorés sur un pays marécageux qui présentait vers l’ouest des nappes d’eau plus larges, et était borné par les monts que l’on nommait le grand Cairntable et le petit. Le premier de ces deux monts était, pour ainsi dire, le père des montagnes du voisinage, source de plus de cent rivières, et sans contredit le plus élevé de toute la chaîne, conservant encore sur sa sombre crête et dans les ravins dont ses flancs étaient sillonnés, des restes considérables de ces antiques forêts dont toutes les éminences de cette contrée étaient jadis couvertes, et surtout les collines dans lesquelles les rivières, tant celles qui coulent vers l’est que celles qui s’en vont à l’ouest se décharger dans la Solway, cachent comme autant d’ermites leur source première et peu abondante.
    Le paysage était encore éclairé par la réflexion du soleil couchant, tantôt renvoyé par des marais ou des cours d’eau, tantôt s’arrêtant sur d’énormes rochers grisâtres qui encombraient alors le sol, mais que le travail de l’agriculture a depuis fait disparaître, et tantôt se contentant de dorer les bords d’un ruisseau, prenant alors successivement une teinte grise, verte ou rougeâtre, suivant que le terrain lui-même présentait des rocs, du gazon et de la bruyère, ou formait de loin comme un rempart de porphyre d’un rouge foncé. Parfois aussi l’œil s’arrêtait sur la vaste étendue d’un marécage brunâtre et sombre, tandis que les jaunes rayons du soleil étaient renvoyés par un petit lac, avec une nappe d’eau claire, dont le brillant, comme celui des yeux dans la figure humaine, donne la vie et le mouvement à tous les traits d’alentour.
    Le plus âgé et le plus robuste des deux voyageurs dont nous avons parlé était un homme bien et même richement habillé, par rapport aux modes du temps, et portait sur son dos, suivant la coutume des ménestrels ambulans, une caisse qui renfermait une petite harpe, une guitare, une viole ou quelque autre instrument de musique
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