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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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Douglas-le-Noir, avec cent diables aussi noirs que lui, puisque telle est sa couleur, a pris possession de l’avant-poste d’Hazelside à coups de sabre et de hache d’armes, que de savoir qu’une personne infectée de cette maladie infernale est entrée paisiblement et par la porte grande ouverte du château. »
    « Il y a quelque chose dans ce que tu dis là, Anthony, répliqua son camarade ; et considérant que notre gouverneur, puisqu’il s’est chargé de la maudite besogne de défendre un château qui est regardé comme beaucoup plus périlleux qu’aucun autre d’Écosse, est devenu un des hommes les plus jaloux et les plus circonspects qui soient au monde, nous ferions mieux ; je crois, de l’informer du fait et de prendre ses ordres pour savoir ce qu’il nous faut faire de ce jeune garçon. »
    « Me voilà content, dit l’archer ; et, d’abord, ce me semble, je voudrais un peu, afin de montrer que nous savons comment se pratiquent les choses en pareil cas, adresser certaines questions au jeune homme… combien de temps a duré sa maladie, par quels médecins il a été soigné, depuis quand il est guéri, et comment sa guérison peut être certifiée ? etc.
    « C’est vrai, confrère, dit Bande-l’arc. Tu entends, ménestrel, nous voudrions demander certaines choses à ton fils… Qu’est-il donc devenu ?… il était ici tout à l’heure ! »
    « Avec votre permission, messieurs, répondit Bertram, il n’a fait que passer dans cette pièce. Maître Thomas Dickson, à ma prière, aussi bien que par respect et par égard pour la santé de vos honneurs, lui a fait promptement traverser cette pièce, pensant que sa propre chambre à coucher était l’endroit qui convenait le mieux à un jeune homme relevant d’une grave maladie et après une journée de grande fatigue. »
    « Eh bien ! répliqua le vieil archer, quoiqu’il soit peu ordinaire de voir des hommes qui, comme nous, ne vivent que pour bander leurs arcs et lancer leurs flèches, se mêler d’interrogatoires et d’instructions criminelles, cependant, vu la gravité des circonstances, il faut que nous adressions certaines demandes à votre fils avant de lui permettre de se rendre au château de Douglas où l’appelle, dites-vous, une mission. »
    « C’est plutôt moi, noble archer, dit le ménestrel, plutôt moi que ce jeune homme, qui suis chargé d’une mission. »
    « En ce cas, répondit Bande-l’arc, nous pouvons suffisamment faire notre devoir en vous envoyant, vous, à la pointe du jour au château, et en faisant rester votre fils au lit, car c’est, je crois, la place qui lui convient le mieux jusqu’à ce que sir John de Walton nous donne ordre de le laisser passer outre ou de le retenir. »
    « Et nous pouvons aussi bien, dit Anthony, puisque nous devons avoir la compagnie de cet homme à souper, lui faire connaître les règles de la garnison qui est momentanément établie dans cette ferme. » En parlant ainsi, il tira de sa poche de cuir un morceau de parchemin, et dit « Ménestrel, sais-tu lire ? »
    « C’est le point essentiel de ma profession, » répondit le ménestrel.
    « Peu m’importe à moi cependant, répliqua l’archer ; mais lis donc à haute voix ce règlement ; car, attendu que je ne comprends pas ces caractères à la simple vue, je ne perds jamais l’occasion de me les faire lire aussi souvent que possible, afin de m’en fixer le sens dans la mémoire. Songe donc qu’il te faut lire chaque ligne mot à mot, sans y changer une seule lettre ; car ce serait au péril de tes jours, sir ménestrel, que tu ne lirais pas en homme loyal. »
    « Je vous en donne ma parole de ménestrel, » dit Bertram. Et il se mit à lire avec une extrême lenteur, car il désirait trouver le temps de réfléchir à ce qu’il lui fallait faire pour n’être point séparé de sa maîtresse, séparation qui devait probablement lui causer beaucoup d’inquiétude et de peine. Il commença donc ainsi : « Avant-postes d’Hazelside, habitation du fermier Thomas Dickson. » Bien ! Thomas mais, est-ce que ta maison s’appelle ainsi ? »
    « C’est l’ancien nom de l’habitation, répondit l’Écossais, car elle est entourée d’un bouquet de hazels, autrement dit de noisetiers. »
    « Retenez votre babillarde de langue, ménestrel, dit Anthony et continuez, pour peu que vous en fassiez cas, ainsi que de vos oreilles dont vous paraissez disposé à moins faire
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