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Le Baptême de Judas

Le Baptême de Judas

Titel: Le Baptême de Judas
Autoren: Hervé Gagnon
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m’avait dit Métatron. Je mesurais maintenant toute la portée de ses paroles. Leur tyrannie, aussi. Dès que nous fûmes seuls, Cécile, allongée près de moi, se mit à me caresser fébrilement le visage à deux mains, sanglotant de soulagement et de bonheur tout à la fois. Je lui rendis ses câlins de mon mieux.
    —    Pauvre amour, murmura-t-elle en avisant mon moignon, puis mon épaule. Dans quel état tu es.
    —    Ce n’est rien, répondis-je. Tu es sauve et c’est tout ce qui compte. Ma senestre ne servait déjà plus à rien et l’autre guérira bientôt. Mais toi ? On ne t’a pas fait de mal ?
    —    Pas depuis l’enfant, répondit-elle en baissant les yeux.
    —    Tu m’as sauvé la vie.
    —    Remercie Sauvage, pas moi. Je jurerais qu’il a décidé tout seul de foncer sur le cheval de Montfort. Il m’a presque jetée à terre quand il s’est élancé.
    Mes yeux se perdirent dans les siens, si bleus, si doux. Je suivis tendrement le côté de son visage avec mon pouce. Elle cessa de rire et posa ses lèvres sur les miennes. J’aurais voulu l’enlacer, mais mon épaule blessée m’en empêchait. Ce fut donc elle qui s’allongea sur moi. Nos lèvres se trouvèrent. Les siennes étaient chaudes et accueillantes, gonflées par le désir. Lorsqu’elles s’entrouvrirent, ce fut pour m’offrir une langue qui fouilla ma bouche avec gourmandise. Cécile me goûta avec urgence, me mordit la lèvre inférieure, sachant qu’elle allumerait ainsi en moi le feu qui allait nous consumer. Son baiser devint dévorant et ses hanches se pressèrent contre le bas de mon ventre, leurs mouvements langoureux appelant la passion.
    —    Tu n’es pas devenue Parfaite pendant mon sommeil, j’espère ? haletai-je en désignant sa robe austère.
    —    Non, répondit-elle en riant, ma robe était déchirée et c’est tout ce qu’on avait à me prêter.
    —    Tant mieux. Je serais désolé que tu aies fait vœu de chasteté.
    —    Moi aussi.
    Elle se leva et me prit la main pour m’aider à en faire autant. Sans aucune gêne, elle me retira mes braies et, d’une brève caresse, vérifia l’état de mon émoi. Satisfaite, elle m’allongea sur le dos, détacha sa robe et la laissa tomber sur ses chevilles. Elle me permit de l’admirer longuement, jusqu’à ce que les courbes de son corps nu et l’odeur musquée de sa féminité aient sur moi l’effet escompté, malgré mes douleurs et mes blessures. Sans un mot, elle m’enfourcha doucement et m’enfouit profondément en elle. Incapable de la caresser avec la seule main qui me restait, je le fis avec ma bouche, qui trouva ses seins.
    —    Laisse-moi faire, haleta-t-elle.
    Je ne pris pas Cécile. Ce fut elle qui me prit. Je la laissai promener sensuellement ses mains sur son corps pendant qu’elle était empalée sur mon membre. Puis je fermai les yeux pour mieux savourer le mouvement de plus en plus rapide de ses chevauchements. Je trouvai le plaisir, pur et violent, dans ce ventre où j’avais semé une vie qui ne naîtrait jamais. Malgré mon état, je goûtai la volupté encore moult fois pendant les heures qui suivirent, l’abreuvant de mots d’amour pendant nos brefs repos.
    Lorsque je m’éveillai, Cécile était endormie contre moi et je ne la réveillai pas. Je voulais plus que tout graver ce moment de manière indélébile dans ma mémoire. Je fermai les yeux et me laissai bercer par le rythme régulier de sa respiration. Je me rassasiai de l’odeur de ses cheveux, de sa peau, de son haleine, de la chaleur de son corps, de ses formes qui se moulaient aux miennes. Ce bonheur si simple, je ne l’avais jamais connu avant elle. Quoi qu’il advienne, Cécile de Foix était ma femme et elle le resterait jusqu’à mon dernier souffle. Malheureusement, celui-ci serait sans doute très long à venir.
    Lorsqu’elle ouvrit les yeux, mon cœur manqua de se briser. Je la regardai longuement en lui caressant les cheveux, forçant un sourire.
    —    Je t’aime, Cécile, finis-je par murmurer. J’aurais voulu te le dire plus souvent. Je. je ne le pouvais pas.
    —    Je sais, Gondemar. Et je t’aime aussi, rétorqua-t-elle. En as-tu jamais douté ? Pourquoi es-tu si sérieux ?
    Malgré mon épaule démise, je la saisis et la pressai contre moi, aussi fort que j’en étais capable, indifférent à la douleur.
    —    Parce que tu dois partir, murmurai-je, la voix étranglée par
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