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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan
Autoren: Jean-François Parot
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mon indignation du piège tendu à ma bonne foi par le témoignage forgé d’un petit gredin des rues.
    — Pourquoi, intervint Nicolas, avoir affirmé que ce n’était pas celui que vous aviez chargé d’acheter des pétards ?
    — Il m’accusait, me désignant. Je ne pouvais pas demeurer inerte devant cette grave mise en cause.
    — Vous reconnaissez avoir chargé un vas-y-dire de cette acquisition.
    — Certes ! Mais pas pour les raisons que vous vous entêtez à soutenir. Ces pétards n’étaient pas destinés à… ce que vous supposez.
    — Bien, alors pouvez-vous nous expliquer ce que vous comptiez en faire ?
    — C’était destiné au dressage des chevaux.
    — Des pétards ! Pouvez-vous expliquer ce qui justifiait le recours à ceux-ci pour entraîner des chevaux de course ?
    — Pas seulement, monsieur, répondit Decroix soudain véhément, pas seulement. Ceux de nos chevaux qui ne révèlent pas des qualités de coursiers sont vendus. Et certains d’entre eux sont acquis par des officiers. Il est donc nécessaire de les accoutumer au bruit des détonations qu’ils subiraient sur les champs de bataille. Je dis et je prétends que ces pétards ont été dérobés dans les écuries où ils sont d’ordinaire entreposés et utilisés, hors ma volonté, dans le piège criminel tendu à mon malheureux maître par Diego Burgos, ce fourbe.
    —  Si non é vero, é buon trovato ! Continuez à vous enfoncer dans votre mensonge. Nulle part nous n’avons trouvé trace de ces pétards, si ce n’est près de la couchette du vas-y-dire, assortis d’une fausse piastre. Le domestique et les valets d’écurie, interrogés par l’inspecteur Bourdeau hier soir, n’ont jamais, au grand jamais, entendu d’explosions ni ouï parler de cette pratique.
    — Il n’y en avait plus, c’est pourquoi j’en avais acheté.
    — En utilisant les services d’un vas-y-dire pourtant quasiment impossible à quérir rue du Val d’Enfer. Vous n’êtes pas crédible, j’ai le regret de vous le dire.
    Nicolas se tourna vers Le Noir et Sartine.
    — Il nous faut conclure, messeigneurs. Dans des conditions que nous ignorons en tous cas pour ses débuts, ceux-ci…
    Il désigna la ligne des suspects.
    — … se sont ligués pour faire disparaître le vicomte de Trabard. Contrairement à ce qu’il apparaissait vu de l’extérieur, ce dernier n’était pas ruiné, mais feignait de l’être dans le but de gagner l’étranger une fois son magot arrondi. Celui-ci provenait d’un trafic de fausses monnaies dans lequel ses commanditaires étaient sans doute escroqués et du commerce d’informations scandaleuses qui alimentaient pamphlets et libelles. Cette ligue a fini par traverser ces menées. Le soir du 13 juillet, elle savait depuis quelques jours que le vicomte de Trabard allait s’enfuir en Espagne. Tout avait été préparé et accompli comme je vous l’ai expliqué.
    — Quel conte ! jeta la vicomtesse de Trabard.
    — Ah ! Madame, meilleur et mieux connu de vous que le roman de Lesage ! Un conte que celui qui est venu ce soir-là en carrosse de cour, sans doute pour compromettre…
    Sartine frappa du plat de la main sur le bureau, le visage convulsé.
    — Celui-là même, poursuivit le policier imperturbable, qui, avec vous tous, a bâti ce terrible complot. Il m’a tout avoué, précisant le rôle de chacun dans cette tragédie. Comment croyez-vous que je puisse en dérouler les actions sans qu’on me les ait démontrées précisément ? Je parle évidemment du chanoine de Trabard, votre principal complice, venu ce soir-là mettre à l’abri le trésor en or du vicomte et certains compromettants documents. Son frère aîné lui faisait confiance et l’avait chargé de venir les prendre avec ses hardes.
    — C’est lui qui a tout fait, tout organisé, hurla Mme de Trabard.
    — Taisez-vous, dit Decroix à voix basse.
    Nicolas s’approcha.
    — Organisé quoi ? Madame ?
    — L’assassinat de mon époux. Il nous a forcés, oui forcés. Je ne voulais pas.
    Elle se mit à hurler, à se griffer le visage et sombra dans une crise de quasi-démence.
    — Hors de cour ! ordonna Le Noir debout. Nous en avons assez entendu. Les suspects comparaîtront devant le lieutenant criminel. Le commissaire Le Floch demeure. Nous avons quelques questions complémentaires à lui poser.
    Les exempts entraînèrent les trois complices.
    Sartine prit la parole.
    — Maintenant que nous sommes
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