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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe
Autoren: Kate Mosse
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Elle s'y insérait parfaitement. Aussitôt, elle s'illumina et la grotte fut inondée de lumière.
    S'emparant d'un des papyrus, elle le glissa dans une fente à l'intérieur de la petite ouverture. La lumière de la lanterne perdit un peu de son intensité et la grotte s'en trouva obscurcie.
    Elle fit volte-face pour s'adresser à Baillard en des termes qui brisèrent le charme.
    « Vous disiez que je verrais quelque chose ! » l'invectiva-t-elle.
    Le vieil homme leva sur elle ses yeux ambrés. Alice aurait aimé qu'il demeurât silencieux tout en sachant qu'il ne le ferait pas car, pour des raisons qui lui échappaient, Baillard entendait manifestement laisser la cérémonie suivre son cours.
    « La véritable incantation n'est divulguée qu'après que les trois papyrus auront été superposés. Seulement alors, par un jeu d'ombre et de lumière, les mots qui doivent être prononcés, au lieu de ceux devant être tus, seront révélés. »
    Incapable de réprimer les tremblements de son corps, Alice grelottait. Le froid s'insinuait en elle, à mesure que sa propre chaleur refluait par le sang qui coulait de son bras.
    Marie-Cécile tournait et retournait les parchemins entre ses doigts.
    « Dans quel sens faut-il les placer ?
    — Libérez-moi, répondit sereinement Baillard. Libérez-moi et placez-vous au centre de la chambre. Je vous montrerai. »
    La navigatairé hésita un instant, puis adressa un signe d'assentiment à son fils.
    « Maman, je pense que…, hasarda ce dernier.
    — Obéissez. »
    Sans mot dire, François-Baptiste trancha les liens de Baillard, puis fit un pas en arrière.
    S'emparant du coutelas, Marie-Cécile se rapprocha d'Alice.
    « Si vous tentez quoi que ce soit, je la tue, m'entendez-vous ? » Elle eut un geste vers son fils, planté près de Will. « Ou c'est lui qui s'en chargera.
    — Je vous entends », acquiesça Baillard en se dirigeant vers l'autel.
    Après un bref regard pour Shelagh, qui gisait inanimée sur le sol, il s'adressa à Alice.
    « Suis-je dans le vrai ? lui murmura-t-il comme saisi d'un doute. Le Graal se refusera-t-il à elle ? »
    Bien que le vieil homme la regardât dans les yeux, Alice comprit qu'il ne s'adressait pas à elle, mais à quelqu'un d'autre avec qui il avait déjà partagé la même expérience.
    Contre toute attente, Alice découvrit qu'elle connaissait la réponse. Elle en était sûre. Elle sourit, lui apportant la confirmation qu'il attendait.
    « Il se refusera, dit-elle dans un souffle.
    — Qu'attendez-vous ? » vitupéra la navigatairé .
    Baillard se rapprocha.
    « Il vous faut rassembler les trois papyrus et les placer devant la flamme.
    — Allez-y, faites-le. »
    Alice vit le vieil homme superposer les trois feuillets selon un ordre connu de lui, et les placer à l'intérieur de la niche illuminée. Aussitôt, la lumière émanant de l'alcôve parut décroître, plongeant la grotte dans une quasi-obscurité.
    Alors que ses yeux s'accoutumaient à la pénombre, Alice se rendit compte que seuls quelques hiéroglyphes subsistaient, apparaissant dans un jeu d'ombre et de lumière qui suivait le tracé du labyrinthe, alors que tous les signes et les mots superflus demeuraient voilés.
    « Di ankh djet ! » Ces trois sons lui vinrent à l'esprit avec une extraordinaire limpidité. « Di ankh djet ! » , s'écria-t-elle, suivis des paroles incantatoires, dont la traduction s'imposa aussitôt à son esprit.
    « Au début des temps, sur la terre d'Égypte, le maître des secrets donna le verbe et l'écriture. Il donna la vie. »
    En entendant ces mots, Marie-Cécile se retourna vers Alice et, allant vers elle, lui empoigna le bras.
    « Vous lisez les mots, gronda-t-elle. Comment en connaissez-vous le sens ?
    — Je l'ignore. Je ne sais pas. »
    Comme Alice faisait un geste pour se libérer, la navigatairé l'attira brusquement vers elle et brandit le coutelas si près de son visage qu'elle en voyait les traces d'oxydation. Elle ferma les paupières, pour mieux répéter :
    « Di ankh djet… »
     
    Tout à coup, les événements se précipitèrent.
    Baillard se jeta sur Marie-Cécile.
    « Maman ! » voulut la prévenir son fils.
    Will profita de cet instant de distraction pour lancer un violent coup de pied dans les reins du jeune homme. Surpris, ce dernier appuya sur la détente, avant de tomber en avant, dans le bruit assourdissant de la détonation. Alice entendit la balle frapper la paroi rocheuse de la
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