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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe
Autoren: Kate Mosse
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ses jambes des entrailles de la terre et s'amplifiait à chaque seconde.
    Marie-Cécile eut tout à coup l'air de le remarquer aussi. Une ombre de désarroi passa sur son visage, alors qu'une nouvelle secousse ébranlait la grotte. Cette fois, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'une explosion. Une rafale d'air froid balaya l'espace. Derrière Marie-Cécile, la lanterne se mit à osciller tandis que la pierre du labyrinthe se craquelait et commençait à se fragmenter.
    Alice se précipita vers Baillard. Le sol se fendait, s'écroulait derrière elle. Contre toute attente, la roche, aussi vieille que la Terre elle-même, se délitait. Cailloux et gravillons pleuvaient sur elle de tous côtés, pendant qu'elle évitait les failles qui s'ouvraient sous chacun de ses pas.
    « Donnez-les-moi ! hurla la navigatairé en la menaçant de son arme. Pensiez-vous vraiment que j'allais la laisser les emporter ? »
    Ses paroles se perdirent dans le grondement de la grotte en train de s'effondrer.
    Baillard se releva et répondit :
    « Elle ? Non. Pas Alice. »
    Marie-Cécile de l'Oradore se retourna pour suivre le regard du vieil homme.
    Elle se mit à hurler.
    Dans la pénombre, Alice entrevit quelque chose. Une lueur, une lueur blanche qui ressemblait à un visage. Marie-Cécile retourna son arme contre la jeune femme. Elle hésita, avant d'appuyer sur la détente. Assez longtemps pour permettre à Baillard de s'interposer.
     
    Dès lors, tout parut se dérouler au ralenti.
    Alice poussa un cri. Baillard tomba à genoux. La puissance du recul projeta l'Oradore en arrière jusqu'à lui faire perdre l'équilibre. Ses doigts tentèrent désespérément de s'agripper à la vie tandis qu'elle glissait dans la faille qui venait de s'ouvrir sous ses pieds.
    Baillard était allongé sur le sol, le sang s'écoulant en un mince filet du trou qu'il avait dans la poitrine, le visage d'une lividité qui laissait entrevoir le réseau de veines bleues à travers le fin vélin de sa peau.
    « Nous devons sortir d'ici ! lui cria-t-elle. Une autre explosion peut se produire à tout moment.
    — C'est fini, Alice, lui sourit-il. A la perfin. Le Graal a gardé son secret comme autrefois. Il ne l'a pas laissée prendre ce qu'elle souhaitait tant posséder. »
    Alice tenta de lui opposer un démenti.
    « Non, Audric, la grotte était minée. Une autre explosion peut survenir. Nous devons sortir d'ici.
    — Il n'y en aura plus, la reprit-il sans laisser place au moindre doute. C'était l'écho du passé. »
    Alice se rendait compte combien il lui en coûtait de parler. Elle appuya son front contre celui du mourant. Un faible râle montait de sa poitrine, et son souffle était court et saccadé. Elle essaya d'arrêter le saignement. C'était sans espoir.
    « Je voulais savoir quels avaient été ses derniers instants, comprenez-vous ? Elle était enfermée à l'intérieur, sans que je réussisse à l'atteindre », hoqueta-t-il de douleur.
    Il prit une autre inspiration.
    « Mais cette fois… »
    Finalement, Alice se résigna à ce qu'elle avait instinctivement compris dès l'instant où, arrivant à Los Seres, elle l'avait aperçu, debout sur le seuil de la petite maison de pierre cachée dans les replis de la montagne.
    C'est son histoire. Ce sont ses souvenirs.
    Elle songea à l'arbre généalogique si amoureusement élaboré et pour lequel il s'était donné tant de mal.
    « Sajhë. Vous êtes Sajhë », dit-elle.
    Un court instant, la vie pétilla dans sa prunelle ambrée, tandis qu'un plaisir intense se peignait sur son visage agonisant.
    « Quand je me suis éveillé, Bertrande était près de moi. Quelqu'un nous avait couverts de manteaux pour nous garantir du froid.
    — C'était Guilhem, affirma Alice avec conviction.
    — Il y eut un terrible grondement. J'ai vu le rocher de la crête basculer et tomber devant l'entrée en projetant des éclats de silex, alors qu'elle était encore à l'intérieur. Je ne pouvais la rejoindre, ni elle ni lui », dit-il d'une voix tremblante.
    Il s'interrompit. Autour d'eux, le silence régnait.
    « Je ne savais pas, poursuivit-il, angoissé. J'avais promis à Alaïs que, si malheur lui arrivait, je mettrais le Livre des mots en sûreté. Cependant, je ne savais pas. Je ne savais pas si Oriane était en possession du livre et où elle était allée se cacher. J'ignorais tout, acheva-t-il dans un souffle.
    — Ainsi, les squelettes que j'ai découverts étaient ceux de Guilhem
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