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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby
Autoren: C.L. Grace
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Dieu seul sait pourquoi, ils s'y habituent.
    — Les chats ?

    Monksbane but à la chope de bière fraîche que la patronne avait placée devant lui.
    —
    Croyez-le ou pas, j'ai vu trois rats attaquer un chat Les chiens sont bons, en meute, mais...
    L'homme soupira.
    — Il n'y en a pas beaucoup à Cantorbéry.
    — Est-ce un fléau ? interrogea le tisserand.
    — Non, c'est une infestation. Et mystérieuse, encore. Voyez-vous, je suis à Cantorbéry depuis la fête de la Purification...
    Il se tapota l'aile du nez.
    —
    ... pour les affaires de l'archevêque, mais j'ai toujours un œil sur les rats.
    Je les sens, même quand il règne une odeur fétide comme ici. Vous voyez la table, là-bas?
    Il indiqua de la main l'autre côté de la salle. Le tisserand suivit son regard.
    —
    L'aubergiste ne le sait pas, mais il y en a deux dessous.
    — Vous avez dit que c'était mystérieux.
    — En effet
    Monksbane prit un air avantageux.
    — À la fin du mois de février...
    Il fit la grimace, secouant la tête.
    —
    ... il n'y en avait pas. Oh, pas plus que d'habitude. Aujourd'hui, dans Mercery, sur la place du marché, même dans l'enceinte de la cathédrale, les rats pullulent comme s'ils avaient surgi du sol.
    — Les bons frères ont donc raison de prier?
    —
    Oui, répondit Monksbane, mais la prière ne les supprimera pas. Il faut faire autre chose. Sûrement, si les frères prient assez longtemps, et assez fort, Dieu, dans sa bonté, pourrait révéler l'origine de cette « infestation diabolique », comme je l'appelle.
    L'homme finit sa bière et se leva; il défit la boucle de sa ceinture de guerre pour l'accrocher à sa taille.

    —
    Les enfants du Diable: ils viennent de Satan; qu'ils retournent à Satan.
    Mais comment? Quand?
    Il tapota l'épaule du tisserand.
    — Dieu seul le sait
    Et il s'en fut récupérer son manteau, laissant son interlocuteur effrayé regarder fixement les deux formes sombres tapies sous la table.
    À l'Auberge Falstaff, à la sortie ouest de Cantorbéry, l'espion du roi, Robin Goodfellow, se redressa sur son lit en se frottant le visage. Il entendit qu'on frappait à la porte et comprit que c'était ce bruit qui l'avait réveillé. Glissant la main sous le traversin, il saisit sa dague italienne et, la tenant derrière son dos, gagna la porte dont il tira les verrous.
    —
    Qui est-ce? lança-t-il.
    —
    J'apporte votre souper, Maître Goodfellow.
    L'agent secret tourna la clé dans la serrure, entrouvrit la porte et regarda la jeune souillon. Elle était plutôt accorte avec une chevelure blonde qui dissimulait presque son visage sale. Sa pauvre robe était ouverte au cou, et l'ourlet effrangé s'arrêtait juste au-dessus de ses pieds nus. Elle portait un plateau avec un gobelet, un grand pichet de vin et une écuelle en bois remplie de potée fumante parfumée aux herbes, avec une petite miche de pain blanc disposée par-dessus. Robin Goodfellow examina la fille attentivement. Elle sourit encore.
    —- Votre repas, monsieur.
    Goodfellow ouvrit grande la porte et invita la fille à entrer. Celle-ci posa le plateau sur la table, souleva le pichet et remplit le gobelet Elle se tourna, les mains sur les hanches en une attitude provocante, et tapota le sol du pied.
    —
    Monsieur désire-t-il autre chose ?
    —
    Monsieur ne désire plus rien.
    Goodfellow indiqua du geste la porte ouverte.
    —
    Mais si c'est le cas, tu seras la première à le savoir. Dis au maître tavernier qu'il est bien bon de ne pas m'avoir oublié.

    La servante se hâta de sortir. Dans son dos, Goodfellow ferma la porte à clé et la verrouilla, puis il écouta un instant les pas qui s'éloignaient Il gagna la fenêtre, souleva la barre et ouvrit les volets pour regarder dehors. Il devait être environ six heures, estima-t-il, la nuit tombait déjà. Il avait pris une chambre qui donnait sur la cour derrière l'auberge. Il ferma les yeux pour profiter de l'odeur du printemps, le parfum délicat des jardins de simples, et celui des premières fleurs. Il regarda à droite puis à gauche. Les volets des chambres de chaque côté étaient clos, de même ceux des chambres au-dessus. Levant les yeux, il remarqua que les murs de l'auberge, un vieux bâtiment, étaient légèrement de guingois. Il aurait préféré des fenêtres garnies de vitres.
    Goodfellow sourit : il devenait difficile ! Ici, il ne se trouvait pas dans quelque somptueux manoir du Kent, ni dans un château près de la Loire. Les contrevents étaient
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