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La reine de Saba

La reine de Saba

Titel: La reine de Saba
Autoren: Halter,Marek
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te connaisse. Mais son fils, j’en
ferai un roi de Saba près de toi.
    Ce qu’il a
accompli en restant sous la paume d’Almaqah.
    ***
    Paroles de
Makéda, fille d’Akébo, reine de Saba sous la paume de l’Éternel, béni soit-Il.
    Il y a dix
saisons arrive la nouvelle de Jérusalem : Salomon est malade. Salomon est
seul. Le peuple et les prêtres ne l’aiment plus, ne veulent plus l’entendre.
Parfois, le peuple ne le respecte plus. Salomon le sage s’avance vers le
jugement de l’Éternel.
    Ménélik
son fils a dix et sept ans. Je dis à Ménélik : Va vers ton père. Fais-toi
connaître de lui. Fais sa joie avant qu’il ne meure.
    Ménélik va
à Jérusalem. Il reste deux années loin d’Axoum. Il revient. Dans sa caravane,
le coffre d’acacia. Dans la main de Ménélik, deux rouleaux d’écriture. Salomon
est mort et il a donné l’un et l’autre à son fils Ménélik, fils de Makéda.
    Salomon a
dit à Ménélik : Il n’y a pas d’autre fils que j’aime plus que toi car tu
es né de la source la plus grande. Un torrent du Liban qui ruisselle encore
dans mon souvenir et embaume comme la myrrhe.
    Salomon a
dit Ménélik : Ici, dans Jérusalem, je n’entends que le bruit du mensonge.
Les fils de mes épouses vont dans le mensonge. Toi, Ménélik, fils de Makéda, tu
es le fils de l’amour. Le sang qui coule dans tes veines est celui de la joie
et de la beauté. Il coule vers Yahvé avec sincérité.
    Salomon a
dit à Ménélik : Après moi, je le sais, Juda et Israël seront rompus. Ils
n’iront plus ensemble. J’ai élevé le temple de Jérusalem, j’ai construit le
Saint des saints et voilà que le coffre d’acacia n’y a plus sa place. Bientôt,
on fondra l’or de Jérusalem, on fondra l’or du Temple. La sagesse sera oubliée
et on dira : Que la faute en retombe sur Salomon ! Emporte l’Arche de
Yahvé chez ta mère, la reine de Saba. Elle saura quoi en faire. Yahvé tient sa
paume sur elle et dessous elle.
    Pour les
rouleaux, il n’a rien dit. Il les a donnés, fermés avec la cire de son sceau.
    Ménélik
est revenu de Jérusalem avec la nouvelle. Mort de son père, Salomon, fils de
David. Ménélik est revenu avec la confiance de son père.
    J’ai dit à
Ménélik : Sois digne de ton père, construis un Saint des saints en tout
point semblable à celui de Jérusalem. Voici les dimensions. Voici les murs de
bois, les murs d’or, les dalles du sol froid. Voici le vide et les odeurs
d’encens. Voici la lumière de l’unique chandelier à sept branches qui est le
sceau de Salomon. Tout est dans ma mémoire. Engage des architectes, transforme
le temple de Râ de fond en comble. Ce n’était qu’un mensonge. La grande pierre
de l’obélisque, tu peux la garder. Souvenir d’Akébo le Grand, bâtisseur
d’Axoum. Pas d’apparence pour Yahvé notre Tout-Puissant. Il va avec la parole.
Poncez l’obélisque, ne lui laissez plus aucune image, qu’il soit pur. Prenez
les pierres, prenez les salles, prenez la splendeur. Que l’Arche de Yahvé
retrouve sa place, que les pierres de la loi retrouvent leur abri !
    Ménélik
m’a obéi.
    Demain,
l’arche de Yahvé entrera dans le Saint des saints d’Axoum au royaume de Saba.
    Il sera
temps que Makéda, reine de Saba, complète les rouleaux de Salomon. Il a écrit
sa part du Chant des chants de l’amour.
    Il a
écrit :
     
    Des
baisers oh des baisers de sa bouche ivresse mille fois plus parfumée que le
vin.
     
    Moi j’ai
écrit :
     
    Le roi
m’a ouvert ses chambres
    En
mémoire, tes amours
    Une
ivresse pire que le vin.
     
    Il a
écrit :
     
    Qui
es-tu, toi qui te lèves comme un nuage du désert, comme un pommier dans la
Forêt du Liban.
     
    J’ai
écrit :
     
    Il
passe la nuit entre mes seins
    Filles
de Jérusalem,
    Je suis
noire et magnifique.
     
    Et ainsi
de suite, un chant aussi long que nos amours, que nos trois nuits et deux
jours, autant de mots que de baisers et de jouissance.
    Avant que
tout s’efface dans la vanité. Ainsi qu’il est écrit dans le second rouleau de
Salomon, celui où il ne veut plus même porter le nom Salomon. Le rouleau de
l’amertume où il dit :
     
    Je suis
Qohélet fils de David, hevel havalim, tout est
vain.
    Le vent
souffle,
    Le vent
tourne, il est un temps pour amonceler, un temps pour éteindre, un temps pour
se séparer.
     
    Et moi je
dis : les mots font la mémoire. Yahvé l’Unique fait notre sagesse dans la
mémoire. Que nos chants noircissent nos papyrus.
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