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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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quatre fois cette somme.
    – Voilà de la philosophie, dit sir Georges ; j’en avais souvent entendu parler, mais je ne l’avais jamais vu mettre en pratique.
    – C’est du bon sens, répondit Butler, et il s’accorde avec la philosophie et la religion plus souvent que les pédans et les bigots ne se l’imaginent.
    Sir Georges changea de conversation, et ne chercha point à la ramener sur le même sujet. Quoiqu’il voyageât dans sa voiture, le mouvement semblait l’incommoder beaucoup, et il fut obligé de passer une journée à Mid-Calder et une autre à Glascow, pour se reposer.
    Ils arrivèrent à Dumbarton, où sir Georges avait résolu de quitter sa voiture et de louer une barque qui les conduirait à la manse en doublant l’île de Roseneath ; il était d’ailleurs impossible de voyager en voiture dans ce canton. Il se disposait à partir vers quatre heures après midi, avec Butler, un valet de chambre, homme de confiance, et un domestique, laissant avec la voiture son cocher et un autre laquais, lorsqu’un exprès que lui avait dépêché son agent d’Édimbourg arriva, et lui remit un paquet, que sir Georges ouvrit sur-le-champ, et dont la lecture parut lui occasioner beaucoup d’agitation. Le paquet lui avait été expédié immédiatement après son départ d’Édimbourg, mais le messager avait manqué nos voyageurs à Mid-Calder, et il était arrivé avant eux à Roseneath.
    Sir Georges fit sur-le-champ une réponse, en chargea l’exprès, le récompensa libéralement, et lui dit de ne pas perdre un instant pour la remettre à son agent.
    Sir Georges et Butler s’embarquèrent enfin dans la chaloupe qui les attendait depuis quelque temps. Pendant toute la traversée, qui fut fort longue parce qu’on avait la marée contraire et qu’il fallait toujours ramer, sir Georges Staunton ne cessa de faire à Butler des questions sur les bandits des Highlands, qui avaient infesté le pays depuis l’année 1745. Butler l’informa que la plupart d’entre eux n’étaient pas des Highlanders, mais des Égyptiens et d’autres misérables qui avaient profité du désordre et de l’anarchie, suite ordinaire des guerres civiles, pour se livrer au vol et au pillage avec impunité.
    Sir Georges lui demanda ensuite quelles étaient leurs habitudes et leur manière de vivre ; si leurs actes de violence n’étaient pas quelquefois rachetés par des traits de générosité, enfin s’ils ne possédaient pas les bonnes comme les mauvaises qualités qui sont l’attribut des peuplades sauvages.
    Butler répondit que sans doute ils laissaient apercevoir de temps en temps quelque lueur de sentimens louables dont il est rare que les plus grands criminels soient entièrement dépourvus, mais que leurs penchans vicieux étaient les principes constans et certains de toutes leurs actions, tandis qu’un trait de vertu n’était chez eux que l’impulsion du moment causée par un concours de circonstances fortuit et singulier.
    En répondant aux questions que sir Georges continuait à lui faire à ce sujet avec un intérêt qui causait quelque surprise à Butler, celui-ci prononça par hasard le nom de Donacha-Dhu-Na-Dunaigh, avec qui le lecteur a déjà fait connaissance. La curiosité de sir Georges parut alors redoubler. Il demanda les détails les plus minutieux sur cet individu, son âge, sa figure, les hommes qui composaient sa troupe, et Butler ne put lui donner que peu de renseignement à cet égard. Donacha était véritablement la terreur des campagnes, et cependant il n’était pas aussi redoutable qu’on se le figurait : jamais il n’avait eu plus de quatre hommes sous ses ordres ; et dans la plupart de ses déprédations, il n’était accompagné que de deux ou trois brigands déterminés comme lui. En un mot, M. Butler le connaissait peu, et ce peu suffisait pour qu’il ne désirât pas le connaître davantage.
    – Malgré cela, M. Butler, je ne serais pas fâché de le voir un de ces jours.
    – Vous n’y réussiriez pas sans danger, sir Georges, à moins que vous ne le vissiez traiter au nom de la loi comme il mérite de l’être, et un tel spectacle n’aurait nul attrait pour vous.
    – Et si chacun était traité comme il le mérite, M. Butler, qui pourrait se flatter d’échapper au châtiment ?… Mais je vous parle en énigmes ; je vous les expliquerai quand j’aurai causé à ce sujet avec lady Staunton… Allons, mes amis, courage, dit-il aux rameurs, nous sommes

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