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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere
Autoren: Eiji Yoshikawa
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cria :
    — Bonjour !
    L’intérieur spacieux, peu éclairé,
lui évoquait celui d’une distillerie de saké. A cause du sol en terre battue,
l’air était d’une agréable fraîcheur.
    Un homme se tenait debout devant
un classeur de comptable, dans le bureau, une salle au sol surélevé couvert de
tatami. Musashi referma derrière lui la porte, et exposa le but de sa visite.
Avant qu’il n’eût terminé, l’employé acquiesça du chef et dit :
    — Tiens, tiens, alors, vous
venez pour le garçon.
    Il s’inclina et offrit à Musashi
un coussin.
    — ... J’ai le regret de vous
dire que vous le manquez de peu. Il est arrivé vers minuit, alors que nous
préparions le voyage du maître. Il semble que l’on ait enlevé la femme avec
laquelle il voyageait ; il voulait que le maître l’aide à la retrouver. Le
maître a répondu qu’il essaierait volontiers, mais qu’il ne pouvait rien lui
promettre. Si elle avait été prise par un maraudeur ou un bandit du voisinage,
ça ne serait pas difficile. Mais il semblait s’agir d’un autre voyageur, et il
aurait soin de rester à l’écart des grand-routes... Ce matin, le maître a
envoyé des gens faire des recherches, mais ils n’ont trouvé aucun indice. En
l’apprenant, le gosse était effondré ; aussi, le maître lui a proposé de l’emmener
avec lui. Alors, ils pourraient rechercher la jeune fille en route, ou même
peut-être qu’ils tomberaient sur vous. L’enfant avait l’air vivement désireux
d’y aller, et ils sont partis peu après. Je suppose qu’il y a environ quatre
heures de ça. Quel dommage que vous les ayez manqués !
    Musashi était bien déçu ;
pourtant, il ne serait pas arrivé à temps, même en partant plus tôt et en
allant plus vite. Il se consolait en songeant au lendemain.
    — Où va Daizō ?
demanda-t-il.
    — Difficile à dire. Nous ne
tenons pas boutique au sens ordinaire. Les herbes sont préparées dans les
montagnes, et apportées ici. Deux fois par an, au printemps et à l’automne, des
commis voyageurs nous approvisionnent et prennent la route. Etant donné que le
maître n’est pas très occupé, il fait souvent des petits voyages ; tantôt
il se rend à des temples ou des sanctuaires, tantôt à des stations de sources
chaudes ; d’autres fois, il va voir des paysages célèbres. Cette fois-ci,
je suppose qu’il ira au Zenkōji, qu’il circulera un peu autour d’Echigo,
puis continuera jusqu’à Edo. Mais ce n’est là qu’une supposition. Il n’a jamais
dit où il allait... Voulez-vous du thé ?
    Musashi attendait impatiemment,
mal à l’aise en un pareil endroit, pendant que l’on allait chercher du thé
frais à la cuisine. Quand le thé arriva, il demanda à quoi ressemblait Daizō.
    — Oh ! si vous le voyez
vous le reconnaîtrez tout de suite. Il a cinquante-deux ans, très robuste – fort,
même –, plutôt carré, la face rougeaude avec quelques marques de petite
vérole. La tempe droite dégarnie.
    — Quelle taille ?
    — Moyenne, il me semble.
    — Comment
s’habille-t-il ?
    — Maintenant que vous me
posez la question, j’imagine que c’est le moyen le plus facile de le
reconnaître. Il porte un kimono de coton de Chine à rayures qu’il s’est
commandé à Sakai spécialement pour ce voyage. Il s’agit d’un tissu très
original. Je doute que personne d’autre le porte encore.
    Musashi se fit une idée du
caractère de l’homme aussi bien que de son aspect. Par politesse, il s’attarda
assez longtemps pour terminer son thé. Il ne pouvait les rattraper avant le coucher
du soleil, mais calcula qu’en voyageant de nuit, il serait à l’aube au col de
Shiojiri, et pourrait les y attendre.
    Lorsqu’il arriva au pied du col,
le soleil avait disparu, et une brume vespérale tombait doucement sur la
grand-route. On était à la fin du printemps ; les lumières, dans les
maisons du bord de la route, soulignaient la solitude des montagnes. Il y avait
encore près de huit kilomètres jusqu’au sommet du col. Musashi continua de
grimper sans s’arrêter pour reprendre haleine avant d’atteindre Inojigahara, un
haut plateau situé juste à côté du col. Là, il s’étendit sous les étoiles, et
laissa vagabonder son esprit. Il ne fut pas long à s’endormir profondément.
     
    Le minuscule sanctuaire de Sengen
marquait la cime de l’éminence rocheuse qui se dressait comme un furoncle sur
le plateau. C’était le point le plus élevé de la
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