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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere
Autoren: Eiji Yoshikawa
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quelqu’un ?
    — Tu parles trop ! Ce
que je veux savoir, c’est ceci : vas-tu m’épouser, oui ou non ?
    — Il m’est facile de répondre
à cette question.
    — Alors, réponds.
    — Durant toute cette
existence et l’éternité à venir, mon cœur est lié à un seul homme, Miyamoto
Musashi. Comment pourrais-je aimer quelqu’un d’autre, sans parler d’une mauviette
comme toi ? Je te déteste !
    Matahachi se mit à trembler. Avec
un rire cruel, il dit :
    — Ainsi, tu me
détestes ? Eh bien, c’est fâcheux, parce que, que ça te plaise ou non, à
partir de cette nuit ton corps m’appartient !
    Otsū frémissait de colère.
    — ... Tu veux encore me
résister ?
    — J’ai été élevée dans un
temple. Je n’ai jamais vu mon père ni ma mère. La mort ne m’effraie pas le
moins du monde.
    — Tu veux rire ?
gronda-t-il en se laissant tomber par terre à côté d’elle et en pressant son
visage contre le sien. Qui parle de mourir ? Te tuer ne me donnerait
aucune satisfaction. Voici ce que je vais faire !
    La saisissant par l’épaule et par
le poignet gauche, il enfonça les dents à travers sa manche, en plein dans la
partie supérieure de son bras. Elle cria et se débattit pour essayer de se
dégager mais ne parvint qu’à accentuer la morsure. Il continua même lorsque le
sang ruissela jusqu’au poignet qu’il tenait.
    La face livide, elle s’évanouit de
douleur. Sentant son corps s’abandonner, il la lâcha et vite, lui ouvrit de
force la bouche afin de s’assurer qu’elle ne s’était pas vraiment tranché la
langue. Elle avait le visage baigné de sueur.
    — Otsū ! gémit-il.
Pardonne-moi !
    Et il la secoua jusqu’à ce qu’elle
revînt à elle. Aussitôt qu’elle fut en état de parler, elle s’étendit tout de
son long en poussant des plaintes hystériques :
    — Oh ! que j’ai
mal ! Que j’ai mal ! Jōtarō, Jōtarō, au secours !
    Matahachi, pâle et le souffle
court, lui dit :
    — Tu as mal ? Tant
pis ! Même une fois guérie, la marque de mes dents restera là longtemps.
Que diront les gens lorsqu’ils verront ça ? Qu’en pensera Musashi ?
J’imprime ça là pour que tout le monde sache qu’un de ces jours, tu
m’appartiendras. Si tu veux t’enfuir, enfuis-toi, mais ainsi tu te souviendras
toujours de moi.
    Dans le sombre sanctuaire,
légèrement embrumé de poussière, le silence n’était rompu que par les sanglots
d’Otsū.
    — ... Cesse de pleurnicher.
Ça me tape sur les nerfs. Je ne te toucherai pas ; aussi, tais-toi.
Veux-tu que j’aille te chercher de l’eau ?
    Il prit sur l’autel une coupe en
terre, et se disposa à sortir. Il eut la surprise de voir un homme debout au-dehors,
qui regardait à l’intérieur. L’homme détala ; Matahachi bondit à sa suite
et l’empoigna.
    L’homme, un fermier qui se rendait
au marché de gros de Shiojiri avec plusieurs sacs de grain empilés sur le dos
de son cheval, tomba aux pieds de Matahachi en tremblant d’épouvante.
    — Je ne faisais rien de mal.
Seulement, j’ai entendu pleurer une femme et regardé à l’intérieur pour voir ce
qui se passait.
    — Vraiment ? C’est bien
sûr ?
    Il avait le comportement sévère
d’un magistrat local.
    — Oui ; je le jure.
    — En ce cas, je te laisse la
vie sauve. Ôte ces sacs de sur le cheval, et attache cette femme à la place.
Puis tu resteras avec nous jusqu’à ce que je n’aie plus besoin de toi.
    Ses doigts menaçants jouaient avec
la poignée de son sabre. Le fermier, trop effrayé pour désobéir, fit ce qu’on
lui disait, et le trio se mit en route. Matahachi ramassa une baguette de
bambou en guise de cravache.
    — ... Nous allons à Edo et ne
voulons pas de compagnie ; aussi, reste à l’écart de la grand-route,
ordonna-t-il. Prends une route où nous ne rencontrerons personne.
    — Ça n’est pas commode.
    — Je me moque du fait que ce
soit commode ou non ! Prends une route secondaire. Nous irons à Ina, et de
là à Kōshu sans emprunter la grand-route.
    — Mais ça nous oblige à
grimper un très mauvais sentier de montagne entre Ubagami et le col de Gombei.
    — Soit, va pour
l’ascension ! Et n’essaie pas de tricher, ou je te fends le crâne. Je n’ai
pas spécialement besoin de toi. Tout ce que je veux, c’est le cheval. Tu
devrais me remercier de t’emmener avec moi.
    Le sombre sentier paraissait
devenir plus abrupt à chaque pas. Le temps d’arriver à Ubagami, à peu
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