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La momie de la Butte-aux-cailles

La momie de la Butte-aux-cailles

Titel: La momie de la Butte-aux-cailles
Autoren: Claude Izner
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il termine un texte intitulé Der Judenstaat (L’ État juif ).
    « Il suffirait aux nations d’accorder aux masses juives malheureuses un petit coin de terre que le judaïsme aurait la chance d’organiser et de faire prospérer. »
    Il trouve un éditeur qui accepte d’imprimer à 3 000 exemplaires. Le rêve d’un utopiste va lentement faire son chemin.
    Le 26 septembre, l’administration des cultes est rattachée au ministère de la Justice.
    Le 27 septembre, place du Trône, Le Triomphe de la République de Dalou est inauguré.
    Le 4 octobre, le restaurant Gilet , au bois de Boulogne, a l’honneur d’accueillir le tricycle de Dion, victorieux de la course Paris-Marseille et retour. Avec une moyenne de 25 kilomètres à l’heure, il a couvert une distance de 1 800 kilomètres en soixante-treize heures et quarante-six minutes. René de Kayff est deuxième sur une Panhard et Levassor. Les journalistes, enthousiastes, constatent qu’il a dépassé les 60 kilomètres à l’heure entre Versailles et Paris. Les distances et le temps seraient-ils vaincus ?
    La France a subi une année météorologique déréglée, ouragans et trombes se sont déchaînés, Paris a essuyé de gros dégâts. L’ Almanach Hachette publie que, depuis un siècle, il n’est jamais tombé autant d’eau. Toutefois, rien ne viendra troubler les festivités qui s’annoncent.
    Dans quelques jours va s’ouvrir « la Semaine russe ». L’amitié qui unit les deux peuples, ébauchée sur les champs de bataille de Crimée et scellée en 1891-1893 à Cronstadt et à Toulon, va être solennellement consacrée par la visite du tsar et de la tsarine. Le 5 octobre, ils débarquent à Cherbourg où les reçoit le président de la République, Félix Faure, accompagné des membres du gouvernement. La pluie a cessé.
    Les souverains russes rejoignent Paris dans leur propre train, expédié directement de Saint-Pétersbourg, qui va les mener à la gare du Ranelagh.
    Durant les jours qui ont précédé leur arrivée, on a vu se mettre en branle dans la capitale un régiment de nettoyeurs. « Les balais et les seaux se démènent par centaines », écrit Le Petit Journal , qui conclut : « Le résultat fut de nous démontrer dans quelle crasse elle nous laisse vivre d’habitude, notre paternelle autorité. »
    La venue de notre allié russe soulève l’enthousiasme populaire. Le tsar a vingt-huit ans, des yeux bleus, il est petit, trapu, sanglé dans son uniforme, il plaît aux femmes Le cortège de carrosses de gala, les trois berlines, les deux « Daumont » et les cinq calèches à huit ressorts traversent la ville. Partout des girandoles. Paris a dressé des mâts vénitiens. C’est le marathon : du camp de Châlons à Versailles en passant par l’Élysée, l’hôtel de la Monnaie, Notre-Dame, le Panthéon, le Palais de Justice où la délégation séjourne cinq minutes à la Sainte-Chapelle, l’Institut, les Invalides et, enfin, l’apothéose : la pose de la première pierre du futur pont Alexandre III qui doit être terminé pour l’Exposition universelle de 1900.
    On entonne l’hymne russe, La Marseillaise . Le chœur des enfants de Lutèce chante : Gloire immortelle de nos aïeux. Puis M. Paul Mounet, de la Comédie-Française, s’avance et, d’une voix vibrante, déclame les vers écrits pour la circonstance par José Maria de Heredia :
    Très illustre Empereur, fils d’Alexandre trois ! La France pour fêter ta grande bienvenue, Dans la langue des Dieux par ma voix te salue, Car le poète seul peut tutoyer les rois…
    Après sept jours de visite, Nicolas II quitte la France sans avoir assisté à la première projection cinématographique du premier vrai film avec acteurs réalisé par Georges Méliès.
    Le refus d’Antoine Lumière de lui vendre un cinématographe a décuplé l’énergie de Méliès de se procurer coûte que coûte un appareil de ce type. En janvier 1896, il s’est rendu à Londres et a rencontré Robert William Paul, l’inventeur de l’Animatograph.
    Il en a acheté un au prix de 1 000 francs. De retour à Paris, aidé de son associé Lucien Reulos et de l’ingénieur Korsten, après des tâtonnements, il a monté sa première caméra baptisée Kinetograph. Il a perforé lui-même en chambre noire, à la lueur d’une lampe rouge, les rouleaux de pellicule en tapant sur un poinçon avec un marteau, il a coupé la bande avec des ciseaux et l’a embobinée à la main sur des
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