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La Louve de France

La Louve de France

Titel: La Louve de France
Autoren: Maurice Druon
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Poitou,
chanoine de Notre-Dame de Paris, trésorier de la cathédrale de Laon, avait été
déjà chancelier à la fin du règne de Philippe V. Charles IV, à son
avènement, l’avait remplacé par Pierre Rodier. Mais Charles de Valois, dont il
avait su gagner les faveurs, le réimposa dans sa charge à cette date.
    [20] Le règlement proposé au pape, à la suite d’un Conseil royal tenu à
Gisors en juillet 1323, prévoyait que le roi serait bénéficiaire de
300 000 livres sur les 400 000 de frais accessoires. Mais il était
spécifié également – et Valois montrait là le bout de sa grande
oreille – que si le roi de France, pour quelque raison que ce fût, ne
prenait pas la tête de l’expédition, ce rôle reviendrait de droit à Charles de
Valois qui bénéficierait alors à titre personnel des subsides fournis par le
pape.
    [21] On oublie généralement qu’il y eut entre la France et l’Angleterre,
deux guerres de cent ans.
     La première, qui va de 1152 à 1259,
fut considérée comme terminée par le traité de Paris, conclu entre Saint Louis
et Henry III Plantagenet. En fait, entre 1259 et 1338, les deux pays
entrèrent en conflit armé deux fois encore, toujours pour la question
d’Aquitaine : en 1294 et, comme on le verra, en 1324. La seconde guerre de
Cent Ans, qui s’ouvrit en 1328, n’aura plus véritablement pour objet le
différend d’Aquitaine, mais la succession au trône de France.
    [22] Ceci donne un exemple de l’état d’imbroglio extrême auquel était
parvenu le système féodal, système qu’on se représente ordinairement comme fort
simple, et qui l’était, effectivement, mais qui finit par s’étouffer dans les
complications nées de son usage.
     Il faut bien se rendre compte que
la question de Saint-Sardos, ou l’affaire d’Aquitaine en général, n’étaient pas
des exceptions, et qu’il en allait de même pour l’Artois, pour la Flandre, pour
les Marches galloises, pour les royaumes d’Espagne, pour celui de Sicile, pour
les principautés allemandes, pour la Hongrie, pour l’Europe entière.
    [23] Ces chiffres ont été calculés par les historiens à partir des
documents du XIV ème siècle, en se basant sur le recensement du
nombre des paroisses, et des feux par paroisse, à quatre habitants en moyenne
par feu. Ils s’entendent pour la période environnant 1328.
     Au cours de la seconde guerre de
Cent Ans, les combats, les famines et les épidémies firent tomber le total de
la population de plus d’un tiers ; il fallut attendre quatre siècles pour
que la France retrouvât à la fois le niveau démographique et le niveau de
richesse qui étaient les siens sous Philippe le Bel et ses fils. Au début du
XIX ème siècle encore, on pouvait considérer que dans cinq
départements français, la densité moyenne de population n’avait pas réatteint
ses chiffres de 1328. De nos jours même, certaines villes, prospères au Moyen
Âge et ruinées par la guerre de Cent Ans, demeurent au-dessous de leur
situation d’alors. On peut mesurer à cela ce qu’a coûté cette guerre à la
nation.
    [24] Les busines (même origine que le buccin des Romains) étaient de
longues trompes droites ou légèrement recourbées qui servaient à rallier les
armées au combat. La trompette courte, qui commença d’être en usage au XIII ème siècle, ne supplanta la busine qu’au cours du XV ème  siècle.
    [25] Jeu de dés et de jetons qui paraît avoir été l’ancêtre du trictrac et
du jacquet.
    [26] Nos lecteurs seront peut-être surpris par cet emploi de bouches à feu
au siège de La Réole en 1324. En effet, on ne date traditionnellement
l’apparition de l’artillerie à poudre que de la bataille de Crécy en 1346.
     En vérité Crécy fut la première
bataille où l’artillerie fut utilisée en rase campagne et en guerre de
mouvement. Il ne s’agissait d’ailleurs que d’armes de relativement petits
calibres et qui ne firent ni gros dégâts, ni grosse impression. Certains
historiens français en ont exagéré l’effet pour expliquer une défaite due bien
plus à la fougueuse sottise du roi Philippe VI et de ses barons qu’à cet
emploi par l’adversaire d’armes nouvelles.
     Mais les « traits à
poudre » de Crécy étaient une application de la grosse artillerie à feu
employée pour les sièges depuis une vingtaine d’années déjà, concurremment à
l’artillerie classique – on peut presque dire l’artillerie antique, car
elle
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