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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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cavalier dut pareillement s’arrêter, s’effacer, s’aplatir contre le mur. La charrette passa lentement, lourdement, en grinçant, traînée par ses deux solides percherons que précédait un charretier nonchalant.
    Le cavalier put se remettre en marche. Il aperçut sa fille. Il allongea le pas et bientôt fut près d’elle. Il la prit dans ses bras, la serra tendrement sur sa poitrine, couvrit son front virginal et ses boucles d’or de baisers, en murmurant :
    – Mon enfant ! mon enfant chérie ! Ma Giselle bien-aimée ! ma fille !…
    – Père ! mon bon père ! bégayait Giselle, vous voici donc enfin !… Sain et sauf, Dieu merci.
    Ils s’étreignirent de nouveau. Ils se contemplaient, ils se tâtaient. On eût dit que le témoignage de leurs yeux ne leur suffisait pas et qu’ils avaient besoin de se parler, de se toucher, pour s’assurer qu’ils ne se trompaient pas, que c’était bien eux.
    Le père, c’est certain, adorait sa fille qui lui rendait cette adoration, doublée chez elle d’une ardente vénération.
    Ils s’oublièrent ainsi un instant, qui leur parut, à tous deux, plus bref qu’une seconde et qui, dans la réalité, se prolongea durant plusieurs minutes.

    *
    * *

    Pardaillan savait bien, lui, que la rue aux Fers était la rue des marchands de fourrage. Et quand il avait parlé à Landry Coquenard d’une unique chance qu’ils avaient peut-être de s’en tirer, c’était à cela qu’il pensait. Pardaillan se disait que s’il avait la « chance » d’atteindre la rue aux Fers, il aurait « peut-être » cette autre « chance » de découvrir un tas de paille, de foin de fourrage quelconque sur lequel ils pourraient sauter sans risque de se rompre les os. Et alors, en effet, ils auraient « peut-être » la « chance finale » de s’en tirer.
    Et c’est cela, ce monceau de fourrage sauveur, qu’il s’acharnait à chercher du haut des toits, après avoir eu la « chance » d’accomplir ce prodigieux tour de force et d’adresse que constituait cette escalade d’un toit aigu, qui les avait amenés là où ils avaient besoin d’être. Par malheur, la chance paraissait les avoir abandonnés. Il avait beau fouiller la rue, au risque d’être saisi par le vertige et précipité dans le vide, il ne découvrait pas ce qu’il cherchait.
    Et c’est à ce moment où il commençait à désespérer sérieusement, qu’il avait fini par le découvrir : une porte venait de s’ouvrir, une charrette chargée de foin en était sortie. C’est cette charrette que Pardaillan avait désignée à ses compagnons en disant :
    – C’est ici la fin. Sautons.
    Et ils avaient sauté, l’un après l’autre. Et ils n’avaient pas eu d’autre mal qu’une assez forte secousse.
    Jusque-là, Pardaillan ne s’était pas soucié de se demander ce qu’il ferait quand il serait dans la rue. Il était de ceux qui se disent que, pour être bien faite, chaque chose doit venir en son temps. Après s’être secoué, il commença à se poser cette question qui avait bien son importance, dans la situation grave où ils se trouvaient. Car enfin, avoir réussi, avoir eu la « chance », pour parler comme Pardaillan, de ne pas se briser les os, c’était quelque chose assurément. Mais ce n’était pas tout. Il s’en fallait de beaucoup.
    Ils ne pouvaient avoir, à eux trois, la prétention de charger et de déconfire Concini et ses cinq ou six officiers et ses cinquante et quelques spadassins. Si encore il n’y avait eu que ceux-là. Mais c’est qu’il y avait le dogue de Fausta et sa dizaine d’hercules qui pourraient peut-être se multiplier – est-ce qu’on savait, avec Fausta ? C’est qu’il y avait encore le grand prévôt et ses archers. Et puis encore les lieutenants du prévôt et d’autres archers. Non, vraiment, ils étaient trop.
    Tout ce qu’on pouvait espérer, et ce n’était pas déjà besogne si aisée, étant donné leur nombre, tout ce qu’on pouvait espérer, c’était de leur glisser entre les doigts.
    C’était à trouver cette solution, assez épineuse, que s’activait maintenant l’esprit infatigable de Pardaillan.
    Malheureusement, il n’eut pas le loisir d’y songer longtemps : la charrette ne s’était immobilisée que juste le temps nécessaire pour permettre au charretier de fermer la porte cochère. Il est vrai que ce charretier ne paraissait guère pressé. Quoi qu’il en soit, il avait fermé la porte, s’était mis à
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