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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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toujours, le rôle qui exigeait le plus de force et d'adresse.
    Il se suspendit aux chevilles de Valvert, lui-même suspendu aux chevilles de Landry Coquenard, et se laissa glisser jusqu'au chéneau. Ceci n'était rien, comparé à ce qui restait à accomplir pour achever heureusement la manœuvre.
    Landry Coquenard était resté en haut du toit à la crête duquel il se tenait cramponné des deux mains. Dès que Pardaillan sentit ses pieds bien d'aplomb dans le chéneau, il harponna solidement Valvert qui lui-même tenait Landry, et il commanda:
    -Hop!
    Aussitôt Landry Coquenard ouvrit les mains et ferma les yeux, sentant très bien que c'était l'instant critique et que leur vie à tous les trois était à la merci d'une défaillance de Pardaillan.
    Mais Pardaillan soutint le formidable, le surhumain effort sans faiblir. A bout de bras, presque, il amena ses deux compagnons dans le chéneau, près de lui. Ils repartirent de plus belle, avec un peu plus d'assurance parce qu'ils se sentaient sur un espace un peu plus large, où le faux pas mortel était moins à redouter.
    Dans la rue, on les avait vus disparaître de nouveau. Mais on voyait bien où ils pouvaient aller. Et ç'avait été la ruée vers les Halles.
    Eux, ils n'avaient rien vu: ils regardaient droit devant eux, sachant bien qu'ils ne pouvaient pas se permettre la plus petite, la plus brève distraction. Mais ils se doutaient bien que la meute allait les atteindre au tournant du chemin. Et il fallait y arriver avant elle. C'est pourquoi ils se hâtaient autant qu'ils le pouvaient.
    Espéraient-ils encore s'en tirer? Cette chance unique et problématique dont Pardaillan avait parlé s'offrait-elle à eux, ou bien venait-elle de s'évanouir? Nous pencherions plutôt pour cette dernière supposition, car ils avaient l'air horriblement déçus et désespérés.
    Cependant, ils continuaient d'avancer, cherchant nous ne savons trop quoi, espérant peut-être ils ne savaient pas eux-mêmes quel miracle. Tout à coup Pardaillan s'arrêta et, avec une voix qui avait des vibrations étranges, il prononça:
    -C'est ici la fin. Sautons.
    Et ils se lancèrent tous les trois dans le vide.
    Dans la rue du Marché-aux-Poirées, suivi de sa meute hurlante, Concini, fou de rage en voyant que sa proie venait de lui échapper en se réfugiant dans les bras de la mort, Concini se hâtait d'accourir, voulant au moins se donner la satisfaction de contempler et d'insulter les cadavres de ceux qu'il haïssait d'une haine mortelle.
    D'Albaran le suivait de son pas tranquille et pesant. Il paraissait satisfait, lui, et il avait lieu de l'être, puisque sa mission était heureusement accomplie: Fausta ne lui avait pas demandé de prendre Pardaillan vivant pour le torturer comme rêvait de le faire Concini. Elle lui avait simplement demandé de le supprimer par n'importe quel moyen.
    Or Pardaillan avait sauté du haut du toit: quatre étages. Il était hors de doute qu'il était venu s'écraser sur le pavé. Peut-être n'était-il pas encore trépassé. En tout cas, après une chute pareille, il ne pouvait agoniser longtemps. D'Albaran pouvait dire en toute assurance que sa maîtresse était débarrassée de lui.
    q

Chapitre 2 LA DAME EN BLANC
    N ous avons dit que la plupart des rues qui avoisinaient les Halles tiraient leur nom du genre de commerce qu’on y exerçait. La rue au Feure était de ce nombre. On sait que « feure », du vieux mot français
feurre ou fouarre,
signifiait paille, fourrage. En effet, le commerce qui dominait dans cette rue était le commerce des fourrages. Par corruption, le nom de rue au Feure était déjà devenu à cette époque rue aux Fers [1] . Mais si le nom de la rue avait été légèrement déformé, les marchands de foin, de paille et d’avoine y étaient restés et y tenaient leur marché.
    Ceci a sa petite utilité qu’on reconnaîtra tout à l’heure.
    Une des maisons de la rue aux Fers était une maison bourgeoise d’assez modeste apparence. La maison, depuis un an ou deux, était occupée par une « dame et sa demoiselle ». Ainsi disait-on dans le quartier. La dame, quand elle s’y trouvait contrainte, se donnait un nom bourgeois assez commun et assez répandu. Et dans cette maison, elle et sa fille menaient une existence de recluses et des plus modestes. N’importe, comme elle avait très grand air, on lui donnait ce titre de dame, et à sa fille celui de demoiselle.
    De plus, comme elles menaient une existence assez
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