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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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Chapitre 1 SUITE DE L’ALGARADE DE LA RUE DE LA COSSONNERIE
    L a rue de la Cossonnerie allait de la rue Saint-Denis à la rue du Marché-aux-Poirées, en pleines Halles. De ce côté se tenait une troupe d'archers. Landry Coquenard n'avait pas exagéré en disant qu'ils étaient bien une cinquantaine, commandés par le prévôt en personne. Du côté de la rue Saint-Denis et s'étendant à droite et à gauche dans cette rue, une troupe aussi nombreuse, aussi formidable barrait le passage. A cet endroit de la rue Saint-Denis et dans toute la rue de la Cossonnerie, la circulation se trouvait interrompue. Et naturellement, du côté de la rue du Marché-aux-Poirées comme du côté de la rue Saint-Denis, une foule compacte de badauds, enragés de curiosité, s'écrasait derrière les archers, échangeait des lazzi et d'énormes plaisanteries, et, sans savoir de quoi et de qui il s'agissait, se rangeant d'instinct du côté où elle voyait la force, faisait entendre déjà de sourdes menaces.
    Ce n'était pas tout.
    Entre les deux troupes d'archers, un grand espace vide avait été laissé. Et cet espace était occupé par Concini et par ses ordinaires. Ils étaient bien une vingtaine à la tête desquels se trouvaient leur capitaine, Rospignac, et ses lieutenants: Roquetaille, Longval, Eynaus et Louvignac. De plus, une trentaine de ces individus à mine patibulaire, dont Pardaillan n'avait pas remarqué la présence dans la rue, s'étaient massés derrière les ordinaires à qui ils obéissaient. Sans compter Concini et les chefs, il y avait là au moins cinquante hommes armés jusqu'aux dents.
    Enfin, d'Albaran se tenait près de Concini. Lui, il n'avait avec lui que sa troupe ordinaire d'une dizaine d'hommes. Il se contentait de surveiller et paraissait avoir laissé à Concini le soin de diriger les opérations.
    En somme, près de deux cents hommes assiégeaient la maison. Car on pouvait croire qu'il allait s'agir d'un siège en règle.
    Il va sans dire que toutes les fenêtres donnant sur la rue étaient grandes ouvertes et qu'une foule de curieux occupaient ces fenêtres. Ceux-là, aussi stupidement féroces que les badauds de la rue, se montraient hostiles sans savoir pourquoi.
    Chose étrange, que les trois assiégés remarquèrent aussitôt, personne ne se montrait aux fenêtres de la maison où ils se trouvaient. Toutes ces fenêtres demeuraient fermées. Pardaillan donna cette explication qui paraissait plausible:
    -Ils ont dû faire sortir tous les locataires de la maison.
    -C'est probable, opina Valvert.
    Et il ajouta, sans se montrer autrement ému:
    -Peut-être ont-ils l'intention de nous faire sauter.
    -A moins qu'ils ne nous fassent griller comme de vulgaires pourceaux, insinua Landry Coquenard d'un air lugubre.
    -Au fait, interrogea Pardaillan, que sais-tu, toi?
    -Pour ainsi dire, rien, monsieur, fit Landry Coquenard d'une voix lamentable.
    Et il renseigna:
    -Je rentrais au logis. A la pointe Saint-Eustache, j'ai aperçu le prévôt et ses archers qui venaient du côté de la Croix-du-Trahoir. Je n'ai pas prêté grande attention à eux, et j'ai poursuivi mon chemin. Au bout d'un certain temps, je me suis aperçu qu'ils suivaient, derrière moi, la même direction que moi. Et, brute stupide que je suis, cela ne m'a pas donne l'éveil. Je suis arrivé rue de la Cossonnerie. Machinalement, je me suis retourné pour voir si les archers me suivaient toujours. Et j'ai vu qu'ils occupaient la rue du Marché-aux-Poirées, barrant l'entrée de notre rue. Cela m'a étonné et vaguement inquiété. Je me suis avancé du côté de la rue Saint-Denis. Et j'ai aperçu d'autres archers qui barraient le chemin de ce côté-là. Je me trouvais pris entre ces deux troupes. J'ai commencé à avoir peur. Mais je n'ai toujours pas flairé la manigance.
    Et, s'emportant contre lui-même:
    -Que tous les diables cornus de l'enfer m'emportent et me fassent rôtir sur leur gril jusqu'à la consommation des siècles!
    -Continue, dit froidement Pardaillan, et abrège.
    -A ce moment, reprit Landry Coquenard, une dizaine d'archers sont entrés dans notre rue. Sur ce ton amène que vous leur connaissez, ils ont invité les habitants de la rue à verrouiller leurs portes extérieures et à ne plus bouger de chez eux. Quant à ceux qui disaient qu'ils ne demeuraient pas dans la rue, on les a sommés de déguerpir au plus vite. Ce qu'ils ne se sont pas fait dire deux fois, je vous en réponds.
    -En sorte, interrompit Pardaillan, en
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