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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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de décision dont ils venaient de fournir quelques preuves remarquables, ils enjambèrent la barre d’appui, sautèrent à l’intérieur, fermèrent la fenêtre derrière eux.
    Ni le cavalier inconnu, ni sa fille, ni le charretier ne virent cette manœuvre. Ils ne soupçonnèrent pas un instant que des hommes pouvaient se trouver au haut de ce tas de foin roulant. La charrette, délestée, passa, roulant, cahotant, geignant. Quelques toises plus loin, elle dut s’arrêter. Le charretier, ahuri, se vit entouré par toute la bande de loups de Concini. Et, de l’ahurissement, il tomba dans l’épouvante folle et se mit à claquer des dents quand il reconnut l’inquiétante silhouette du grand prévôt et qu’il vit qu’on le soumettait à un interrogatoire en règle.
    q

Chapitre 3 LA DAME EN BLANC (suite)
    L a dame en blanc s’était levée, toute droite, comme mue par un ressort, quand elle avait vu sa fille courir au-devant de son père. Elle aussi, elle voulut s’élancer à la rencontre de l’époux tant et depuis si longtemps attendu. L’émotion la paralysa. La joie la suffoquait. Elle dut appuyer des deux mains sur son sein pour en comprimer les mouvements tumultueux. Et, rougissante et pâlissante tour à tour, les yeux humides, comme extasiée, elle bégaya avec un accent de tendresse profonde :
    – O mon Charles bien-aimé ! je vais donc le voir enfin !…
    Retrouvant le mouvement, elle allait se lancer dans l’escalier à la suite de sa fille. A ce moment, trois hommes, trois apparitions formidables, terrifiantes, le fer au poing, parurent dans le cadre de la fenêtre ouverte, bondirent dans la pièce où elle se tenait.
    La dame en blanc tournait le dos à la fenêtre : elle avait déjà la main sur le loquet pour ouvrir la porte. Elle entendit le bruit que faisaient les trois intrus – qui n’étaient autres que Pardaillan, Odet de Valvert et Landry Coquenard – en sautant dans la chambre. Cette femme frêle et délicate, que la joie venait de terrasser un inappréciable instant, ne perdit pas une seconde la tête devant le danger.
    Elle se retourna juste à point pour voir Landry Coquenard fermer la fenêtre. Elle ne se troubla pas, ne s’inquiéta pas devant les trois épées menaçantes. Elle se redressa. Et avec un air d’inexprimable majesté, de sa voix douce qui ne tremblait pas, dédaignant d’appeler à l’aide, elle demanda :
    – Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Que signifie ?… Brusquement elle s’interrompit. La série de questions qui se pressaient sur ses lèvres s’acheva en un cri où il y avait un étonnement prodigieux :
    – Monsieur de Pardaillan !…
    Pardaillan avait aperçu cette forme féminine, tout de blanc vêtue, qui lui tournait le dos. Il n’avait pas rengainé. Mais il s’était découvert en un geste large, un peu théâtral. Un de ces gestes qui n’appartenaient qu’à lui. Il fit vivement deux pas, s’inclina respectueusement et s’efforça de rassurer :
    – Ne craignez rien, madame, et, de grâce, pardonnez-nous… Et lui aussi, il reconnut au même instant la jeune femme. Et comme elle, il s’interrompit pour s’écrier :
    – Violetta !…
    La rencontre le stupéfiait au moins autant qu’elle avait stupéfié celle qu’il venait de nommer Violetta. Seulement, alors que le gracieux et expressif visage de celle-ci exprimait le ravissement sans mélange que lui procurait cette rencontre, quelque chose comme une ombre de contrariété ou d’inquiétude passa sur le loyal et non moins expressif visage de Pardaillan.
    Ce fut d’ailleurs si rapide que ni la jeune femme ni les compagnons du chevalier n’eurent le temps de le remarquer. Tout aussitôt, Violetta s’avança précipitamment, se jeta avec un chaste abandon sur la large poitrine de Pardaillan, lui tendit le front, exprimant sa joie profonde dans ces mots jaillis du fond du cœur :
    – Vous, monsieur, vous, ici, chez moi !… Tous les bonheurs m’arrivent donc aujourd’hui ?
    Pardaillan ferma les bras sur elle, se pencha, plaqua sur ses joues satinées deux baisers tendrement fraternels, cependant qu’il disait :
    – Ma petite Violetta !… Du diable si je m’attendais à vous trouver dans cette pièce où je me suis introduit comme un vulgaire malfaiteur !… N’importe, je suis bien heureux de vous voir.
    Il parlait en toute sincérité et il n’y avait qu’à voir son bon sourire pour se convaincre qu’il était en effet heureux de la
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