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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle
Autoren: Ken Follett
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bouche.
    « Êtes-vous des agitateurs ? »
Jones pointa vers Billy un index osseux, qui fit frémir le garçon. « Ton
père t'a-t-il dit qu'il fallait que tu défendes tes droits quand tu
travaillerais pour moi ? »
    Désarçonné par la mine menaçante
de Jones, Billy essaya de réfléchir. Da n'avait pas été très loquace ce matin ;
la veille au soir, toutefois, il lui avait effectivement donné un conseil. « En
fait, monsieur, voilà ce qu'il m'a dit : "Ne fais pas l'insolent avec
les patrons, c'est mon boulot." »
    Derrière lui, Grêlé Llewellyn rit
sous cape.
    Perceval Jones ne trouva pas cela
drôle. « Tu n'es qu'un petit impertinent. Mais si je refuse de
t'embaucher, toute la vallée se mettra en grève. »
    Billy n'y avait pas pensé.
Était-il donc si important ? Bien sûr que non – mais les mineurs
pourraient faire grève par principe, parce qu'ils ne voulaient pas que les
enfants de leurs permanents aient à pâtir du statut de leurs pères. Cela
faisait moins de cinq minutes qu'il était au travail et, déjà, le syndicat le protégeait.
    « Faites-les sortir
d'ici », fit Jones.
    Morgan hocha la tête. « Llewellyn,
emmenez-les, ordonna-t-il à Grêlé. Rhys Price s'occupera d'eux. »
    Billy poussa un gémissement
intérieur. Rhys Price était un des sous-directeurs les plus impopulaires. Il
avait fait du plat à Ethel un an plus tôt, et elle l'avait envoyé balader. La
moitié des célibataires d'Aberowen avaient subi le même sort, mais Price
l'avait mal pris.
    Grêlé fit un signe de tête.
« Sortez, dit-il, et il leur emboîta le pas. Attendez Mr Price
dehors. »
    Billy et Tommy quittèrent le
bâtiment et s'adossèrent au mur, près de la porte. « Ce Napoléon ! Je
lui aurais bien balancé un coup de poing dans le bidon ! maugréa Tommy. Tu
parles d'un salaud de capitaliste.
    — Tu l'as dit »,
répondit Billy, qui n'en pensait pas un mot.
    Rhys Price arriva quelques
instants plus tard. Comme tous les sous-directeurs, il était coiffé d'un
chapeau à calotte basse et ronde qu'on appelait un billycock, plus
onéreux qu'une barrette de mineur mais meilleur marché qu'un chapeau melon. Les
poches de son gilet contenaient un carnet et un crayon, et il tenait un mètre à
la main. Une barbe de plusieurs jours lui ombrait les joues et il lui manquait
une incisive. Billy le savait intelligent mais sournois.
    « Bonjour, monsieur
Price », lança Billy.
    Price prit l'air méfiant. « Te
voilà bien poli aujourd'hui Billy Deux-fois !
    — Mr Morgan a dit qu'on
devait descendre à la fosse avec vous.
    — Ah oui ? » Price
avait la manie de jeter des regards à droite et à gauche, et parfois même
derrière lui, comme s'il craignait un mauvais coup. « On va voir ça. »
Il leva les yeux vers la roue du chevalement, semblant y chercher une
explication. « J'ai autre chose à faire qu'à m'occuper de gamins comme
vous, ajouta-t-il en entrant dans le bureau.
    — J'espère qu'il va demander
à quelqu'un d'autre de nous descendre, murmura Billy. Il déteste ma famille
parce que ma sœur n'a pas voulu sortir avec lui.
    — Ta sœur ? Elle se
croit trop bien pour les hommes d'Aberowen, lança Tommy, répétant manifestement
des propos qu'il avait entendus.
    — Elle est trop bien
pour eux », rétorqua Billy avec force.
    Price sortit. « C'est bon,
venez par ici », dit-il avant de s'éloigner à grands pas.
    Les garçons le suivirent dans la
lampisterie dont le responsable tendit à Billy une lampe de sûreté en laiton
brillant, qu'il accrocha à sa ceinture comme faisaient les hommes.
    On leur avait parlé des lampes
des mineurs en classe. Un des dangers des mines de charbon était le méthane, un
gaz inflammable qui suintait des veines de charbon. Les mineurs l'appelaient le
« grisou », il provoquait toutes les explosions souterraines. Les
mines galloises étaient notoirement grisouteuses. La lampe de sûreté était
ingénieusement conçue pour éviter que sa flamme ne mette le feu au gaz. En
présence de méthane, elle changeait de forme, s'allongeant et prévenant ainsi
le mineur – le grisou était en effet inodore.
    Si la lampe s'éteignait, il était
impossible au mineur de la rallumer lui-même. Les allumettes étaient
strictement interdites en bas et les lampes verrouillées pour empêcher toute infraction
à la règle. En cas de problème, il fallait apporter la lampe à une station
d'allumage, située généralement tout au fond de la
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