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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle
Autoren: Ken Follett
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faire,
monsieur Price ?
    — Tu peux le deviner, non ?
À ton avis, pourquoi est-ce que je t'ai donné cette foutue pelle ? »
    Ce gros mot gratuit heurta Billy.
Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il aurait à faire, mais préféra ne plus
poser de question.
    La galerie était arrondie et son
toit renforcé par des supports d'acier incurvés. Un tuyau de cinq centimètres
de diamètre courait sur la partie supérieure. Il contenait sans doute de l'eau.
Toutes les nuits, en effet, on aspergeait les couloirs pour faire retomber la
poussière. Non seulement mauvaise pour les poumons des mineurs – Celtic
Minerais ne s'en serait certainement pas préoccupé si cela avait été le seul problème –,
elle constituait aussi un risque d'incendie. Le système d'arrosage était
cependant insuffisant. Da avait réclamé des tuyaux de quinze centimètres de
diamètre, mais Perceval Jones avait refusé cette dépense supplémentaire.
    Après avoir parcouru quatre cents
mètres, ils s'engagèrent dans une galerie latérale qui remontait. C'était un
passage plus ancien, plus étroit, où les étais de bois remplaçaient le cerclage
d'acier. Price était obligé de baisser la tête là où le plafond s'enfonçait.
Tous les trente mètres environ, ils passaient devant l'entrée d'ateliers où les
mineurs abattaient déjà le charbon.
    Billy entendit un grondement et
Price lança : « Dans la bouche !
    — Quoi ? » Billy
regarda par terre. Il y avait des bouches d'égout sur les trottoirs des villes,
mais il ne distinguait rien sur le sol, à part les rails sur lesquels
circulaient les berlines. Levant la tête il vit un cheval qui arrivait vers
lui, descendant la pente d'un trot rapide, devant un convoi de berlines.
    « Dans la bouche ! »
hurla Price.
    Billy ne comprenait toujours pas
ce qu'il devait faire, il voyait bien que la galerie était à peine plus large
que les berlines. Il allait se faire écraser. Price sembla soudain s'enfoncer
dans le mur et disparaître.
    Billy lâcha sa pelle, fit
demi-tour et revint sur ses pas en courant. Il essayait de garder de l'avance
sur le cheval, mais celui-ci allait étonnamment vite. Il aperçut alors une
niche entaillée dans la paroi, sur toute la hauteur de la galerie, et se
souvint qu'il en avait vu d'autres, sans y prêter attention, tous les
vingt-cinq mètres environ. C'était probablement ce que Price appelait une « bouche ».
Il s'y précipita, et le convoi passa dans un bruit d'enfer.
    Billy ressortit, le souffle
court.
    Price feignit d'être en colère,
mais il souriait. « Il faut être plus vigilant que ça. Autrement, tu vas
te faire tuer ici – comme ton frère. »
    Beaucoup d'hommes prenaient plaiSir à
enfoncer les novices et à se moquer de leur ignorance. Billy n'aimait pas ça.
Il se promit de ne pas être comme eux quand il serait grand.
    Il ramassa sa pelle. Elle était
intacte. « Tu as eu de la chance, commenta Price. Si la berline l'avait
cassée, tu aurais dû la rembourser. »
    Ils se remirent en marche et
arrivèrent bientôt dans un secteur épuisé, où les chantiers étaient déserts. Il
y avait moins d'eau sous leurs pieds et le sol était recouvert d'une épaisse
couche de poussière de charbon. Ils bifurquèrent à plusieurs reprises, et Billy
perdit tout sens de l'orientation.
    À un endroit où la galerie était
obstruée par une vieille berline crasseuse, ils s'arrêtèrent. « Il faut
nettoyer ce coin », lui dit Price. C'était la première fois qu'il prenait
la peine de lui donner une explication, Billy eut le sentiment très net qu'il
lui mentait. « Voilà ton travail : pelleter la gadoue et la mettre
dans la berline. »
    Billy regarda autour de lui. La
couche de poussière de charbon atteignait bien trente centimètres d'épaisseur
dans toute la zone éclairée par sa lampe et il devina que c'était la même chose
plus loin. Il pouvait pelleter une semaine sans qu'on voie grande différence.
Et pour quoi faire ? Le secteur avait fini d'être exploité. Pourtant il ne
posa pas de question. On cherchait sans doute à le mettre à l'épreuve.
    « Je reviens dans un moment
voir comment tu t'en tires », dit Price et il fit demi-tour. Billy était
seul.
    Il n'avait pas imaginé une chose
pareille. Il s'était attendu à travailler avec des mineurs expérimentés et à
apprendre son métier en les observant. Mais il était bien obligé de faire ce
qu'on lui avait dit.
    Il détacha sa lampe de sa
ceinture et
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