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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle
Autoren: Ken Follett
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regarda autour de lui, cherchant où la mettre. Il n'y avait rien
qui puisse servir d'étagère. Il la posa, mais elle n'éclairait presque rien. Il
se souvint alors des clous que Da lui avait donnés. Voilà à quoi ils servaient.
Il en sortit un de sa poche. En utilisant le fer de sa pelle comme marteau, il
l'enfonça dans un étai de bois et y accrocha sa lampe. C'était mieux.
    La berline arrivait à hauteur de
poitrine d'homme, c'est-à-dire d'épaules pour Billy, et dès qu'il se mit au
travail, il se rendit compte que la moitié de la poussière glissait de sa pelle
avant qu'il n'ait pu la verser par-dessus bord. Il trouva une méthode pour
faire pivoter le fer et éviter cet accident. En l'espace de quelques minutes,
il fut couvert de sueur et comprit à quoi servait le deuxième clou. Il
l'enfonça dans une autre poutre et y suspendit sa chemise et son pantalon.
    Au bout d'un moment, il eut l'impression
qu'on l'observait. Du coin de l'œil, il aperçut une vague silhouette, debout, immobile
comme une statue. « Oh, bon Dieu ! » cria-t-il en faisant
volte-face.
    C'était Price. « J'ai oublié
de vérifier ta lampe », dit-il. Il la décrocha du clou et la tripota
quelques secondes. « Pas terrible. Je vais te laisser la mienne. » Il
accrocha l'autre lampe et disparut.
    Même si ce type était bizarre, au
moins il semblait soucieux de la sécurité de Billy.
    Celui-ci se remit au travail. Il
eut vite mal aux bras et aux jambes. Il avait pourtant l'habitude de manier la
pelle, songea-t-il : Da élevait un cochon dans le terrain qu'ils avaient
derrière la maison et Billy était chargé de nettoyer la porcherie une fois par
semaine. Mais cela lui prenait à peu près un quart d'heure. Tiendrait-il le
coup toute la journée ?
    Sous la saleté, il rencontra une
couche de rocher et d'argile. Au bout d'un moment, il avait dégagé une surface
d'un peu plus d'un mètre de côté, la largeur de la galerie. La gadoue
remplissait à peine le fond de la berline, et il était épuisé.
    Il essaya de pousser la benne un
peu plus loin pour réduire la distance à parcourir avec sa pelle chargée mais,
de toute évidence, les roues étaient grippées.
    Il n'avait pas de montre, et
était incapable d'estimer depuis combien de temps il travaillait. Il ralentit
l'allure, ménageant ses forces.
    La lumière déclina.
    La flamme commença par vaciller,
et Billy leva un regard inquiet vers la lampe accrochée au clou. Il savait
qu'en cas de grisou, la flamme s'allongeait. Ce n'était pas le cas, ce qui le rassura.
Puis elle s'éteignit pour de bon.
    Il n'avait jamais connu une
obscurité aussi profonde. Il ne voyait rien, pas la moindre tache grisâtre, pas
la moindre nuance d'un noir un peu moins noir. Il leva sa pelle au niveau de
son visage et la tint juste devant son nez. Il ne la distinguait même pas. Ce
devait être ainsi quand on était aveugle.
    Il resta immobile. Que faire ?
Il était censé apporter sa lampe à la station d'allumage, mais même s'il y
avait vu clair, il n'aurait pas pu retrouver son chemin à travers les galeries.
Il risquait de tourner en rond dans les ténèbres pendant des heures. Il n'avait
pas la moindre idée du nombre de kilomètres que couvrait la partie abandonnée
de l'exploitation, et n'avait aucune envie qu'on doive envoyer une équipe le
chercher.
    Il ne lui restait qu'à attendre
le retour de Price. Le sous-directeur lui avait dit qu'il reviendrait « dans
un moment ». Cela pouvait être quelques minutes, aussi bien qu'une heure,
ou plus. Billy se doutait que ce serait certainement plus tard que plus tôt.
Price l'avait sûrement fait exprès. Un courant d'air ne pouvait pas éteindre
une lampe de sûreté et, de toute façon, il n'y avait pas un souffle. Price
avait remplacé la lampe de Billy par une autre qui ne contenait presque plus
d'huile.
    Il s'apitoya un instant sur son
sort, les larmes aux yeux. Qu'avait-il fait pour mériter cela ? Puis il se
ressaisit. C'était encore une mise à l'épreuve, comme la cage. Il leur
montrerait qu'il n'était pas une mauviette.
    Il continuerait à travailler,
malgré l'obscurité, voilà ce qu'il ferait. Se risquant à bouger pour la première
fois depuis que la lumière s'était éteinte, il enfonça sa pelle dans le sol et
la poussa en avant, essayant de ramasser de la poussière. Quand il la souleva,
il lui sembla, à en juger par le poids, que le fer était chargé. Il se
retourna, fit deux pas puis banda ses muscles,
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