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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle
Autoren: Ken Follett
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avait aussi
expliqué que le charbon était fait de feuilles mortes et d'autres matières
végétales accumulées au cours des millénaires et comprimées par le poids de la
terre qui se trouvait dessus. Selon Tommy, dont le père était athée, cela
prouvait que ce que disait la Bible n'était pas vrai, à quoi Da répliquait que
cette interprétation n'engageait que lui.
    L'école était vide à cette
heure-ci et la cour déserte. Billy était fier d'en avoir fini avec la classe
pourtant, tout au fond de lui, il aurait bien voulu y retourner au lieu de
descendre à la mine.
    Comme ils approchaient du
carreau, les rues commencèrent à se remplir de mineurs, chargés de leurs
gamelles et de leurs bouteilles de thé. Ils étaient tous habillés à
l'identique, de vieux costumes qu'ils retiraient dès qu'ils étaient arrivés sur
leur lieu de travail. Certaines mines étaient froides, mais Aberowen était un
puits chaud, et les hommes y travaillaient en sous-vêtements et en chaussures,
ou en shorts de lin grossier appelés bannikers. Tout le monde portait en
permanence un chapeau rembourré, la barrette, parce que le plafond des galeries
était si bas qu'on s'y cognait souvent la tête.
    Au-dessus des maisons, Billy
aperçut le chevalement, une tour surmontée de deux grandes roues, les molettes,
qui tournaient en sens inverse l'une de l'autre, actionnant les câbles qui faisaient
monter et descendre la cage. Des structures comparables surmontaient la plupart
des localités des vallées de Galles du Sud, comme les clochers des églises qui
dominent les villages agricoles.
    Autour du carreau de la mine,
d'autres constructions semblaient disposées au petit bonheur la chance :
la lampisterie, les bureaux de la houillère, la forge, les entrepôts. Des rails
serpentaient entre les bâtiments. Des berlines hors d'usage gisaient sur un
terrain vague, à côté de vieux bois fendus, de sacs de fourrage et de tas de
machines rouillées mises au rebut, le tout recouvert de poussière de charbon.
Da disait toujours qu'il y aurait moins d'accidents si les mineurs étaient un
peu plus ordonnés.
    Billy et Tommy se dirigèrent vers
les bureaux des houillères. Dans la première salle, ils trouvèrent Arthur
Llewellyn, qu'on appelait Grêlé, un commis de bureau à peine plus âgé qu'eux.
Sa chemise blanche était grise au col et aux poignets. Ils étaient attendus – leurs
pères avaient tout organisé pour qu'ils commencent à travailler aujourd'hui.
Grêlé nota leurs noms dans un registre, puis les conduisit au bureau du
directeur des houillères. « Le jeune Tommy Griffiths et le jeune Billy
Williams, monsieur Morgan », annonça-t-il.
    Maldwyn Morgan était un homme de
haute taille, vêtu d'un costume noir. Il n'y avait pas trace de poussière de
charbon sur ses manchettes. Ses joues roses étaient parfaitement lisses, signe
qu'il se rasait tous les jours. Son diplôme d'ingénieur encadré était accroché
au mur, et son chapeau melon – autre insigne de son rang – occupait
un portemanteau, à côté de la porte.
    Billy constata avec étonnement
qu'il n'était pas seul. Un personnage encore plus imposant se tenait près de lui :
Perceval Jones, président de Celtic Minerais, la compagnie qui possédait et
exploitait la mine de charbon d'Aberowen et plusieurs autres houillères. Ce
petit homme agressif que les mineurs surnommaient Napoléon était en tenue de
ville, jaquette noire et pantalon gris rayé, et n'avait pas retiré son
haut-de-forme noir.
    Jones posa un regard hautain sur
les deux garçons. « Griffiths. Ton père est un socialiste révolutionnaire.
    — Oui, monsieur.
    — Et un athée.
    — Oui, monsieur. »
    Il se tourna vers Billy. « Et
le tien est un permanent de la fédération des mineurs de Galles du Sud.
    — Oui, monsieur.
    — Je n'aime pas les
socialistes. Les athées sont voués à la damnation éternelle. Quant aux
syndicalistes, ce sont les pires de tous. »
    Il les dévisagea d'un air
furieux, mais comme il ne leur avait rien demandé, Billy resta silencieux.
    « Je ne veux pas
d'agitateurs, poursuivit Jones. Dans la vallée du Rhondda, ils ont fait grève
pendant quarante-trois semaines parce que des types comme vos pères leur ont
monté la tête. »
    Billy savait que la grève du
Rhondda n'avait pas été provoquée par des agitateurs, mais par les
propriétaires de la mine d'Ely, à Penygraig, qui avaient lock-outé leurs
mineurs. Néanmoins il n'ouvrit pas la
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