Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
!
    Tout était donc rentré dans l’ordre. N’empêche que Lisa ne pouvait se défendre d’une vague prévention envers tout ce qui émanait des États-Unis. Même s’il y avait un fameux bout de chemin entre le Texas et la 5 e Avenue !
    De son côté, Aldo s’interrogeait. C’était la première fois que sa femme émettait une quelconque objection à l’un de ses voyages, et d’autant plus surprenante qu’elle n’ignorait pas l’importance des joyaux qui allaient se vendre le surlendemain à l’hôtel des ventes de la rue Drouot. Habitué de la maison, il avait reçu une invitation en bonne et due forme ainsi que le catalogue… Et il n’aimait pas cela.
    Pas plus qu’il n’avait aimé son attitude lorsqu’il était revenu d’Égypte. L’habituelle magie qui les jetait dans les bras l’un de l’autre à chaque retour d’Aldo n’avait pas fonctionné aussi bien même si, retirés dans leur chambre, elle s’était abandonnée sans retenue à leur ardeur amoureuse. Et il avait béni intérieurement la présence d’Adalbert qui, sans paraître se livrer à la moindre plaidoirie, avait raconté ce qu’avait été leur commune aventure sur le Nil sans rien cacher de ses propres sentiments pour une jeune Salima qui n’appartenait pas vraiment à ce monde. Son talent oratoire avait joué à plein et il avait conclu en disant à quel point lui était paru nécessaire ce séjour chez ses amis avant de retrouver le train-train… et la relative solitude de la rue Jouffroy.
    — J’aurais aimé être là ! s’était-elle contentée de soupirer, ce qui avait fait bondir Aldo.
    — Qu’est-ce qui t’en empêchait dès l’instant où tu étais rassurée sur le sort de Grand-Mère ? avait riposté Aldo.
    — Rien, évidemment, si ce n’est que je n’étais pas certaine que ma présence soit tellement utile !
    — Avec Tante Amélie et Plan-Crépin ? C’est de la mauvaise foi, mon cœur… et tu le sais parfaitement !
    Cela n’était pas allé plus loin mais, à présent, et au moment de boucler ses valises pour Paris, le mince incident revenait à la mémoire d’Aldo, l’incitant à prendre quelques précautions. Aussi s’empressa-t-il de rejoindre Lisa dans sa chambre.
    — Ils sont encore là pour combien de temps, les cousins ?
    — Deux ou trois jours, pas plus…
    — Puisque tu as si peur de me voir filer au bout du monde, viens donc me rejoindre à Paris. L’atmosphère de la rue Alfred-de-Vigny te décontractera et il ne tient qu’à toi de prendre place dans mon « gang » comme tu dis ! Sans parler de moi, Tante Amélie et son fidèle bedeau en seraient ravis ! Sans compter ton couturier préféré !
    — Mais… les enfants ?
    — Ah, non ! Ne recommence pas ! J’estime qu’entourés de Trudi, Mademoiselle – une nouvelle acquisition pour commencer l’éducation des jumeaux ! –, de Guy, d’Angelo, de Zaccharia, de Livia, de Fulvie, de Zian et des autres on ne pourrait nous accuser de les abandonner en plein désert !
    Lisa n’avait pu s’empêcher de rire et était venue d’elle-même se blottir dans les bras de son mari.
    — On verra ça !… C’est toi qui as raison, bien sûr ! Mais c’est comme un fait exprès : depuis que nous sommes mariés, nous avons été moins souvent ensemble que quand j’étais ta secrétaire ! Par ma faute autant que par la tienne d’ailleurs !
    — Peut-être mais les retrouvailles sont tellement délicieuses, non ? fit-il en l’embrassant dans le cou.
    Après quoi, il y eut un assez long silence peuplé de soupirs qu’Aldo jugea bon de préserver en allant fermer la porte à clef…
    Quand Lisa se leva pour aller se recoiffer, elle considéra d’un œil sévère les joyaux disposés devant le grand miroir.
    — Je déteste l’idée de me rendre à ce bal sans toi !
    — Menteuse ! Mon absence va faire le bonheur de tes nombreux admirateurs qui vont s’agglutiner autour de toi comme des frelons autour d’une fleur ! Ce que, moi, je déteste ! Cela t’évitera une scène de ménage au retour !
    Lisa se mit à rire.
    — Toi, je ne sais pas, mais moi, je les aime assez, nos scènes de ménage. Elles finissent plutôt bien !
    — Tu n’as que trop raison ! grogna Aldo. Je pourrais peut-être envisager de te flanquer une raclée la prochaine fois ?… Ou alors te faire un enfant de plus ?
    L’écho de hurlements partis du rez-de-chaussée évita à la jeune femme de se lancer dans une controverse.
    — Pour l’instant, tu vois, je
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher