Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
que l’attaque en tenailles
écraserait ses arrières. Il ne pouvait faire demi-tour et personne n’entendait
les ordres qu’il braillait d’une voix frénétique.
    Devant, les Mongols laissaient les Russes approcher et les
criblaient de flèches. La colonne tressauta tel un animal blessé. Les
chevaliers tombaient par centaines, comme sous une faux moissonnant l’avant de
la colonne.
    Derrière, les Mongols remontaient le long des chariots et
massacraient quiconque brandissait une arme. Anatoly s’efforçait de réfléchir, de
trouver un moyen de faire face, mais il était encerclé. Sa lance déchira le cou
d’un cheval, ouvrit une large entaille qui l’éclaboussa de sang chaud. Un sabre
s’abattit et le Russe, touché à la tête, perdit presque connaissance. Puis il
sentit un coup à la poitrine et fut incapable de respirer, même pour appeler à
l’aide. Il s’effondra et heurta le sol assez violemment pour que le choc l’engourdisse
et atténue ses dernières souffrances.
     
     
    Ce soir-là, Süböteï parcourut à cheval le camp de ses dix
mille hommes assis autour des feux. Les chevaliers morts avaient été dépouillés
de tout ce qui avait de la valeur et le général avait ravi ses hommes en
renonçant à sa part de butin. Pour ceux qui ne percevaient aucune solde, les
médaillons, anneaux et pierres précieuses étaient très recherchés dans la
nouvelle nation que Gengis était en train de bâtir. Un homme pouvait devenir
riche dans l’armée des tribus unies, même s’il convertissait toujours sa
fortune nouvelle en nombre de chevaux qu’il pouvait acheter. Les forges des
chevaliers intéressaient davantage Süböteï, ainsi que les roues à rayons des
chariots, cerclées de fer et plus faciles à réparer que les disques pleins
utilisés par les Mongols. Le général avait déjà ordonné aux armuriers faits
prisonniers de montrer ce qu’ils savaient faire à ses charrons.
    Djötchi examinait les sabots de sa monture préférée quand Süböteï
le rejoignit. Avant que le jeune homme le salue en courbant la tête, le général
s’inclina devant lui. Les hommes du jagun que Djötchi avait commandé se
levèrent, emplis de fierté.
    Süböteï tendit le bras pour montrer au fils du khan le
paitze d’or qu’il lui avait pris avant midi.
    — Tu m’as fait me demander comment les Russes avaient
pu ressusciter, dit-il. C’était un coup hardi. Reprends ce paitze, tu vaux plus
que de l’argent.
    Il lança la plaque d’or et Djötchi la rattrapa en tâchant de
garder contenance. Seuls des éloges provenant de Gengis lui-même auraient eu
plus d’importance à ses yeux.
    — Nous rentrons demain, annonça Süböteï, autant pour
les hommes que pour Djötchi. Soyez prêts à l’aube !

 
2
    Djaghataï sentait une démangeaison à l’aisselle gauche, là
où la sueur coulait sous sa plus belle armure. Il eût été inconvenant que le
second fils de Gengis se gratte un bon coup alors qu’il attendait le roi du
Koryo.
    Il risqua un coup d’œil vers l’homme qui l’avait amené jusqu’à
cette lointaine ville fortifiée de Songdo. La salle des rois était étouffante
dans la chaleur de la mi-journée, mais Jelme semblait parfaitement à l’aise
dans son armure laquée. Comme les courtisans et les gardes royaux, le général
mongol aurait aussi bien pu être sculpté dans le bois.
    Le fils du khan entendait une eau courir quelque part à
proximité, murmure que la chaleur et le silence oppressant semblaient accentuer.
La démangeaison devenait exaspérante et il s’efforça de penser à autre chose. Le
regard fixé sur le haut plafond de plâtre blanc et les poutres anciennes, il se
rappela qu’il n’avait aucune raison de se sentir intimidé. Malgré leur allure
pleine de dignité, les Wang n’avaient pas été capables de refouler les Khara-Khitaï
venus de l’empire Jin qui avaient envahi leurs terres et y avaient construit
des forteresses. Si Jelme n’avait pas proposé l’aide de ses troupes pour les
brûler, le roi du Koryo serait encore quasiment prisonnier dans son propre
palais. Cette pensée fit naître une vague suffisance chez ce garçon âgé de
quinze ans. Djaghataï avait l’arrogance d’un jeune guerrier mais il savait qu’en
l’occurrence elle était justifiée. Jelme et ses hommes avaient gagné l’Est pour
voir quelles armées s’opposeraient à eux et pour découvrir l’océan. Ils avaient
trouvé les Khara-Khitaï sur leur chemin et les
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher