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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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pu être des ennemis de notre souverain ?
    — Vous pensez donc que le roi devrait battre en retraite ? Renoncer à ses prétentions en Écosse ?
    Repoussant son capuchon, Ranulf se gratta le crâne.
    — Quelques-uns parmi les juges royaux pourraient estimer que c’est là trahison.
    — Je crois juste qu’il y a un meilleur moyen, répliqua Corbett. Les guerres ont asséché le Trésor. Wallace dirige toujours la rébellion : que le roi ouvre des négociations.
    — Alors pourquoi ne pas le lui proposer ? répondit Ranulf du tac au tac. Pourquoi ne pas retourner à son service ? Et expliquer sans barguigner que vous êtes prêt à tout sauf à faire campagne en Écosse ?
    — C’est toi maintenant qui dis n’importe quoi !
    Corbett rassembla les guides de sa monture.
    — Tu sais parfaitement, Ranulf, que là où se rend le roi, son magistrat en chef doit le suivre, et voilà tout.
    Corbett talonna son cheval. Ranulf jura, remonta son capuchon et le suivit.
    À peine avaient-ils franchi les grilles du manoir que Corbett sentit qu’il se passait quelque chose d’anormal. Un couvreur de chaumières, gerbes de paille sur le dos, fit un pas de côté en vociférant et en montrant le sentier du doigt. Corbett n’en eut cure. Soudain, une silhouette, bondissant de gauche à droite et gesticulant, sortit de nulle part. Le seigneur de Leighton tira sur les rênes et regarda, étonné, son maître d’écurie, Ralph Maltote, qui n’ignorait rien des chevaux, mais méconnaissait tout de la nature humaine. Le visage rond et enfantin de Maltote était écarlate et ruisselait de sueur. Il essaya de reprendre haleine tout en s’emparant des brides de la monture de son maître.
    — Oh, ne me dis pas qu’une autre jument est en train de pouliner ! murmura Corbett. C’est la seule chose qui te mette dans cet état d’excitation, Maltote.
    — C’est le roi !
    Maltote s’essuya la bouche d’un revers de main.
    — Sir Hugh, c’est le roi ! Il est céans avec les comtes de Surrey et de Lincoln, et d’autres encore. Lady Maeve les a accueillis. Elle m’a envoyé vous chercher.
    Corbett se pencha pour lui taper sur l’épaule.
    — Eh bien, heureusement que nulle jument ne pouline, Maltote – cela ferait trop d’émoi pour une seule journée.
    Corbett continua sa route, Maltote trottinant à sa suite. Ils prirent le tournant du sentier et s’arrêtèrent : la large allée de gravier qui menait à la porte d’entrée du manoir grouillait à présent d’hommes en armes, de serviteurs, de chevaliers bannerets, tous portant les couleurs éclatantes d’Édouard d’Angleterre. Des chevaux en grand nombre tournaient en rond sous les larges bannières et les étendards frappés des léopards d’or menaçants des Plantagenêts qui, dans leurs quatre quartiers, arboraient les armes d’Angleterre, de France, d’Écosse et d’Irlande. Chambellans et gens de la Maison du roi criaient en tentant d’instaurer l’ordre. On détachait les poneys de bât, on poussait de-ci de-là des chariots bâchés.
    — Là où se trouve Édouard, soupira Corbett, s’installe le chaos.
    Il mit pied-à-terre et lança les rênes de son cheval à Maltote.
    — Ranulf, tu ferais mieux de venir avec moi.
    Il se fraya péniblement un chemin parmi la foule affairée. De temps en temps l’un des chevaliers croisait son regard et saluait Corbett qui faisait de même. Il monta l’escalier et s’engouffra par la porte entrouverte. La petite Aliénor, sa fille, tout le portrait de Maeve, était là, bondissant comme une sauterelle. Ses cheveux blonds retombaient en longues boucles sur ses épaules. Son visage était rose de plaisir devant la poupée, cadeau du roi, qu’elle serrait dans sa main.
    — Regardez ! Regardez !
    Elle se précipita en dansant vers son père.
    — Regardez ma boupée !
    Corbett s’accroupit.
    — Aliénor, calme-toi !
    L’enfant ne fit que sauter plus fort, s’échappant de ses bras et y revenant, pressant son visage écarlate et chaud contre le sien.
    — C’est une boupée ! C’est une boupée !
    Corbett examina le coûteux jouet habillé de taffetas soyeux.
    — C’est vrai.
    Il soupira et prit la main de sa fille.
    — C’est une boupée qui me rappelle certaines dames de la cour d’Édouard.
    Il jeta un regard à la nourrice de la fillette qui se trouvait tout près.
    — Veillez à ce qu’elle se tienne tranquille, chuchota-t-il. Et prenez garde aux
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