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La campagne de Russie de 1812

La campagne de Russie de 1812

Titel: La campagne de Russie de 1812
Autoren: André Castelot
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installé à
Erfurt ce même jour. « Cette première journée
que je passai avec lui me fut fort utile. Nous parlâmes de
Pétersbourg et de la disposition dans laquelle les deux
empereurs venaient à l'entrevue. Nous mîmes en commun ce
que nous savions, et bientôt nous fûmes parfaitement
d'accord sur tous les points. »

    Talleyrand a
trouvé Erfurt « tout en mouvement ». Les
roi de Saxe, de Wurtemberg, et les innombrables princes de la
Confédération du Rhin ont accouru au rendez-vous
impérial – sans parler d'une cohorte imposante de
ministres et de hauts fonctionnaires. Il n'y avait pas une maison
passable qui n'eût à loger quelque souverain avec sa
suite », rapporte le prince de Bénévent.

    Max-Joseph, roi de
Bavière par la grâce de Napoléon, a sollicité
humblement une invitation :

    – Serais-je
le seul exclu ? Je sais que l'Empereur a de l'amitié pour
moi... S'il ne m appelle pas ne fût-ce que pour vingt-quatre
heures, il fera perdre nécessairement une partie de ma
considération publique et m'affligera personnellement.

    Bien sur, on l'a
invité... On n'en est pas à un roi près !

    Napoléon
est ici chez lui. Depuis la victoire d'Iéna, la ville est
occupée par les troupes françaises et le service
d'honneur durant le congrès est assuré par un bataillon
de grenadiers de la Garde impériale et par un détachement
des gendarmes d'élite, sans parler, pour assurer la
sécurité,de deux régiments de cavalerie et d'un
régiment d'infanterie légère.

    Le mardi 27
septembre 1808, Napoléon fait son entrée dans la ville.
Les escadrons de la Garde galopent, précédant et
suivant sa voiture. « Une foule immense, raconte
Talleyrand, entourait dès la veille les avenues de son palais.
Chacun voulait voir, voulait approcher celui qui dispensait tout :
trônes, misères, craintes, espérances. »

    L'empereur
s'installe au palais de l'ancien prince-évêque, orné
de tentures pourpres et semé d'abeilles d'or. Les services du
mobilier impérial, les manufactures des Gobelins et de Sèvres
ont envoyé à profusion meubles, tapisseries et
bibelots. Sa charge de grand chambellan permet à Talleyrand
« de voir de plus près les hommages forcés,
simulés ou même sincères, qui étaient
rendus à Napoléon, et donnaient à mes yeux,
écrit-il, une proportion que je pourrais appeler monstrueuse.
La bassesse n'avait jamais eu tant de génie ».

    Ce même
mardi 27 septembre, à 14 heures, on annonce l'arrivée
du tsar qui n'était accompagné « d'aucun
appareil ». Alexandre avait décidé qu'il
n'amènerait ni maisons ni cuisine avec lui : « Il
compte sur celles de Votre Majesté, annonce Caulaincourt à
Napoléon, dont le tsar fait chaque jour l'éloge, ainsi
que de son vin, même du champagne dont il ne buvait jamais
auparavant. » On a veillé à placer tout le
long de sa route des troupes françaises vêtues « avec
magnificence ». L'Empereur monte à cheval et se
porte sur la route de Weimar, jusqu'à Münchenholzen,
au-devant de son invité. Napoléon descend de cheval,
Alexandre de sa voiture, et les deux empereurs s'embrassent. Napoléon
a le geste d'offrir à son hôte un cheval de selle
harnaché à la russe avec une housse en peau d'ours
blanc, un cheval qui sera baptisé Éclipse. Les deux
hommes enfourchent tous deux leur monture et font leur entrée
dans Erfurt au son des salves de l'artillerie, du carillon de toutes
les cloches de la ville, et de la fameuse cloche gigantesque de la
cathédrale, la Marie- Glorieuse , appelée plus
familièrement par les habitants d'Erfurt la Grosse Suzanne .
Elle pèse en effet deux cent soixante-quinze quintaux...

    Talleyrand attend
Napoléon à l'hôtel du gouvernement.

    L'Empereur semble
satisfait de sa première impression.

    – J'augure
bien du voyage, mais il ne faut rien presser... Nous sommes si aises
de nous voir, qu'il faut bien que nous en jouissions un peu !

    À peine
Napoléon a-t-il quitté ses bottes qu'Alexandre fait son
entrée. L'Empereur lui présente Talleyrand :

    – C'est une
vieille connaissance, s'exclame le tsar, je suis charmé de le
revoir. J'espérais bien qu'il serait du voyage.

    Le prince de
Bénévent veut se retirer, mais Napoléon lui
demande de demeurer en tiers. La conversation n'a rien de politique,
ironise Talleyrand, les deux empereurs « s'adressèrent,
avec les formes du plus vif intérêt, des questions
insignifiantes sur leurs familles réciproques : c'était
l'impératrice
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