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La Bataillon de la Croix-Rousse

Titel: La Bataillon de la Croix-Rousse
Autoren: Louis Noir
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sachant bien qu’audacieux ne veut pas dire casse-cou.
    Tous se turent.
    Chacun monta à cheval et Doppet commença son inspection.

En avant partout
    Mouton se dit en montant sur son cheval   :
    – Est-ce que ce médecin serait un homme et cet homme serait-il général   ?
    Pendant toute la tournée d’inspection, il eut l’occasion de rendre justice à la sûreté de vues, à la sagacité de Doppet.
    Celui-ci avait trouvé les colonnes d’Auvergnats et de Nivernais trop éloignées et mal réparties. Il avait sévèrement fait assigner des postes plus rapprochés à ces colonnes sur Saint-Genis et Grézieux.
    Il avait montré du coup d’œil et fait preuve de sévérité.
    Tout le monde sentit sa main.
    De retour au château de la Pape, il convoqua les généraux et les représentants et, en attendant, il tint conseil avec ses officiers et Mouton qu’il appréciait fort.
    Après avoir écouté les avis, il prit une résolution et il attendit l’arrivée des généraux et des représentants.
    Ceux-ci réunis (Dubois-Crancé et Gauthier se rendirent à cet appel), Doppet fit connaître ses décisions.
    Aussitôt que toutes les rectifications seraient faites dans la ligne d’investissement, notamment à Saint-Genis et à Grézieux, il prévenait tous les généraux commandant les camps qu’il voulait, du 26 au 27, c’est-à-dire dès le lendemain, une marche générale en avant pour l’enlèvement des derniers postes qui couvraient les positions principales de l’ennemi   : à la Croix-Rousse, le cimetière qui n’était pas encore pris en ce moment, à Oullins par la prise du pont de la Mulatière, devant Sainte-Foy par la prise des avant-postes, devant la Duchère par la prise de ce château.
    Et il termina en disant   :
    – C’est une épreuve que je tente   ! Si vos « rochers d’Auvergne », citoyen Couthon, si vos « dogues nivernais » citoyen Javogue, si tout le monde fait son devoir et se montre solide, je vous annonce que, le 30 septembre, nous livrerons une bataille générale sur toute la ligne.
    « Sinon, non   ! On se résignera à prendre Lyon par la famine. Tout dépend des épreuves que nous allons tenter dans ces deux nuits de demain et d’après-demain.
    Couthon se tut.
    Qu’eût-il dit   ?
    Dubois-Crancé approuva.
    – Général, dit-il, vous avez raison et, pour ma part, j’offre de marcher avec Javogue à l’assaut des avant-postes de Sainte-Foy.
    Javogue fit une légère grimace.
    Il y avait là une vengeance de Dubois-Crancé.
    Très ardent, Javogue manquait pourtant un peu de courage militaire   : il allait être obligé d’en montrer à côté de son intrépide collègue.
    Celui-ci se montra, du reste, digne de sa réputation de courage dans ces journées très chaudes   : le soldat en lui resta au-dessus de tout éloge, et avant que sa destitution ne fût arrivée, il eut le temps de se battre encore   ; nous allons le voir à la tête des colonnes que Doppet, le nouveau général, lançait aux assauts.
    L’admiration de la Convention pour la bravoure de Dubois-Crancé le sauva plus tard des accusations portées contre lui.
    Il s’associa du reste franchement aux plans de Doppet du jour où celui-ci fut le chef de l’armée.
    Les combats furent sanglants, mais enfin l’armée de la Convention triompha.

Clémence de Couthon
    Pendant que de Précy fuyait, les républicains entraient à Lyon.
    Avant même de pénétrer dans la ville, la clémence, la sollicitude de Couthon pour les vaincus s’affirma d’une façon éclatante.
    « Dès la nuit même, dit Louis Blanc, où ils avaient appris que Lyon devait se soumettre, Couthon et Maignet s’étaient occupés des subsistances avec la plus généreuse sollicitude. Douze commissaires, envoyés par eux dans les départements voisins firent parvenir le 9 octobre, jour de l’entrée des troupes, une partie des provisions demandées   : mais, comme elles ne suffisaient pas, les assiégeants, par une inspiration vraiment française, gardèrent pour les assiégés la moitié de leurs rations   ; si bien qu’on peut dire à la lettre qu’ils étaient entrés dans Lyon le pain à la main. Ce fut aussi d’un élan soudain qu’ils jurèrent de protéger les propriétés, toutes devenues nationales, ou appartenant à des patriotes, soit fugitifs, soit opprimés. »
    La conduite de Couthon à Lyon dut subir les fluctuations de la politique   : tant qu’il fut abandonné à ses inspirations et à celle
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