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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile
Autoren: Claude Cotard
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prononcer un mot, comme muet. Au début, ça va tout seul.
Par la suite, je ne peux effectivement plus parler, c’est un véritable blocage.
Comme une séquelle de cette période, je suis plutôt taiseux !
Mon père tente alors de nous récupérer, à sa sortie de prison, mais le juge n’accepte pas.
Une après-midi, dans une famille d’accueil, je me propulse dans la vitrine d'un commerçant, ayant alors des aptitudes suicidaires, c’est couvert de sang qu’on m'emporte à l’hôpital !
Je suis de retour à Denfert-Rochereau, à Paris, au centre Saint-Vincent-de-Paul où j'ai l’occasion alors, de croiser, en 1965, certains gamins qui deviendront des personnalités. Parmi eux, Jean-Luc Lahaye, nous sommes assez proches malgré les va et vient, foyer-familles d'accueil. J'ai sept ans.
Je scrute par la fenêtre d'où je peux observer le métro aérien qui passe. J’imagine mon évasion dans ce train, pour quitter cette geôle. Je cherche maintes opportunités de m’esquiver. Dans la cour, des travaux ont lieu. J’ambitionne de me glisser par la palissade pour fuir loin.
Où irais-je ? Je l’ignore, peu importe, mais déguerpir loin de ce foyer où je suis accablé.
    D’un autre côté, je ne sais même pas ce que le mot heureux, ou bien-être, peut vouloir dire, alors...
Ayant anéanti les potentialités, dans les familles d’accueil, monsieur Godeau, directeur de l'Assistance publique de Paris décrète enfin de nous rendre à notre père. Par malheur, ce parcours a des conséquences et me laisse des séquelles nerveuses et psychologiques.
Je ne comprends rien à ces placements et déplacements de famille en famille.
Je ne saisis pas pourquoi je n’ai pas le droit d’être aimé.
Un père, une mère, un repas en famille, le baiser d'une maman le soir pour s'endormir, qu'est-ce donc ?
Je spécule et je pense que c’est l’unique manière de considérer un enfant.
De retour chez Papa, je parle peu. Je l'observe, je me gave de ce visage qui m'a tant manqué. Je m'en goinfre, mon père, mon héros.
Nous n’aurons jamais de grandes discussions, nous sommes aussi pudiques l'un que l'autre, mais d'un regard nous savons l'amour que nous avons l'un pour l'autre.
J'aimerais tant lui dire, mais je ne sais pas. Mon principe de fonctionnement est la réflexion, la méditation, puis l’essentiel annoncé.
Aux quatre mille logements, de La Courneuve, une des premières cités HLM de la région nord de Paris, mon quotidien est l’école buissonnière, la bleue, comme on dit.
Désintéressé par les cours, sauvage plus que rebelle, je passe la plupart de mes journées à me promener aux alentours du canal Saint-Denis.
Parfois à Paris, vadrouillant entre la rive droite et la gauche. Je flâne surtout du côté du grand magasin La Samaritaine. Au sixième étage se trouve le niveau des animaux, j'y passe des heures.
La transition entre la vie rurale et une cité telle que celle où j'ai échu est trop brusque.
Je ne suis pas à ma place en ville, pas dans mon élément.
À l'école, je participe à des rixes pour me défendre, parce que je ne suis pas du genre à me laisser faire. Généralement, je ne sais pas trop m'exprimer, alors je cogne. Lors d’une de ces échauffourées, ma soeur Françoise est obligée de venir me récupérer à l’école.
Françoise qui va à l’école juste en face de la mienne. J’ai une clavicule cassée, comme suite à ce pugilat, à coup de barre de fer. J'en passe et des meilleures…
Nous avons aussi nos visites ponctuelles, Pierrette et moi au commissariat d’Aubervilliers qui oeuvre sur la ville de La Courneuve, pour de petites fugues.
Commissariat où à force, nous n'avons plus besoin de nous présenter : Tiens ? Voilà les Cotard...
Un moment me marque particulièrement !
Celui où mon père m’amène mes affaires de sport à l'école Langevin Vallon, affaires oubliées le matin. Coup de veine, ce jour-là je suis en effet à l'école.
Là, exultation de mon père de me voir en classe ! Cela me marque et m'ouvre un champ de vision bien différent de celui que j'avais jusque-là, surtout sur la vénération que je devrais porter à mon père.
Ho Papa est un Dieu pour moi, mais on ne peut pas dire que je sois un bon fils et je lui cause bien du souci. Nous traînons souvent, Pierrette et moi, notamment avec les bandes de blousons noirs dans les sous-sols du parking de la cité.
Lieu de recel de divers délits des dits blousons noirs, de trafics divers.
Également lieu de
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