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Inaccessible Étoile

Inaccessible Étoile

Titel: Inaccessible Étoile
Autoren: Claude Cotard
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accueillent des enfants par amour de ceux-ci, à l'époque c'est surtout parce que cela procure de la main d’oeuvre rurale bon marché.
Moi j'ai plutôt droit aux vaches et aux cochons. Je dois admettre adorer ça ! De là me vient mon goût prononcé pour la vie rurale.
En fait, je commence à m’interroger sur le but de mon existence dans cette vie, sur la raison de ma naissance.
Car si c’est pour vivre ainsi, sans parents, sans autre amour que celui des bêtes, à quoi bon ?
De plus, ces familles d'accueil sont rétribuées, à une période où les allocations familiales ne sont pas encore en place comme elle le seront par la suite.
Époque impitoyable d'où je sors autiste, caractériel, en passant par la case asile pédopsychiatrique.
Judicieusement, un professeur, le docteur Mathé, accompagné de deux pédopsychiatres, Marie de Meyronnes et son époux, estiment, au bout de quelques mois que là n’est pas ma place, pas dans un tel centre.
Autiste oui, ayant eu un traumatisme affectif, mais pas d’araignées dans le plafond.
Marie de Meyronnes deviendra par la suite comme une tante pour moi et ne me perdra plus de vue jusqu'a son décès en 2007, mais nous n'en sommes pas là.
Les autistes vivent dans leur monde à eux, vibrent et méditent plus que la moyenne des enfants, mais constamment dans leur univers. Ils ne perçoivent ou ne discernent quasiment pas le reste. Ils se forgent un univers rien qu’à eux.
     
    Je conserve alors quelques cicatrices, dont une à la tempe, car dans une famille d’accueil, ne sachant pas qui est le Père-Noël, on me cloître dans la masure à cochons.
Terreur, la mienne, celle des cochons qui me culbutent et me blessent à la tempe !
La tête couverte de sang, je prends la fuite dans le froid et la neige avant d’être recueilli par un gendarme ! Celui-ci me conduit au poste, où il me réchauffe et me donne à manger.
Il m’offre même une étrenne, une superbe girafe en peluche. C’est le lendemain que je suis renvoyé dans un foyer de la DDASS, et la famille assignée chez le juge.
Pierrette et moi faisons un nombre exorbitant de familles.
Pour les unes, nous sommes trop réfractaires, pour d'autres, c'est la DDASS qui trouve que nous sommes trop bien.
Ils ont une fâcheuse coutume à l'assistance qui consiste à ce que dès que des enfants commencent à se stabiliser, être bien, goûter au bien-être et à la paix, ils les arrachent de la famille. Une famille ne doit pas s'attacher aux enfants ! Elle ne doit pas les affectionner comme s'ils étaient les leurs !
Je connais ainsi deux familles, où je me sens admirablement bien ! Les Belet séjournant à Saint-Michel près d'Angoulême et les Texier, vivant dans la même région, deux familles d’où on nous retire, car nous sommes trop aimés et commençons à nous épanouir comme des enfants ordinaires.
La plupart des familles me garderaient si je ne les excédais pas tant, par mes agissements inconscients, maladifs (autiste). De la patience, c'est tout ce dont j’ai besoin, de l'amour et de la tendresse. Mais c’est trop demander !
Cependant, ces séjours dans d’hétéroclites régions de France me laissent un beau souvenir !
La France est un incomparable pays. J'en conserve un amour profond, enraciné en moi, pour la nature !
Je me délecte dans l'isolement, dans les odeurs de la ferme, dans la compagnie des animaux de la ferme et dans les travaux de celle-ci. C’est une émanation de liberté ! J'en conserve une prédilection pour les vallons de verdure, pour les spacieuses forêts dans lesquelles j'aime marcher pendant des heures.
     
    J'adore la montagne, les ruisseaux et le bruit de ceux-ci qui cascadent sur les rochers.
Je m'émerveille devant les libellules et par le chant des oiseaux dans la quiétude de la nature, sans le tapage de l'homme et de ses mécaniques.
Ça me ressource d'une façon phénoménale.
Tout cela est une source de régénérescence pour moi.
La plus belle résidence reste non pas le castel, non pas le palais, mais la petite bergerie à flanc de coteaux qu'on peut encore dénicher dans certaines régions montagneuses, en pleine nature.
Puis, après une grave rougeole que Pierrette m'a transmise et qui me vaut un séjour à l'hôpital, des ronds de cuir décrètent nous séparer Pierrette et moi ! Ils nous placent dans des familles distinctes.
Pour ma part, je prends alors la résolution de ne plus parler jusqu'à ce qu'on me rende ma soeur. Je m'entête ainsi trois mois sans
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