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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes
Autoren: William Dietrich
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avait aussi
des ouvrages sur l’électricité, la longévité,
les substances aphrodisiaques, les cures herbacées, l’origine
des maladies et l’âge de la terre. C’était
un authentique chercheur, mais où était le Livre de
Thot ?
    « Il
l’a peut-être emporté avec lui ?
    —  Il
n’oserait pas. Pas dans les rues de Paris. Il l’a caché
quelque part. À un endroit où on ne penserait pas…
ou n’oserait pas regarder. »
    Oser.
À Rosette, Omar avait servi de sentinelle. Je me penchai vers
la pauvre momie couchée par terre, la face contre le sol.
Etait-il possible que… ?
    Je
le roulai sur le dos. Il y avait une fente dans ses bandelettes et
dans son torse. Creux, bien sûr, tous organes extraits lors de
l’embaumement. Non sans une grimace, je plongeai la main dans
l’ouverture.
    Et
sentis le Livre de Thot soigneusement réenroulé sur
lui-même pour tenir le moins de place possible. Pas bête.
    Une
voix se fit entendre : « Alors, la souris a trouvé
le fromage ! »
    Je
pivotai vers la porte et vis Silano, plus jeune que jamais, rapière
balançant de côté et d’autre à
mesure qu’il avançait à grands pas dans la pièce.
Il ne boitait plus et l’expression de son visage lisse était
meurtrière.
    « Toujours
aussi dur à tuer, Ethan Gage ! Cette fois, je ne vais pas
renouveler l’erreur que j’ai commise en Égypte. À
défaut des momies que je me réservais de cuire jusqu’au
bout et qui auraient orné mon futur palais, je me contenterai
de vous embrocher tous les deux, pour être bien sûr de ne
plus jamais vous revoir ! »

28
    A stiza
et moi ne disposions d’aucune arme. Faute d’une meilleure
idée, elle s’empara d’un crâne. Sans autre
raison que celle de ne pas lâcher ce qu’on était
venus rechercher ici, je ramassai Omar qui avait toujours en lui le
Livre de Thot. Il était aussi léger que fragile. Ses
bandelettes fendues tombaient en poussière.
    « Tout
va finir à Paris où tout a commencé ! »
se réjouit Silano.
    Sa
rapière était un instrument dangereux, tendu devant lui
comme la langue d’un serpent. De sa main libre, il défit
l’agrafe de sa cape qu’il laissa tomber derrière
lui.
    « Tu
ne t’es jamais demandé, Gage, à quel point les
choses auraient été différentes si tu m’avais
tout simplement vendu le médaillon ce premier soir à
Paris ?
    —  En
fait, si ! Je n’aurais pas rencontré Astiza et je
n’aurais donc pas pu te la reprendre ! »
    Il
lui jeta un bref coup d’œil.
    « J’essaierai
de ne pas la tuer tout de suite pour faire avec elle, une dernière
fois, ce que j’ai beaucoup aimé faire. »
    Sous
le choc de cette provocation délibérée, le bras
d’Astiza, ramené en arrière, se rabattit
violemment, mais la rapière détourna le crâne de
sa course. Le projectile vola à travers la pièce et
Silano reprit son avance dans ma direction.
    Il
paraissait réellement plus jeune, plus alerte, le livre avait
déjà fait quelque chose pour lui, mais c’était
une étrange jouvence. Sa peau était à la fois
sans rides et sans éclat, ses yeux vifs, mais soulignés
de larges cernes. Il avait l’air d’un homme privé
de sommeil depuis des semaines. Et qui peut-être ne redormirait
plus jamais. Une lueur de folie éclairait son regard.
    Y
avait-il quelque chose d’infiniment périlleux, dans ce
rouleau que nous avions trouvé ?
    « Cet
endroit dégage l’odeur de l’enfer, Alessandro. De
quel dieu t’es-tu inspiré ?
    —  De
celui qui va te recevoir, Gage. Tu le salueras de ma part. »
    Et
il se fendit avec la souple dextérité de l’escrimeur
consommé. Son épée transperça la momie,
mais pas jusqu’au bout. J’avais scrupule à me
servir ainsi de ce pauvre Omar, mais il n’avait plus rien à
craindre, après tout. Moi si. Je le poussai vers Silano de
manière à tordre le poignet du bretteur. Il jura, mais
sa lame acheva de transpercer mon bouclier de fortune et me toucha au
flanc. Très désagréable, nom de Dieu !
Cette rapière était plus tranchante qu’un rasoir.
    Silano
jura en me frappant de son poing libre. Le salopard avait apparemment
recouvré toute son ancienne souplesse, et le coup me projeta
en arrière avec un cadavre égyptien par-dessus. Mon
adversaire trébucha, la rapière encore empêtrée
dans mon bouclier improvisé. Mais il l’en ressortit et
plongea sa main dans le dos de ce malheureux Omar, ramenant au jour
le rouleau convoité. Je n’avais plus de protection
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