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Hiéroglyphes

Titel: Hiéroglyphes
Autoren: William Dietrich
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si le charabia de
Bonaparte contenait ou pas des mots générateurs de
pouvoir oubliés depuis près de cinq mille ans, mais
toujours présents dans un livre enterré à la
Cité des Fantômes, en compagnie d’un chevalier du
Temple.
    Et
si le contenu du Livre de Thot était déjà en
action ? Si sa magie avait conservé tout son pouvoir et
si Napoléon, nouveau maître de l’Etat le plus
puissant du monde, allait bientôt régner sur toute la
planète ? Avec le soutien occulte du rite égyptien
d’Alessandro Silano.
    Le
règne de ces mégalomanes allait-il commencer ? Au
lieu d’une aube nouvelle, allait-il s’abattre sur
l’humanité une longue période de ténèbres ?
    Il
fallait agir.
    « Vous
savez où se trouve le comte Silano ?
    —  Aux
Tuileries, à mener on ne sait quelles expériences
diaboliques, sous la protection de Bonaparte. Mais le bruit court
qu’il n’y serait pas cette nuit, trop occupé à
renverser l’ancien gouvernement, avec Napoléon.
Heureusement, le gros des groupes est à Saint-Cloud. Il reste
un mince corps de garde aux Tuileries, mais le vieux palais est
presque vide. On peut se rendre chez Silano et reprendre le livre. Si
nous échouons, ce sera la guillotine !
    —  Une
fois repris livre et trésor, Boniface, vous régnerez
sur la guillotine comme sur tout le reste. »
    Il
hochait la tête, dans sa chemise porteuse des reliefs de ses
derniers repas.
    « C’est
tellement risqué. Je ne sais pas si c’est la bonne
décision à prendre.
    —  Toutes
les grandes décisions sont difficiles à prendre, c’est
la raison même de leur grandeur ! »
    Bonaparte
n’aurait pas parlé autrement et c’était le
genre d’aphorisme que les Français adorent entendre.
    « Conduisez-nous
chez Silano et nous prendrons le risque pendant que vous irez à
Notre-Dame.
    —  Mais
je suis votre gardien. Je ne peux pas vous laisser livrés à
vous-mêmes.
    —  Vous
pensez que la perspective de partager le plus grand trésor du
monde n’a pas déjà tissé entre nous des
liens plus forts qu’une chaîne ? Faites-moi
confiance, Boniface. Désormais, entre nous, c’est à
la vie, à la mort ! »
    Moins
de trois kilomètres à parcourir dans Paris. On les fit
à pied plutôt qu’à cheval pour être
sûrs d’éviter les points de contrôle
militaire dressés dans Paris. La ville retenait son souffle.
Il y avait peu de lumière et les gens palabraient en groupes
compacts avides des dernières nouvelles contradictoires
circulant sur la tentative de putsch en cours de développement.
Bonaparte était roi. Bonaparte aurait été
appréhendé. Bonaparte était à
Saint-Cloud, au palais du Luxembourg ou même à
Versailles. Les députés allaient rallier le peuple. Les
députés s’étaient ralliés à
Bonaparte. Les députés étaient en fuite. Les
rumeurs affluaient de partout.
    À
l’Hôtel de Ville, on passa sur l’autre rive de la
Seine. Les théâtres étaient fermés. Je
gardais en mémoire des souvenirs étincelants de halls
illuminés où se coudoyaient les courtisans venus se
montrer aux grands de ce monde. On marchait paisiblement vers le
Louvre. Les clochers de la cathédrale se dressaient à
contre-ciel, dans l’île de la Cité. Les nuages
voilaient la lune.
    « C’est
là que vous allez nous attendre, Boniface. On vous y rejoindra
avec le livre et sans doute Silano, au bout d’un pistolet. »
    Il
approuva d’un signe alors qu’on se glissait sous un
porche pour éviter un peloton de cavalerie. Par deux fois,
j’eus l’impression d’apercevoir une jupe prompte à
s’escamoter. Encore des cheveux roux. Donnais-je dans l’idée
fixe ? J’aurais aimé disposer de mon rifle, mais
pas question. Trop voyant. Le port d’arme était prohibé
dans toute la ville.
    « Tu
n’as pas cru voir une femme bizarre qui nous suivrait ?
    —  À
Paris, soupira Astiza, tout le monde me semble bizarre. »
    On
longea le palais du Louvre, puis on tourna au jardin des Tuileries
pour suivre la grande façade de cet autre palais commandé
par Catherine de Médicis deux siècles plus tôt.
Imposant comme beaucoup de ces palais européens, dix fois trop
grands pour les besoins de la cour. Sa construction avait d’ailleurs
été largement abandonnée après celle du
château de Versailles. Le pauvre roi Louis et Marie-Antoinette
y avaient été provisoirement relogés à la
Révolution, et puis la foule l’avait pillé de
fond en comble et il ne semblait plus habité du
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