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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome
Autoren: Patrick Girard
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disciple et mes
intendants s’en félicitent.
    — Je
n’aime pas ton ironie caustique. Je me contente pour le moment de cette
explication mais sache que le temps venu, je demanderai l’ouverture d’une
enquête officielle à ce sujet.
    — Je
suis sûr que tu ne le feras pas. Car tes collègues du Sénat se plieraient en
deux de rire en apprenant la vie ascétique que tu fais mener aux tiens, toi
dont les terres te rapportent des milliers et des milliers de sesterces et qui
nourrit ta famille d’un maigre brouet.
    Après
l’échec de ces pourparlers, les armes devaient parler. Les légions romaines et
les phalanges séleucides se rencontrèrent, au début de l’hiver, à Magnésie du
Sypile, au confluent des fleuves Phrygios et Hermos. Les troupes de la cité de
Romulus avaient été confiées à un ancien consul, Cnaeus Domitius Ahenobarbus,
assisté d’Eumène de Pergame, qui dirigeait, avec les contingents alliés, l’aile
droite. Il suffit aux deux hommes d’une simple matinée pour écraser les troupes
d’Antiochos, profondément démoralisées et qui n’avaient reçu aucun
ravitaillement depuis plusieurs jours. Plus de cinquante mille soldats périrent
et dix mille autres furent faits prisonniers.
    Les débris
des phalanges parvinrent à grand-peine à Éphèse où leur récit glaça d’effroi
les habitants de la ville et les principaux conseillers d’Antiochos. Cédant à
leur insistance, celui-ci envoya de nouveaux plénipotentiaires à Sardes où les
Scipions avaient pris leurs quartiers. Ils durent accepter les exigences du
vainqueur, à savoir le retrait des Séleucides au-delà du Taurus et le paiement
d’une énorme indemnité de guerre, quinze mille talents, une somme supérieure de
cinq mille talents à celle jadis exigée de Carthage après la défaite de Zama.
Une clause secrète prévoyait en outre la livraison par Antiochos de ses âmes
damnées, à savoir l’Étolien Thoas et le Punique Hannibal. Le premier devait
expier sa responsabilité dans le massacre de la garnison de Delium. Le second,
lui, était considéré comme un rebelle. Citoyen d’une cité ayant conclu un
accord de paix avec Rome, il avait repris les hostilités contre celle-ci sans
en avoir reçu l’ordre du Conseil des Cent Quatre. Il était donc parjure et,
comme tel, promis à la mort. Antiochos, faisant fi de toutes les règles de
l’honneur, souscrivit à ces conditions. Ses gardes purent s’emparer de la
personne de Thoas, livré, pieds et mains enchaînés, à ses geôliers. Hannibal
demeura, lui, introuvable.

Épilogue
    Fuir,
c’était désormais l’obsession d’Hannibal. Bien qu’il l’ait eu en profonde
détestation, il ne pouvait s’empêcher de plaindre le malheureux Thoas livré par
Antiochos aux Romains. Il savait que le souverain séleucide aurait fait de même
avec lui s’il s’était trouvé à la Cour d’Éphèse. Que valaient les services
rendus par un individu, étranger de surcroît, quand l’avenir d’une dynastie
était en jeu ? Melqart, sa divinité protectrice, lui avait de nouveau
accordé ses faveurs. Bloqué dans la baie de Coracaesium, le chef punique était
provisoirement à l’abri. Ses capitaines et ses équipages lui étaient dévoués et
constituaient autour de lui un rempart quasiment infranchissable. Le général
borgne était toutefois conscient qu’il ne pourrait rester indéfiniment au
mouillage dans cette crique peu connue. La flotte rhodienne n’était pas loin et
pourrait être tentée de l’attaquer pour s’emparer de sa personne et toucher la
récompense promise par les Romains. Car sa tête avait été mise à prix.
    Aussi, un
soir, alors qu’un vent frais s’élevait de la mer et rendait plus supportable la
vie à bord, le fils d’Hamilcar avait convoqué son plus fidèle lieutenant,
Aristée, un Grec de mère carthaginoise. Ce dernier entra dans le vif du
sujet :
    — Que
comptes-tu faire ?
    — Avant
de me préoccuper de mon sort, je dois penser au vôtre. En ne me mettant pas en
état d’arrestation, toi et tes hommes avez désobéi aux ordres de votre
souverain et il serait en droit de vous le faire payer très cher.
    — En
principe, oui. Mais il hésitera car nous comptons beaucoup d’amis parmi ses
officiers. Or ceux-ci, pour des raisons compréhensibles, le rendent responsable
de la défaite et n’accepteront pas que nous lui servions de boucs émissaires.
Le palais fourmille d’intrigants et de comploteurs qui attendent
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