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Hannibal, Sous les remparts de Rome

Hannibal, Sous les remparts de Rome

Titel: Hannibal, Sous les remparts de Rome
Autoren: Patrick Girard
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désignation mais
prit soin de lui adjoindre comme tribuns militaires deux de ses adversaires,
Marcus Porcius Caton et Lucius Valérius Flaccus.
    Manius
Acilius Glabrio, à peine entré en fonction, s’embarqua pour Appolonia avec
vingt mille fantassins et deux mille cavaliers, que vinrent rejoindre les
légions du préteur Marcus Baebius Tamphilus, déjà stationnées en Illyrie, ainsi
que les troupes de Philippe de Macédoine, l’ancien allié d’Hannibal décidé à
jouer désormais la carte romaine pour conserver son trône et ses domaines.
Antiochos, lui, avait gagné avec des renforts la Thessalie et, sur les conseils
de Thoas, avait décidé d’affronter les Romains au défilé des Thermopyles, là
même où Léonidas avait jadis offert sa vie et celle de ses compagnons pour
repousser l’envahisseur perse.
    Au début,
l’engagement, commencé tôt le matin, tourna en la faveur du Séleucide. Ses hommes,
juchés sur les hauteurs, criblaient de flèches et de javelots les Romains
cependant que les phalanges d’Antiochos, disposées dans le défilé, voyaient les
manipules légionnaires s’écraser sur elles. Soudain, l’on entendit à l’arrière
un bruit insolite. Ayant marché de nuit avec deux mille hommes, Marcus Porcius
Caton prenait à revers les troupes séleucides et occupait les hauteurs. Prise
pour cible, la lourde infanterie du monarque tenta de se dégager mais, ainsi
que l’avait prévu Hannibal, elle constituait une masse difficilement
manœuvrable dans l’étroit espace constitué par le défilé. La panique s’empara
des hommes qui se débandèrent en abandonnant leurs lances et leurs boucliers et
en massacrant leurs officiers qui s’efforçaient de les retenir. Menacé par
l’avancée brusque des légions de Manius Acilius Glabrio, Antiochos dut faire
sonner la retraite et gagner, escorté de quelques cavaliers, Chalcis où il
s’embarqua pour Ephèse. En une journée, il avait perdu la Grèce et ce pour
avoir imprudemment suivi les conseils de Thoas, désormais réfugié à la Cour
séleucide.
    Hannibal
se garda bien de triompher. Il se tint dans une prudente réserve, attendant que
son hôte le convoque pour lui demander son avis. Il se contenta de glaner
différentes informations, toutes plus alarmantes les unes que les autres.
Décidée à porter les opérations en Asie même, Rome avait rassemblé une flotte
considérable, près d’une centaine de navires, au nombre desquels figuraient,
par une curieuse ironie du sort, six bateaux prêtés par Carthage. Cette armada
était de surcroît commandée par Caïus Livius Salinator, le fils du vainqueur de
la bataille du Métaure durant laquelle le frère chéri du Barcide, Hasdrubal,
avait trouvé la mort.
    Appelé par
Antiochos à participer à un conseil de guerre extraordinaire, Hannibal se
rendit avec ses officiers à cette réunion. Quand le souverain l’interrogea, il
prit le temps de longuement réfléchir avant de déclarer :
    — J’ai
toujours combattu sur terre et c’est là que j’ai remporté mes plus grands
succès. Aujourd’hui, alors que je suis un vieillard, il me faut cesser d’être
un fantassin et me transformer en amiral. Car c’est sur mer, dans les eaux de
l’Egée, que va se jouer le sort de cette guerre. Caïus Livius Salinator, s’il
veut l’emporter, doit opérer la jonction de ses navires avec ceux d’Eumène de
Pergame et de ses alliés rhodiens qui sont des marins redoutablement
expérimentés. Notre seule chance de salut est que le chef de ta flotte,
Polyxénidas, un Rhodien passé à ton service, intercepte immédiatement les
bateaux de Pergame et de son ancienne patrie et les détruise tous. Donne-lui
l’ordre de faire voile sur-le-champ à leur rencontre.
    — Et
toi, que feras-tu ? lui demanda Antiochos.
    — Je
compte me rendre à Tyr et dans tous les ports de Phénicie pour rassembler une
flotte de renfort. Je suis sûr de pouvoir compter sur l’aide de mon vieil ami
Ariston et, s’il le faut, en ma qualité de Punique, je supplierai mes
compatriotes phéniciens de venir en aide à celui qui commanda jadis les armées
de la cité d’Elissa dont la famille régna sur leurs villes il y a bien
longtemps de cela. Quant à toi, fit-il en s’adressant à Antiochos, ordonne la
construction de nouveaux navires car c’est d’eux plutôt que de tes phalanges
dont dépend ton sort.
    — Tes
désirs seront scrupuleusement réalisés. J’ai bien conscience de m’être
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