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Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables
Autoren: Patrick Girard
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traditions. Juba, mon ami, fais-tu
obstacle à ce projet ?
    — Non
et je te remercie de ta générosité. Épicide saura parfaitement s’occuper de nos
enfants. Hamilcar se mettra en route pour Carthage dans quelques jours.
Maintenant, il est tard et je dois te laisser regagner ton camp à moins que…
    — Oui.
    — À
moins que tu ne veuilles passer la nuit ici. Des appartements ont été préparés
pour tes officiers et ils ne manqueront pas d’agréable compagnie. Quant à nous,
nous avons encore beaucoup de choses à nous dire.
    Le jeune
garçon, dès les premiers mots de son père, s’était retiré, empli de joie à
l’idée que son rêve se réalisait. Il n’entendit donc pas le reste de la
conversation tant il était pressé d’annoncer la nouvelle à ses serviteurs. Le
fils d’Adonibaal, lui, avait écouté Juba et regarda son ami aux traits encore
juvéniles et au corps souple.
    — Je
doute fort, Juba, que tu aies envie d’être particulièrement bavard ce soir. Tu
as senti s’éveiller en toi d’anciens désirs et je ne puis t’en vouloir puisque
j’en ai parfois la nostalgie. Mes hommes te sauront gré de ton invitation. Nous
les retrouverons demain matin. Pour l’heure, je te suis.
    Quand
l’aube se leva, Hamilcar, dont le visage rayonnait d’une étrange lueur de paix,
eut quelque mal à rassembler ses officiers dont la nuit avait été aussi agitée
que la sienne. Il avait déjà pris congé de Juba et gagna donc directement son
camp où les hommes s’affairaient, en prévision d’une nouvelle journée de
marche.
    L’expédition
continua sa route par étapes plus ou moins longues. Parfois, le long de la
côte, elle s’arrêtait dans un comptoir punique dont les habitants accueillaient
avec joie les envoyés de Carthage. Finalement, l’armée, qui avait été rejointe
par les cavaliers numides, arriva en vue des colonnes de Melqart après avoir
contourné une imposante montagne. Dans la baie, la flotte était déjà rassemblée
et les bateaux, par navettes successives, firent passer les hommes et les
montures de l’autre côté du détroit d’où ils gagnèrent Gadès.
    La ville
leur fit un accueil triomphal. Par centaines, ses habitants se précipitèrent
au-devant des soldats, les saluant joyeusement et leur offrant du vin et des
fruits.
    Quand il
fut installé dans la citadelle, Hamilcar n’eut guère le temps de prendre du
repos. Magon, son aide de camp, vint le trouver :
    — Fils
d’Adonibaal, un vieil homme demande à te voir et je suis sûr que tu tireras
profit de cette visite.
    — Fais-le
entrer.
    Le
visiteur était un vieillard au visage strié de rides profondes. D’une voix
chevrotante, cherchant parfois ses mots, il prit à partie le général :
    — Mon
nom est Abdarish et je suis le suffète de cette cité où sont nés mes parents et
les parents de leurs parents. Si tu le souhaites, je t’emmènerai voir leurs
tombes dans notre nécropole.
    — Que
veux-tu ?
    — Carthage
doit être véritablement dans le besoin pour qu’elle daigne se souvenir de nous.
    — Tu
as des reproches à notre encontre et je ne puis t’en vouloir. Nous sommes
coupables, moi le premier, de vous avoir négligés. Déverse ta fureur sur nous,
tu en as le droit et le devoir.
    — Ta
franchise me plaît. Qui es-tu au juste ?
    — Hamilcar
Barca, fils d’Adonibaal, autrefois membre de Conseil des Cent Quatre.
    — J’ai
connu ton père il y a bien longtemps de cela. Il est venu avec la dernière
flottille que Carthage a jugé bon de nous envoyer. Nous avions beaucoup parlé
et c’est peut-être grâce à lui que je n’ai jamais désespéré de notre ingrate
mère patrie.
    — C’est
le plus bel hommage que tu puisses lui rendre et il me va droit au cœur.
J’essaierai de me montrer digne de lui. Quelle est la situation ici ?
    — Tu
as pu le constater en entrant dans la ville, nos murailles n’existent
pratiquement plus et nous n’avons pas les moyens de les rebâtir. Notre
population a été décimée par les maladies et par les épidémies à tel point que
nous aurions péri si nombre de nos concitoyens n’avaient pris femme dans les
tribus voisines. Grâce à leurs chefs, nous n’avons pas manqué de vivres et le
pire a été évité.
    — Qu’en
est-il de nos mines d’or et d’argent ? Sais-tu ce qui se passe à
Tartessos ?
    — Nous
avons dû cesser d’exploiter les mines, faute d’esclaves pour y travailler. À
Tartessos, la situation est
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