Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Hamilcar, Le lion des sables

Hamilcar, Le lion des sables

Titel: Hamilcar, Le lion des sables
Autoren: Patrick Girard
Vom Netzwerk:
de marbre.
    Ayant mis
pied à terre, les visiteurs furent conduits à travers une enfilade de salles
éclairées par des torchères jusqu’à un patio verdoyant où des lits de repos et
des tables avaient été dressés. Nahrawas leur souhaita la bienvenue et ordonna
qu’ils soient servis. Puis, prenant Hamilcar par le bras, il le conduisit
jusqu’aux appartements royaux où Juba désirait s’entretenir en tête à tête avec
lui. En se retrouvant, les deux hommes ne purent masquer leur émotion :
    — Dois-je
t’appeler Juba ou Votre Majesté ? Depuis notre dernière rencontre, tu es
monté sur le trône de ton père et l’on te doit respect.
    — Et
quel titre te donnerai-je à toi ? Tu es l’homme le plus puissant de ta
cité sans être pour autant suffète, sénateur ou membre du Conseil des Cent
Quatre. Trêve de plaisanterie, je suis Juba et tu es Hamilcar, deux amis que
rien ne peut séparer.
    — Voilà
qui me rassure pour autant que le doute ait pu m’effleurer. Que
deviens-tu ?
    — Je
règne et, crois-moi, c’est une lourde charge qui me prive de bien des plaisirs.
J’en ai pris mon parti. Quant à toi, je vois que tu repars en guerre et
j’espère que ce n’est point contre mon peuple.
    — Tu
sais très bien que j’ai toujours été l’ami des Numides et que j’apprécie la
fidélité dont vous avez fait preuve à notre égard. Non, je n’entends pas livrer
combat aux tiens, loin de là. Je me dirige vers les colonnes de Melqart d’où je
m’embarquerai pour Gadès.
    — J’en
conclus que tu resteras longtemps absent.
    — Oui
et c’est la raison pour laquelle j’aurais été peiné de pas te revoir.
    — Je
te souhaite plein succès pour ton expédition. Te connaissant, je suppose que tu
obéis à de nobles motifs.
    — Ma
ville connaît actuellement des moments difficiles et nous devons trouver
l’argent nécessaire pour verser aux Romains l’indemnité qui nous a été imposée.
    — Sache,
et je parle là en tant que roi, que le tribut que nous vous versons ne saurait
être augmenté.
    — Je
ne l’ai jamais proposé et je me garderai bien de le faire, autant par amitié
pour toi que par désir de ne pas envenimer nos rapports avec ton peuple.
    — Tu
parles le langage de la sagesse. Est-ce aussi celui du Conseil des Cent
Quatre ?
    — Il
a reçu des instructions en ce sens.
    — Je
te crois. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ?
    — Oui.
M’autoriser à recruter parmi les tiens mille cavaliers. Tu le sais, je ne me fie
qu’aux Numides pour le combat à cheval.
    — Deux
mille hommes te rejoindront dans quelques jours et se placeront sous ton
commandement. Dispose d’eux comme tu l’entends. Ne t’inquiète pas pour leur
solde. Je m’en charge. De la sorte, je serai associé en tant qu’allié à ton
expédition. Cela dit, parlons d’autre chose. J’ai une surprise pour toi.
    — Laquelle ?
    Juba
frappa dans ses mains et un jeune garçon sortit d’une pièce attenante, l’air
rieur et enjoué.
    — Hamilcar,
voici Hamilcar.
    Le fils
d’Adonibaal resta silencieux. Le gamin était le véritable sosie de son père au
même âge et sa vue ramenait le général carthaginois des années en arrière
quand, avec son compagnon de jeux, il gambadait dans les jardins de Mégara.
Profondément ému, il attira vers lui le fils de son ami et passa ses mains dans
sa chevelure bouclée avant de demander à Juba :
    — Parle-t-il
punique ?
    — Penses-tu
qu’avec un pareil prénom je pourrais ignorer ta langue ? fit le garçonnet.
Je la parle comme je parle celle de mes ancêtres et, si tu le permets, j’ai une
faveur à te demander.
    — Hamilcar,
comment oses-tu te comporter de la sorte ? protesta le souverain.
    — Laisse-le
parler. Il me rappelle un jeune garçon que j’ai connu et dont tu devines
l’identité.
    — Merci
d’avoir pris ma défense. Le roi m’a beaucoup parlé de toi ainsi que de son
séjour dans la demeure de ton père à Mégara. Ton fils, paraît-il, a le même âge
que moi. Je m’ennuie ici et je voudrais avoir une éducation aussi soignée que
celle que vous avez tous les deux reçue. Aussi, je t’en supplie, permets-moi
d’habiter chez toi. Hannibal sera un frère pour moi.
    — Je
te l’accorde volontiers et c’est d’ailleurs ce que j’entendais demander à ton
père. Je ne veux pas que mon fils vive uniquement au milieu des Carthaginois
sans connaître les autres peuples et leurs
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher