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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules
Autoren: Jules César
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plié à prêter serment et
à livrer ses enfants comme otages. Il avait dû, pour cette raison,
s'enfuir de son pays, et il était allé à Rome demander du secours
au Sénat, étant le seul qui ne fût lié ni par un serment, ni par
des otages. Mais les Séquanes avaient eu plus de malheur dans leur
victoire que les Héduens dans leur défaite, car Arioviste, roi des
Germains, s'était établi dans leur pays et s'était emparé d'un
tiers de leurs terres, qui sont les meilleures de toute la
Gaule ; et à présent il leur intimait l'ordre d'en évacuer un
autre tiers, pour la raison que peu de mois auparavant vingt-quatre
mille Harudes étaient venus le trouver, et qu'il fallait leur faire
une place et les établir. Sous peu d'années, tous les Gaulois
seraient chassés de Gaule et tous les Germains passeraient le Rhin
car le sol de la Gaule et celui de la Germanie n'étaient pas à
comparer, non plus que la façon dont on vivait dans l'un et l'autre
pays. Et Arioviste, depuis qu'il a remporté une victoire sur les
armées gauloises, – la victoire d'Admagétobrige – se conduit en
tyran orgueilleux et cruel, exige comme otages les enfants des plus
grandes familles et les livre, pour faire des exemples, aux pires
tortures, si on n'obéit pas au premier signe ou si seulement son
désir est contrarié. C'est un homme grossier, irascible,
capricieux ; il est impossible de souffrir plus longtemps sa
tyrannie. A moins qu'ils ne trouvent une aide auprès de César et du
peuple romain, tous les Gaulois seront dans la nécessité de faire
ce qu'ont fait les Helvètes, d'émigrer, de chercher d'autres toits,
d'autres terres, loin des Germains, de tenter enfin la fortune,
quelle qu'elle puisse être. Si ces propos sont rapportés à
Arioviste, point de doute il fera subir le plus cruel supplice à
tous les otages qui sont entre ses mains. Mais César, par son
prestige personnel et celui de son armée, grâce à sa récente
victoire, grâce au respect qu'inspire le nom romain, peut empêcher
qu'un plus grand nombre de Germains ne franchisse le Rhin, et
protéger toute la Gaule contre les violences
d'Arioviste. »
    32. Quand Diviciacos eut achevé ce discours,
tous les assistants se mirent, avec force larmes, à implorer le
secours de César. Celui-ci observa que seuls entre tous, les
Séquanes ne faisaient rien de ce que faisaient les autres, mais
gardaient tristement la tête baissée et les regards fixés au sol.
Étonné de cette attitude, il leur en demanda la raison. Aucune
réponse : les Séquanes restaient muets et toujours accablés.
Il insista à plusieurs reprises, et ne put obtenir d'eux le moindre
mot ; ce fut l'Héduen Diviciacos qui, reprenant la parole, lui
répondit. « Le sort des Séquanes avait ceci de
particulièrement pitoyable et cruel, que seuls entre tous ils
n'osaient pas, même en cachette, se plaindre ni demander du
secours, et, en l'absence d'Arioviste, redoutaient sa cruauté comme
s'il était là, les autres peuples, en effet, avaient malgré tout la
ressource de fuir, tandis qu'eux, qui avaient admis Arioviste sur
leur territoire et dont toutes les villes étaient en sa possession,
ils étaient voués à toutes les atrocités. »
    33. Quand il eut connaissance de ces faits,
César rassura les Gaulois et leur promit qu'il donnerait ses soins
à cette affaire « Il avait, leur dit-il, grand espoir que par
le souvenir de ses bienfaits et par son autorité il amènerait
Arioviste à cesser ses violences. » Leur ayant tenu ce
discours, il renvoya l'assemblée. Outre ce qu'il venait d'entendre,
plusieurs motifs l'invitaient à penser qu'il devait se préoccuper
de cette situation et intervenir ; le principal était qu'il
voyait les Héduens, à qui le Sénat avait si souvent donné le nom de
frères, soumis aux Germains, devenus leurs sujets, et qu'il savait
que des otages héduens étaient au pouvoir d'Arioviste et des
Séquanes cela lui paraissait, quand on songeait à la
toute-puissance de Rome, une grande honte et pour la République et
pour lui-même. Il se rendait compte d'ailleurs qu'il était
dangereux pour le peuple Romain que les Germains prissent peu à peu
l'habitude de passer le Rhin et de venir par grandes masses dans la
Gaule ; il estimait que ces hommes violents et incultes ne
sauraient se retenir, après avoir occupé toute la Gaule, de passer
dans la province romaine et, de là, marcher sur l'Italie, comme
avaient fait avant eux les Cimbres et les Teutons :
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