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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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destin avait choisi Béu, ce jour-là, Zya-nya serait peut-être encore avec moi. Mais, une autre pensée l'a aussitôt chassée : aurais-je voulu que Zyanya souffre comme a souffert Béu ? Combien alors j'ai plaint la pauvre loque qui m'avouait son amour. Elle paraissait si triste que j'ai tenté de prendre la chose à la légère. Je lui ai fait remarquer qu'elle avait eu une curieuse façon de me montrer son amour. Je lui ai dit que je l'avais surprise à accomplir des pratiques magiques et elle m'a alors révélé qu'elle n'avait pas eu l'intention de me nuire, qu'elle espérait que je viendrais partager sa couche et qu'elle avait confectionné cette effigie de moi le but de m'ensorceler. Je suis resté un moment |*ans mot dire, à réfléchir à tout ça et j'ai réalisé combien 'avais été aveugle et insensible pendant toutes ces lées. Ce n'est pas le rôle d'une femme de déclarer m" amour et Béu avait respecté cette tradition ; elle ne 'avait jamais rien dit et elle avait dissimulé ses senti-înts sous une désinvolture que j'avais prise pour un ßpris railleur. Elle ne s'était départie de sa retenue que is de rares occasions et même là, j'avais refusé
    de nprendre, alors que je n'avais qu'à lui ouvrir les bras, 'est vrai, j'ai aimé Zyanya et je l'aimerai toujours, ais cela ne m'aurait pas empêché
    d'aimer également eu. Ayya, quand je pense à ces années perdues par mon nique faute ! Ce qui me fait encore plus mal, c'est d'en Bvoir privé Béu qui a attendu si longtemps, jusqu'à ce l'il soit trop tard pour sauver même un dernier moment tout ce temps g‚ché. J'aurais bien voulu la prendre 1041
    avec moi la nuit dernière et peut-être lui faire l'amour, mais ce n'est plus possible. Aussi, je n'ai pu que lui dire : " Béu, ma chère femme, je t'aime. " Elle ne m'a pas répondu, car les larmes sont venues étouffer le peu de voix qui lui reste, mais elle a mis sa main dans la mienne et je l'ai serrée tendrement. J'aurais bien voulu entrelacer nos doigts, mais cela non plus n'est plus possible, car elle n'a plus de doigts. Vous l'avez sans doute deviné, mes seigneurs, l'explication de sa lente agonie c'est qu'elle est mangée par les dieux. J'ai déjà décrit cette maladie et je préfère ne pas vous dire ce que les dieux ont laissé de cette femme qui fut aussi belle que Zyanya. Alors, je me suis contenté de rester près d'elle, en silence. Je ne sais pas à quoi elle pensait, mais moi, je me suis souvenu de ces années que nous avons vécues ensemble et de ce g‚chis que j'ai fait de nous-mêmes et de l'amour, ce qui est la chose la plus impardonnable qui soit. L'amour et le temps ne s'achètent pas, on ne peut que les dépenser. La nuit dernière, Béu et moi, nous nous sommes avoué
    notre amour, mais c'est trop tard. Il est dépensé, on ne peut plus le racheter. Alors, j'ai évoqué ce temps perdu et je suis remonté encore plus loin. Je me suis rappelé cette nuit o˘ mon père m'avait porté sur ses épaules pour traverser l'île de Xaltoc‚n sous les " plus vieux des vieux "
    cyprès et comment je passais de l'ombre au clair de lune. Je ne pouvais pas le savoir alors, mais c'était le résumé de ce que serait ma vie : tour à
    tour ombre et lumière, jours et nuits pommelés, bons et mauvais moments.
    Depuis, j'ai eu ma part de chagrins et de coups durs et peut-être plus que ma part, mais mon attitude à l'égard de Béu Ribé est la preuve que j'ai aussi fait du mal aux autres. Mais il est vain de se plaindre de son tonalli et, dans l'ensemble* la vie a été bonne pour moi. La fortune m'a souri plus d'une fois et j'ai eu bien des occasions de faire des choses intéressantes. Mon seul regret, c'est que les dieux n'aient pas jugé bon de mettre un terme à mes chemins et à mes jours il y a longtemps, à partir du moment o˘ je n'ai plus servi à rien. Pourtant, je vis encore et les dieux ont sans doute leurs raisons. Je crois même que deux d'entre "eux me les ont dévoilées une nuit que j'étais ivre. Ils
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    m'avaient dit que mon tonalli n'était pas d'être heureux ou malheureux, riche ou pauvre, intelligent ou stupide, bien que j'aie été tout cela, tour à tour, mais simplement que j'oserais relever tous les défis et saisir toutes les occasions de vivre pleinement ma vie. Ce faisant, j'ai participé
    à bien des événements, importants ou pas, historiques ou non. Mais ces dieux m'avaient dit également que mon véritable rôle serait seulement de me les rappeler
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