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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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meilleures terres et s'appropriant les plus robustes d'entre nous, comme " prisonniers de guerre " pour les exploiter.
    Tous ces nouveaux venus eurent si vite fait de s'imposer comme propriétaires qu'un soulèvement fut
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    impensable. La transformation paraissait irréversible et la Nouvelle-Espagne fonctionnait aussi bien, je suppose, que Cuba et toutes les autres colonies espagnoles ; Cortés semblait certain que ses officiers et les "
    faux Blancs " étaient en mesure de veiller à sa bonne marche.
    Cortés avait envie de conquérir de nouveaux territoires ou, plus exactement, de voir les pays qu'il considérait comme lui appartenant déjà.
    " Capitaine Général, lui dis-je, vous connaissez déjà la région qui va d'ici à la côte orientale. Le pays qui nous sépare de la côte occidentale n'est guère différent et au nord, il n'y a pratiquement que des déserts sans intérêt. Mais, au sud, ayyo, au sud, vous trouverez des chaînes de montagnes impressionnantes, des plaines verdoyantes, d'immenses forêts et, tout au bout, la jungle terrifiante, dangereuse, mais si grouillante de merveilles qu'il faut l'avoir vue avant de mourir.
    - Va pour le sud ! " s'écria Cortés, comme s'il donnait le signal immédiat du départ. " Vous connaissez le pays, vous parlez la langue, alors vous allez nous servir de guide.
    - Capitaine Général, lui objectai-je, j'ai cinquante-huit ans. Pour faire ce voyage, il faut être jeune et plein de vigueur.
    - Vous aurez une chaise à porteurs et des compagnons intéressants ", ajouta-t-il en me quittant brusquement pour aller choisir les soldats qu'il emmènerait en expédition.
    Cette perspective ne me déplaisait pas. Faire un der-
    !.'* nier voyage dans ce bas monde avant de partir à jamais dans l'autre me tentait. Bien s˚r, Béu allait se retrouver
    |, seule, mais elle était entre de bonnes mains. Les serviteurs du palais savaient qui elle était et j'étais certain
    £. qu'ils s'occuperaient tendrement et discrètement d'elle. Elle n'aurait qu'à veiller à ne pas attirer l'attention des Espagnols. quant à moi, bien que je fusse vieux, je ne me sentais pas encore trop décrépit. J'avais réchappé au siège, de Tenochtitl‚n, je survivrais bien à cette expédition et qui sait, avec un peu de chance, j'arriverais peut-être à semer Cortés ou à le conduire parmi des tribus qui ne supporteraient pas la vue de ces Blancs et qui nous
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    massacreraient tous. Au moins, je serais mort pour une bonne cause.
    Les " compagnons intéressants " dont avait parlé Cor-tés me laissaient un peu perplexe et je fus carrément frappé de stupeur, quand je les vis, le jour du départ. C'étaient les trois Orateurs Vénérés de la Triple Alliance.
    Je me demandai si Cortés avait voulu les emmener parce qu'il craignait qu'ils complotent en son absence, ou parce qu'il souhaitait impressionner les populations par la présence de ces augustes personnages suivant humblement son escorte.

    Le spectacle valait la peine d'être vu. …tant donné que leurs somptueuses litières étaient fort mal adaptées au parcours difficile, ils devaient souvent en descendre pour marcher. La méthode de " persuasion " de Cortés avait rendu Cuauhtemoc infirme et, dans de nombreuses localités, tout au long du chemin, les habitants eurent droit au spectacle inusité de l'Orateur Vénéré des Mexica boitillant, appuyé sur les épaules des Uey tlatoani de Tex-coco et de Tlacopan.
    Cependant, ils ne se plaignirent pas une seule fois, bien qu'ils aient d˚
    se rendre compte au bout d'un moment que je conduisais délibérément Cortés sur des pistes difficiles, dans un pays que je connaissais mal. J'agissais ainsi afin que cette expédition ne soit pas pour les Espagnols une partie de plaisir et dans l'espoir qu'ils n'en reviendraient pas, mais aussi parce que je savais que c'était mon dernier voyage et je voulais en profiter pour découvrir de nouveaux horizons. Après leur avoir fait traverser les montagnes abruptes d'Huaxyacac, puis les plaines désolées qui séparent les océans méridional et septentrional, je les conduisis dans l'endroit le plus marécageux du pays cupilco et c'est là qu'enfin, écouré par les Blancs et par mon rôle auprès d'eux, je les aban-
    'donnai.
    Je dois vous signaler que Cortés avait emmené un autre interprète. Ce n'était pas Malintzin qui, à l'époque, allaitait son enfant, Martin Cortés, mais je la regrettais presque, parce qu'elle, au moins, était
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