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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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reprocher… et c’est l’essentiel pour moi. »
    Comme il atteignait la porte, elle l’arrêta en disant :
    « À propos, il faut connaître le nom de la personne qui a fourni à Beaurevers le moyen de descendre de la maison incendiée.
    – J’y pensais, madame.
    – Oui, mais il faut trouver… et trouver vite… Ne serait-ce pas des fois le vicomte de Ferrière ? »
    En disant ces mots, elle le fouillait de son regard aigu. Il ne sourcilla pas. Et ce fut d’un air très naturel qu’il répondit :
    « Cette idée m’est venue à moi aussi. Ferrière et Beaurevers, depuis quelque temps, sont devenus inséparables.
    – Eh bien, il faut vous en assurer.
    – Ce sera fait, madame.
    – Ce n’est pas tout : il faut me trouver et m’amener cette jeune fille, cette diseuse de bonne aventure, cette Fiorinda, puisque c’est ainsi qu’elle se fait appeler. Il me la faut aujourd’hui même. »
    Il sortit. Il exultait. Il était bien résolu à obéir et à s’emparer de Fiorinda le jour même.
    Il eût été moins décidé, et surtout moins pressé, s’il avait connu le rôle joué par la jeune fille dans cette aventure. Et la joie qui le soulevait eût fait place séance tenante à l’inquiétude la plus vive s’il avait su que Catherine, elle, était au courant.
    Mais Rospignac ignorait encore ces détails. Et c’est pourquoi, s’en tenant à la promesse de Catherine, il nageait dans la joie et prenait ses dispositions pour exécuter au plus vite l’ordre qu’elle lui avait donné.
    Quant à Catherine, après le départ de Rospignac, elle se leva et se dirigea d’un pas lent et majestueux vers les appartements du roi où elle entra d’autorité.
    Seule la reine mère pouvait se permettre d ’ entrer de cette manière. À cet instant, François était en compagnie de la reine Marie Stuart. Ils n’eurent donc pas besoin de se retourner pour savoir qui venait les déranger. Comme deux enfants qu’ils étaient, ils s’écartèrent vivement l’un de l’autre et prirent une attitude cérémonieuse, conforme au cérémonial.
    « Vous filez le parfait amour, François, c’est fort bien. Mais, vrai Dieu, il y a temps pour tout cependant. Et il faut convenir que vous choisissez bien mal ce temps. Quoi ! les événements les plus graves se déroulent autour de vous et vous n’en avez cure !
    – Eh ! madame, s’écria François impatienté, que se passe-t-il donc de si grave, selon vous ?
    – Se peut-il que vous ne sachiez rien ! Heureusement que je suis là et que je veille, moi ! »
    Elle le prit par la main et l’entraîna vers une fenêtre qu’elle ouvrit d’un geste brusque et tendant la main :
    « Tenez, dit-elle, regardez, écoutez.
    – Je vois, dit François sans s’émouvoir, je vois des bandes de vile populace, qui semblent échappées de la Cour des Miracles, parcourir les rues armées de bâtons. J’entends que ces truands – car ce sont là de vulgaires truands, madame, qui n’ont rien de commun avec mon peuple que je connais et qui est un brave peuple – je les entends, dis-je, hurler : « Mort aux huguenots !… » Je ne vois pas qu’il y ait là de quoi s’émouvoir. »
    Ceci dit avec le plus grand flegme, François ferma lui-même la fenêtre et revint s’asseoir le plus tranquillement du monde.
    « Quand vous entendrez ce peuple tourner ses menaces et ses hurlements contre vous, peut-être alors vous émouvrez-vous. Fasse le Ciel qu’il ne soit pas trop tard !
    – Alors, j’enverrai contre eux une compagnie de mes gardes. On se saisira de ceux qui brailleront le plus fort, on les pendra sans autre forme de procès aux différents carrefours… et je vous réponds que tout rentrera dans l’ordre. »
    « Oh ! rugit Catherine dans son esprit, ceci n’est pas de toi !… Ceci t’a été soufflé par ce misérable aventurier, par ce Beaurevers de malheur !… Mais il ne sera pas dit que je m’avouerai vaincue sans avoir lutté jusqu’au bout !… »
    « Mon fils, si vous ne vous teniez pas éloigné des affaires comme vous le faites, vous comprendriez que la situation est grave et mérite toute votre attention. Souffrez que votre mère qui, heureusement pour vous, se tient au courant, elle, vous fasse part de ce qu’elle sait.
    – Mais, madame, je ne demande pas mieux que de m’instruire. Parlez donc, je vous écoute avec la plus grande attention.
    – Nous sommes en présence d’un vaste complot ourdi de longue main par
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