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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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conséquence qui peuvent être traitées au su et au vu de tout le monde. »
    Il fallait voir de quel air détaché François venait de prononcer ces paroles.
    Malgré les signes discrets que lui adressait son frère le cardinal, le duc ne voulut pas céder sans avoir résisté jusqu ’ au bout.
    « Sire, dit-il en baissant de plus en plus la voix, il est impossible de traiter d’aussi graves questions en public.
    – C’est votre opinion, déclara froidement le roi, ce n’est pas la mienne. Parlez donc, duc. Parlez à haute et intelligible voix. Je le veux. »
    Le roi ayant dit : « Je veux », il n’y avait plus qu ’ à s’incliner.
    C’est ce que fit le duc, la rage au cœur. Mais, au moment où il allait prendre la parole, le cardinal lui ferma la bouche par un coup d’œil d’une éloquence irrésistible, et prenant les devants :
    « C’est un long discours qu’il faut faire. Ceci rentre dans mes attributions plus que dans celles de M. le Duc qui est un soldat d’abord et avant tout. Votre Majesté veut-elle me permettre de prendre la parole ?
    – Peu importe celui de vous deux qui parlera. Je vous écoute, cardinal… Et surtout soyez bref. »
    C’était sec. Le duc se mordit les lèvres jusqu’au sang. Mais un nouveau coup d’œil de son frère lui recommanda la prudence et la modération. Et comme, nous croyons l ’ avoir dit, il avait une confiance illimitée dans l’esprit subtil de son frère qui était la forte tête de la maison, il se contint.
    Quant au cardinal, il se courba profondément, comme devant un compliment flatteur. Mais son dépit était violent. De plus, il était cruellement embarrassé. Et ceci nécessite une explication :
    Forts de la confiance royale, les Guises n’avaient pas attendu cette audience pour prendre des mesures violentes. Ces mesures pouvaient déchaîner la guerre civile dans le royaume. Ils le savaient. C’était ce qu’ils voulaient. Ces mesures, ils comptaient les faire approuver par le roi, après qu’elles auraient été mises à exécution, en partie du moins, c’est-à-dire lorsqu’il serait trop tard pour revenir là-dessus. C’était leur manière de faire dans les coups de force.
    Mais voici que tout à coup le roi paraissait se tourner contre eux. Cela changeait complètement la face des choses. Dans la disposition d’esprit qu’ils voyaient au roi, il eût été souverainement dangereux de lui révéler qu’ils avaient donné des ordres avant d’avoir obtenu son assentiment. C’était cela surtout qu’il fallait lui cacher et c’est pour cela que le cardinal avait demandé la parole.
    Voilà pourquoi le cardinal de Lorraine était embarrassé et s’était accordé un bref instant pour se recueillir.
    Il commença enfin son discours. Ce fut la répétition amplifiée des accusations que Catherine, l’instant d’avant, avait portées sur les réformés.
    Il ne put en dire guère plus long qu’elle, car le roi l’interrompit presque aussitôt :
    « Inutile de pousser plus loin, dit-il. Je suis fixé sur ce sujet… Je m’étonne de voir un esprit aussi éclairé, un savant comme vous, monsieur le Cardinal, se faire écho d’accusations aussi ridicules… Je dis bien : ridicules. Sachez, monsieur, que je suis renseigné sur cette affaire plus et mieux que vous ne pouvez l’imaginer. C’est ce qui me permet de constater que vous êtes dans l’erreur. C’est pourquoi je vous dis : Non, monsieur, les réformés n’en veulent pas à ma vie et ne complotent pas contre la sûreté de l’État… Mais ce qu’ils feront certainement si on les pousse à bout… Peut-être est-ce là ce qu’on cherche. Je finirai par le croire… Vous êtes venu me proposer des mesures. Je présume qu’elles sont violentes. S’il en est ainsi, je vous dispense de les formuler. La violence serait la pire des fautes. Elle nous mènerait fatalement à la guerre civile… Je vois très bien que c’est là précisément le but poursuivi par certains fauteurs de désordres qui, pour l’assouvissement d’ambitions effrénées, n’hésiteraient pas à noyer le pays dans des flots de sang… Mais je ne serai point leur dupe, et leurs abominables projets ne se réaliseront pas, je vous en donne ma parole royale. Inutile donc de prêcher ici la violence. Ce qu’il faut, c’est un large esprit de tolérance, calmer les esprits au lieu de les exciter sans trêve comme on le fait, leur prêcher l’amour et la concorde et non pas
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