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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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la haine et la discorde, leur faire comprendre, enfin, que les sujets d’un grand et beau royaume comme celui-ci sont comme les membres d’une même et vaste famille qui doivent s’entraider fraternellement et non pas se dévorer mutuellement comme des chiens enragés. Voilà ma politique, à moi. Vous la jugerez peut-être un peu simple. Je la crois bonne. Et si on l’applique comme je l’entends – et je veillerai à ce qu’il en soit ainsi – vous verrez bientôt renaître l’ordre et la prospérité dans ce pays. Alors, si Dieu me prête vie, il sera temps de rechercher ces criminels auxquels j’ai fait allusion. Et je vous jure Dieu qu’ils seront démasqués, saisis, jugés, condamnés et jetés pantelants sous la hache du bourreau. J’ai dit. »
    Ce petit discours, auquel personne ne s’attendait, produisit une impression énorme. D’autant qu’il avait été prononcé sur un ton modéré, mais avec une fermeté que personne ne soupçonnait chez ce jeune homme d’aspect maladif, qui passait pour très indolent. Ce fut aussi une stupeur prodigieuse de le voir discuter, avec tant de bon sens et une réelle compétence, des affaires dont on croyait bien qu’il ignorait le premier mot.
    Au milieu du silence, une voix grave s’éleva soudain qui approuva courageusement :
    « Et c’est fort bien dit, Sire. C’est là un noble langage. Un langage de roi. »
    C’était le chancelier Michel de l’Hospital qui prenait ainsi position contre les Guises.
    Cette intervention fut agréable au roi. Avec son plus gracieux sourire, il remercia :
    « L’approbation de l’homme intègre que vous êtes, monsieur le Chancelier, m’est infiniment précieuse. Elle ne saurait me surprendre cependant, connaissant la noblesse et l’élévation de votre caractère. »
    Le chancelier se courba sous le compliment. Et redressant sa noble tête avec une gravité douce :
    « Paroles inoubliables, qui me comblent de joie et d’orgueil, Sire. Si Dieu vous prête vie, vous serez un grand roi, Sire.
    – Ce n’est pas là le titre que j’ambitionne, fit le roi avec la même gracieuseté. Que mes sujets disent de moi que je suis un roi juste et bon, je n’en demande pas plus. En tout cas, c’est ce que je m’efforcerai d’être et, avec les conseils d’hommes vénérables tels que vous, monsieur le Chancelier, j’espère y arriver sans trop de peine. »
    Et, avec un accent d’inexprimable mélancolie qui trahissait la crainte secrète qui était au fond de lui-même, il ajouta, pour la deuxième fois :
    « Si Dieu me prête vie, toutefois. »
    Cette diversion, quoique très brève, avait permis aux Guises de se ressaisir. Le duc reprit la parole.
    « Le roi, fit-il en s’inclinant profondément, repousse, sans les connaître, les mesures que nous étions venus lui soumettre. Le roi est le maître… Je m’incline devant sa volonté. Le roi refusera sans doute également d’entendre la relation des événements qui se sont produits hier… Sur le vu de rapports vagues, émanés on ne sait de qui et d’où, le siège du roi est fait…
    – En effet, duc, interrompit vivement le roi, mon siège est fait, comme vous dites. Mais ce n’est pas d’après de vagues rapports, comme vous dites encore. J’étais là, duc, comprenez-vous ?… J’ai vu de mes propres yeux, j’ai entendu de mes propres oreilles. »
    Si maître de lui qu’il fût, le duc plia sous le coup. Il fit précipitamment deux pas en arrière. Il croyait que le roi connaissait la terrible vérité et qu’il allait l’accuser devant toute la cour d’avoir voulu le faire assassiner…
    « Votre Majesté était là !… dans cette échauffourée !… » bégaya le duc sans trop savoir ce qu’il disait.
    Le pis est que le roi semblait jouir de leur trouble et de leur embarras. Il les fixait d’une manière inquiétante et ne se pressait pas de répondre. Enfin, il prononça avec une lenteur calculée :
    « Oui, duc, j’ai vu et entendu par moi-même. Vous, vous n’étiez pas sur les lieux où se sont passés les événements dont nous nous entretenons. Donc, vous ne pouvez en parler que d’après les rapports qu’on vous en a faits. Oh ! je ne mets pas en cause votre bonne foi… Je sais que ces rapports-là ne sont pas vagues, et qu’ils émanent de M. le Lieutenant criminel et de M. le Chevalier du guet. Je ne dis pas qu’ils sont mensongers, ces rapports, et que vous ne devez pas avoir foi en eux. Mais je
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