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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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les réformés que le populaire appelle huguenots. Leur but ? Rejeter l’autorité royale, se séparer du reste de la nation, ériger un État distinct dans l’État. Et, comme leur élément est essentiellement guerrier, absorber ensuite par la force l’État dont ils seront séparés, l’asservir, devenir les maîtres absolus du royaume. Ce qui revient à dire que vous seriez dépossédé de vos États, renversé et probablement occis.
    – Voyez-vous cela ?… Je m’étais laissé dire que les réformés demandaient tout simplement le droit de prier Dieu à leur manière. Et bien que cette manière ne soit pas la nôtre, je ne vous cache pas, madame, que je ne trouve pas, quant à moi, cette prétention si exorbitante.
    – Prétexte, mon fils, simple prétexte.
    – Soit. Mais ne pensez-vous pas que, si on leur accordait ce qu’ils demandent, ces gens-là se tiendraient tranquilles ensuite ? Je ne sais si c’est un effet de mon ignorance des affaires, mais je ne les vois pas aussi noirs qu’on les fait. J’ai peine à croire à tant de scélératesse. En tout cas, on ne risquerait pas grand-chose d’essayer.
    – Erreur, mon fils, quand nous leur aurons accordé cela, ces gens-là demanderont autre chose.
    – Quoi, madame ? Précisez, je vous prie.
    – Par exemple, l’obligation pour tous les catholiques d’aller au prêche comme eux.
    – Peuh !
    – Soit, dit-elle, mais vous êtes trop bon, François. En attendant, à tort ou à raison, voici les Parisiens qui crient.
    – Laissons-les crier, madame. Quand ils seront las, ils s’arrêteront. »
    Battue sur ce point, Catherine voulut une revanche. Et elle se rabattit sur sa bru.
    « Ma fille, dit-elle soudain, il est vraiment fâcheux que vous ayez si peu conscience de vos devoirs de souveraine.
    – Moi, madame ! balbutia Marie Stuart interloquée. En quoi ai-je manqué à mes devoirs, selon vous ? Je vous serai très obligée de me l’apprendre.
    – Comment pouvez-vous supporter que le roi, votre époux, s’efface ainsi qu’il le fait ? s’écria Catherine avec aigreur. Je sais bien que cet effacement profite à votre famille. Il y a des limites à tout, cependant. Le roi passe la plus grande partie de son temps hors de sa maison. Que cela ne vous inquiète pas, cela démontre de votre part une confiance admirable. Songez cependant que les méchantes langues pourraient être tentées de remplacer le mot confiance par le mot indifférence, et avec une apparence de raison… Ne m’interrompez pas, je vous prie… Quand par hasard le roi reste chez lui, vous le chambrez, personne ne le voit. Savez-vous que, si cela continue, on finira par oublier complètement au Louvre, comme dans tout le royaume, qu’il y a un maître, un seul et unique maître, et que ce maître n’est pas M. le duc de Guise, votre oncle. »
    Marie Stuart, douce et bonne, n’était cependant pas femme à accepter les perfides insinuations de sa belle-mère sans y répondre.
    Elle allait donc les relever vertement.
    François ne lui en laissa pas le temps. D’un geste à la fois doux et impérieux, il imposa le silence à Marie Stuart qui allait répliquer et, avec une violence qu ’ il ne pouvait pas maîtriser complètement :
    « Puisque vous y tenez absolument, je vais montrer que le jour où il me conviendra d’agir en maître, ce sera pour tout de bon. Il faudra que tout le monde plie sous ma volonté. Vous entendez, madame : tout le monde. Vous vous en prendrez à vous-même : c’est vous qui l’aurez voulu. »
    Ces paroles, et surtout le ton résolu sur lequel elles étaient prononcées, firent dresser l’oreille à Catherine. Un commencement d’inquiétude se coula dans son esprit. Mais elle se rassura en se disant que ce n’était là qu’une menace vaine que François n’aurait jamais l ’ énergie de mettre à exécution.
    Nous avons dit qu’elle connaissait mal son fils.
    François frappa sur un timbre et donna un ordre à voix haute.
    À voix basse, il en donna un autre. Catherine eut beau tendre l’oreille, elle ne put entendre ce qu’il venait de commander. Elle avait pourtant l’oreille fine. Et l’inquiétude fit de nouveau irruption en elle.
    En exécution de l’ordre donné tout haut, les portes furent ouvertes. Un héraut annonça d’une voix tonitruante que le roi accordait audience générale.
    C’était presque un événement : le roi était fréquemment hors du Louvre et, quand il restait chez lui,
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