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En ce sang versé

En ce sang versé

Titel: En ce sang versé
Autoren: Andrea H. Japp
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sentences.
    Le moins que l’on puisse dire est qu’il règne un flou certain sur l’encadrement de ce métier, et ceci jusqu’à la Révolution, à peu près. D’ailleurs, ce flou règne également quant à l’origine du terme « bourreau ». Certains prétendent qu’il dérive du seigneur Richard Borel qui avait obtenu son fief en 1261, à charge pour lui de pendre les voleurs du coin. Une autre étymologie fait remonter le terme à la profession de bourrelier qu’exerçaient conjointement de nombreux bourreaux, ainsi que celle de boucher.
    Sans doute faut-il voir, en partie, dans ce manque de netteté, le fait que cette profession était si honnie de tous que personne ne voulait en entendre parler. Ce qui, en revanche est certain, c’est leur condition de parias, détestés par la société, alors même qu’ils étaient indispensables, notamment en raison du nombre considérable d’exécutions et de tortures insoutenables, mais aussi parce qu’ils évitaient aux bons chrétiens de souiller leurs mains de sang. On comprend donc difficilement pourquoi ils ont pu être traités avec cette dureté, ce mépris, au point qu’ils étaient exclus des villes jusqu’au XVIII e siècle – hormis lorsqu’ils logeaient sur la place du pilori. Ils étaient interdits de spectacles, leurs enfants ne pouvaient côtoyer les autres, pas même à l’école, on refusait de les servir dans les auberges et ils durent le plus souvent porter une pièce de tissu sur leur vêtement, marque infamante destinée à les signaler aux autres. Non-citoyens, il fallut attendre 1789 et l’intervention de M. le comte de Clermont-Tonnerre pour qu’on commence à les considérer comme partie prenante de la société. Cette intervention avait pour objet l’éligibilité des juifs, des protestants et des comédiens. M. de Clermont-Tonnerre souhaitait qu’on y ajoute les exécuteurs.
    Au Moyen Âge, il s’agit de la seule charge non-honorifique. En dépit du fait qu’il n’existait pas de véritable encadrement de leur profession, et les candidats étant très rares, les bourreaux bénéficiaient de passe-droits qui permirent à certains d’entre eux de considérablement s’enrichir alors que leurs « interventions » étaient maigrement rémunérées. C’est également en raison de leur rareté que l’on recruta souvent des condamnés à mort, en échange de leur grâce. Puisqu’ils ne pouvaient se marier qu’entre eux, leur charge, de fait, devint héréditaire, aucun membre de la famille ne pouvant sortir du cercle vicieux. On devint donc bourreau de père en fils. Se créèrent de véritables dynasties d’exécuteurs, comme les Jouënne en Normandie. Il est intéressant de noter qu’alors qu’ils étaient exclus de partout, la plupart d’entre eux savaient parfaitement lire et écrire, fait peu courant dans la population générale.
    De vraies bourrelles ont existé, ainsi que l’atteste une ordonnance de saint Louis, même si le nom était également attribué à la femme du bourreau. Elles avaient pour tâche de battre et fustiger les femmes condamnées. Au milieu du XVIII e siècle, il y eut un M. Henri, bourreau de Lyon, qui se révéla être une femme – Marguerite le Pestour. Elle fut emprisonnée après avoir exercé plus de deux ans dans la ville. Libérée assez rapidement, elle se maria. Elle confia « qu’elle exécutait avec plaisir les personnes de son sexe mais avec beaucoup de peine celles qui ne l’étaient pas ».
     
    CHARLES DE VALOIS (1270-1325) : Seul frère germain de Philippe le Bel*. Le roi lui montra toute sa vie une affection un peu aveugle et lui confia des missions au-dessus des possibilités politiques et diplomatiques de cet excellent chef de guerre. Charles de Valois, père, fils, frère, beau-frère, oncle et gendre de rois et de reines, rêva toute sa vie d’une couronne qu’il n’obtint jamais. En 1303, il reçut de son frère les comtés d’Alençon et du Perche en apanage et devint donc Charles I er d’Alençon. Bien que recevant énormément d’argent de seigneurs, du roi, de ses terres et s’endettant auprès de l’ordre du Temple, Charles de Valois courut toujours après l’argent, dépensant sans compter, jusqu’à se tailler une réputation de pilleur en Sicile. Lorsque l’ordre du Temple fut supprimé, il semble qu’il ait affirmé que ce dernier lui devait de l’argent et que Philippe le Bel lui ait concédé un neuvième des biens des templiers, une
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