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Dernier acte à Palmyre

Dernier acte à Palmyre

Titel: Dernier acte à Palmyre
Autoren: Lindsey Davis
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peine par le manche et en dirigea tout de suite le bord un peu tranchant vers ma gorge. Mais je ne l’avais pas attendu. J’étais déjà derrière lui. Il sentit mon poignard fendre sa tunique, avant de m’échapper de nouveau.
    Je le poursuivis, et il me fit face en effectuant de rapides moulinets avec son arme.
    Un crétin de spectateur lui hurla ses encouragements.
    Je gardais la tête parfaitement froide. Ce n’était pas la première fois que je jouais le rôle du combattant qui ne partait pas favori. Loin de là ! Il allait croire que toute la foule était pour lui, qu’il avait déjà gagné ce combat… La robe du fantôme s’entortilla dans mes jambes et me fit trébucher. Il en profita pour me frapper à l’épaule.
    Je parvins à me redresser et à franchir maladroitement la panière d’osier tout en remettant l’ourlet de ma robe dans ma ceinture. Et je cessai de philosopher sur le combat. Tant pis pour la stratégie. Je devais me contenter de réagir à ses actions. Et même pas ! Je voulais en terminer le plus vite possible.
    En me voyant trébucher, Grumio jugea le moment venu. Il fonça sur moi. J’agrippai son bras qui brandissait le poignard, et il le fit passer dans son autre main. Un très vieux truc que je connaissais bien. Il me visa les côtes, mais mon genou rencontra brutalement son poignet gauche et il laissa échapper un gémissement. C’était moi, maintenant, qui pouvais rire en voyant son air stupide.
    Profitant de son manque de concentration, je bondis sur lui et parvins à le faire tomber sur la panière d’osier. Je plaquai tout de suite son bras armé contre le couvercle, en appuyant mon coude contre sa gorge.
    Il était plus mince que moi, mais largement aussi fort. Il se débattait désespérément, la panière glissa en avant et nous en tombâmes tous les deux.
    Grumio fut le premier à se relever. Passant de l’autre côté de ce coffre, il enleva vivement la cheville et leva le couvercle pour me le flanquer en plein visage.
     
    Le couvercle retomba de mon côté. Grumio avait laissé tomber son poignard, mais ne se pencha pas pour le ramasser. Le bruit de bottes des soldats cessa d’un seul coup. Le clown paraissait pétrifié. Un énorme serpent l’observait avec malveillance, visiblement agacé d’avoir été ainsi secoué dans son berceau, et excité par le flamboiement des torches. Il se mit à onduler hors de la panière.
    Un murmure de surprise horrifiée parcourut les rangs des spectateurs. J’étais moi-même bouche bée. Des coudées et des coudées d’écailles en forme de losange se tortillaient sur le sol.
    — Ne t’approche pas ! hurla Grumio devenu hystérique.
    Il avait peu de chances d’être écouté, les serpents étant pratiquement sourds.
    Le python se sentit menacé par l’attitude agressive du clown et ouvrit la gueule en grand. J’eus l’impression de voir des centaines de crochets pointus comme des aiguilles.
    J’entendis alors une voix tranquille conseiller :
    — Ne bouge pas.
    C’était Musa qui s’adressait à moi. Il ne paraissait pas surpris par le contenu de la panière et agissait comme un technicien compétent qui prend les choses en main après un incident quelconque.
    J’avais toujours entendu Thalia dire que les pythons n’attaquaient pas les humains. Je lui faisais confiance sur ce point, mais peu désireux de prendre des risques, je me tins parfaitement immobile.
    Le chevreau que le prêtre tenait toujours dans ses bras bêlait lamentablement. Musa passa devant moi et se dirigea calmement vers le gigantesque python.
    Il arriva à la hauteur de Grumio. La langue du reptile s’agitait nerveusement.
    — Il apprend simplement à reconnaître ton odeur.
    Le prêtre parlait d’une voix douce et rassurante qui ne me rassurait pas tellement. Comme pour mieux s’occuper du python, il posa le chevreau par terre. Le touchant petit animal fit un bond en avant, puis trotta vers Grumio sur ses pattes mal assurées. Il avait l’air épouvanté, et pourtant Zeno ne s’intéressait pas du tout à lui.
    — Grumio, poursuivit-il. Je t’arrête pour le meurtre du scribe Heliodorus et de la joueuse de tambourin Ione.
    Dans sa main apparut son poignard nabatéen à la lame redoutable qu’il pointa vers la gorge du clown. C’était symbolique, car il se trouvait encore à plusieurs pas de lui.
    Grumio bondit soudainement, se saisit du chevreau qu’il jeta à Zeno. La bête poussa des cris attendrissants qui ressemblaient
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