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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur
Autoren: Caroline Roe
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portail puis par le tintement de la cloche. Quand ces bruits furent remplacés par la voix d’Ibrahim qui insistait pour qu’il descende, il s’assit dans son lit de fort mauvaise grâce.
    La veille au soir, la chaleur de mai était tombée sous le souffle des vents frais venus des montagnes. Un lit chaud et moelleux constituait un endroit des plus agréables, et Isaac ne le quitta qu’à regret.
    — Qu’est-ce que c’est, Isaac ? lui demanda sa femme, dont la voix trahissait l’inquiétude.
    — Un messager du palais, mon amour. Je suis désolé que cela vous ait réveillée. L’évêque ne se sent pas très bien.
    — Dans son arrogance, l’évêque ne pense-t-il jamais à votre propre santé ? Revenez vous coucher. Vous lui rendrez visite au matin. Vous aussi, vous avez besoin de sommeil.
    — Ma mie, je me sens parfaitement bien. Et plus vite vous retournerez vous coucher, plus vite je pourrai m’en aller et revenir.
    Sur la patère, il prit sa longue tunique et l’endossa.
    — À moins que Son Excellence ne soit gravement malade, ce que je ne sais encore, je suis certain d’être bientôt de retour.
    Il allait s’avérer qu’Isaac avait à moitié raison.
    En compagnie de deux hommes de la garde épiscopale et d’un Yusuf mal réveillé, il parcourut la courte distance qui séparait le Call du palais de l’évêque, échangeant entre-temps quelques banalités. La pleine lune trônait au-dessus de la ville, projetant sa lumière brillante sur le pavé des rues et créant des ombres aussi veloutées qu’impénétrables. Les trois membres du groupe dotés d’une bonne vue avançaient sans problème et marchaient au même rythme qu’Isaac, qui foulait d’un pas confiant ces rues dont il connaissait la moindre irrégularité aussi bien que l’intérieur de sa maison.
    Yusuf se réveillait lentement. C’est lui qui aperçut une forme noire et inattendue à l’ombre du palais épiscopal.
    — Qu’est-ce que cela ? s’écria-t-il.
    — Que vois-tu ? lui demanda Isaac.
    — On dirait un mendiant assoupi sur les marches, répondit le plus jeune des gardes. Je m’en vais le déloger.
    — Laisse-le dormir, dit le sergent.
    Mais, avant même qu’il eût fini de parler, le garde avait poussé du manche de sa pique la forme noire qui roula avec un bruit sourd.
    — Allez, debout, ivrogne ! fit le garde en secouant vigoureusement le corps inerte.
    Rien ne se produisit.
    — Il doit être mort, dit enfin le jeune garde.
    — Eh bien, vérifie ! lança le sergent.
    — Une minute. Je le tire dans la lumière.
    — Appelle le portier.
    — Laissez-le, intervint Isaac, et chacun s’immobilisa. Je vais de suite vous dire s’il est mort.
    Il palpa le cou, puis la poitrine de l’homme.
    — Il est non seulement mort, reprit le médecin, mais la cause de son trépas est juste ici, sous ma main, plongée jusqu’à la garde sous ses côtes.
    — Assassiné ? répéta le garde en se signant. Sur les marches de Son Excellence ?
    — Et pourquoi pas ? se moqua le sergent. Tu crois que celui qui portait ce couteau se soucie des sentiments de Son Excellence ? Portier ! cria-t-il avec impatience.
    — Qu’est-ce que vous voulez ? répondit une voix déplaisante de l’autre côté de la porte.
    — Donne-nous une lanterne et tiens-la pour que nous voyions mieux.
    — Qu’est-ce que vous avez trouvé ? dit le portier en émergeant de son réduit, une lanterne vacillante à la main.
    Le sergent se pencha sur le corps.
    — Tu aurais dû le savoir, non ? Qu’as-tu donc fait de la nuit, portier ?
    — Je reste assis ici. J’attends que quelqu’un sonne la cloche, voilà ce que je fais. C’est pour ça qu’on me paye. Et c’est un travail bien lassant.
    — Et tu ne t’occupes pas de savoir si quelqu’un se fait poignarder sur le pas de ta porte ? Le capitaine aura certainement quelque chose à dire à ce sujet, je n’en doute pas. Mais puisque l’on vous demande au palais, maître Isaac, nous pourrions peut-être vous laisser seul avec votre garçon pendant que nous réglons ce petit problème ?
    — Certainement, répondit Isaac. Nous connaissons le chemin.
    — Et comme Son Excellence ne se sent pas bien, ajouta le sergent sur le ton de la mise en garde, je ne souhaite pas le déranger inutilement avec ceci.
    — C’est compris, sergent. Nous vous laissons faire votre travail.
     
    Dans sa chambre à coucher austère quoique confortable, Berenguer de
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