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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur
Autoren: Caroline Roe
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n’oublie pas que nous avons l’intention de t’inclure dans nos plans de bataille l’un de ces jours.
    Berenguer quitta la pièce quelques minutes plus tard et trouva l’enfant, livide, dans l’entrée.
    — Yusuf, Yusuf, fit-il en lui tapotant l’épaule. Sa Majesté est contente de toi. Tu deviens un beau jeune homme, bien formé, de toute évidence. Et cela lui importe vraiment.
    — Votre Excellence, le roi n’était donc pas sérieux quand il parlait de m’éduquer ?
    — Il l’était assurément. Et il tient à ce que tu reçoives l’instruction parfaite d’un courtisan. À présent, va et dis à ton maître que lorsque Don Pedro et Doña Eleanora seront partis, j’aurai sans cesse besoin de lui pendant au moins un mois. Ils m’ont épuisé. Dis-lui aussi que Don Pedro est très satisfait de toi.
     
    En plus de préparer la guerre, les visiteurs royaux avaient dû rendre la justice et s’enquérir avec soin des affaires de la ville avant de gagner Rosas, où ils devaient se joindre à la flotte. Le jour prévu pour leur départ vint enfin, et ils s’en allèrent, accompagnés d’une armée de mules, d’une horde de gardes et d’un entrepôt de victuailles. À l’instant où la dernière bête passa la porte de la ville et où s’acheva l’éprouvante tâche consistant à accueillir Leurs Majestés et leur train imposant, le calme revint sur Gérone, épuisée.
    Le dimanche suivant leur départ, Baptista sortit de la cathédrale après avoir assisté à la messe : il avait semble-t-il décidé de rester en ville. Il inspecta la foule puis se dirigea vers un groupe de prêtres – des chanoines de la cathédrale – rassemblés près du portail sud. Quand ils se furent dispersés, il se planta devant un homme de sobre allure, au beau visage intelligent.
    — Je vous prie de m’excuser de troubler votre repos en ce dimanche, mon père, dit Baptista, mais quelqu’un m’a suggéré…
    — Qui donc ? l’interrompit sèchement le chanoine.
    — Un homme ayant quelque importance au sein du conseil de cette ville, répondit doucement Baptista. Ce gentilhomme m’a appris que Don Ramon de Orta était la personne qu’il convenait d’approcher à propos d’une affaire susceptible d’intéresser la cathédrale.
    — Quel genre d’affaire ?
    — Faisons ensemble quelques pas et je vous en dirai davantage.
    Parlant en toute franchise et à voix basse, il l’entraîna au loin, à l’écart des oreilles indélicates.
    — Nous nous arrêterons ici. J’ai peu de temps aujourd’hui, fit Don Orta avec impatience, et je ne souhaite pas le gaspiller en parlant de négoce.
    — Je sais pertinemment à quel point vous êtes occupé, mon père, et en temps ordinaire je n’oserais vous aborder pour ce genre de chose, surtout un dimanche. Mais avec un objet aussi rare et aussi précieux que celui-ci, à tel point que bien d’autres ont hâte d’en prendre possession, j’ai songé que je devais le proposer en premier lieu à quelqu’un de la cathédrale. Je vous le répète, on m’a dit que vous étiez la personne la plus à même de discuter d’un tel sujet.
    — Certes, acquiesça Orta. Et quel est cet objet ?
    Baptista se pencha pour lui en murmurer le nom.
    — Venez dans le jardin, trancha Orta. Je crois qu’il est désert en cet instant.
    — Merci, mon père.
    Orta entra d’un pas rapide dans le jardin et choisit un coin abrité.
    — Bien. Aussi ridicule cela soit-il, je désire savoir d’où provient cet objet, comment vous êtes entré en sa possession et quel prix vous comptez en demander. Nous pourrions l’acheter… rien que pour éviter les problèmes qui surgiraient si vous le vendiez à autrui.
    — Vous doutez de son authenticité ?
    — Bien entendu, trancha Orta. Quiconque ferait de même. Combien en voulez-vous ?
    — Mille maravédis d’or. Je ne puis le proposer à moins et je ne pourrais en demander plus à l’Église.
    — Ridicule. Mais venez tout de même me voir dans une semaine. J’aurai alors pu consulter l’évêque et je vous donnerai une réponse.
    — Je crains de ne pouvoir attendre tout ce temps que vous vous rendiez, calotte à la main, chez votre évêque pour demander la permission de lui parler.
    — Vous êtes un voleur insolent, je n’ai nul doute là-dessus. Et, pour cette raison, je ne vois pas pourquoi je devrais faire des efforts extraordinaires pour vous obliger.
    — Il y a trois raisons, dit
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