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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II
Autoren: Alain Peyrefitte
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officielle des résultats intervienne avant qu'il se réunisse à nouveau.
    Frey présente les résultats et conclut : « Ce qui s'est manifesté dimanche, ce n'est pas une majorité changeante, comme celle des référendums, mais une majorité large et stable, qui approuve l'ensemble d'une politique.
    GdG. — Je n'ai pas d'objections à votre analyse. Voici comment j'ai vu les choses.
    « D'abord, la dispersion politique des Français. Parce qu'il n'y a aucun danger, aucune inquiétude profonde sur aucun sujet, notre pays s'éparpille tout naturellement. À partir du moment où il ne s'agit plus d'éviter le pire — les Allemands, les événements d'Algérie — on s'en va de droite et de gauche.
    « Des réalités politiques sont apparues, qui ne sont pas nouvelles, mais qui sont caractéristiques.
    « 1. Il existe maintenant un noyau très considérable, plus fort dans les régions les plus avancées, avec une compréhension des problèmes mondiaux — le Nord, l'Est, la Région parisienne — qui s'est manifesté puissamment dès le premier tour. C'est ce qui existe politiquement autour de moi ; et ça suffit pour avoir une majorité.
    « 2. La complainte inguérissable des oppositions, dans une dispersion totale. Si elles l'avaient emporté, on ne peut pas imaginer qu'elles auraient pu gouverner.

    « Si j'avais quinze ans de moins »
    « D'avance, il était certain qu'elles n'auraient pas une majorité positive. Le problème était pour elles de recommencer un jeu dont tous, y compris eux-mêmes, savaient qu'il ne donnerait rien. Il n'y a pas une opposition, mais des foules d'oppositions, faites pour écarter le général de Gaulle, sans aucune possibilité de se substituer à lui. Les voix de Mitterrand étaient en majorité d'essence totalitaire, communiste et fasciste. Comment aurait-il gouverné ? Il ne l'a jamais dit et pour cause. Comment faire un gouvernement ? Que ferait ce gouvernement ?
    « Donc, la concentration du noyau qui me soutient contraste avec l'éparpillement des oppositions en face de moi.
    « La conjoncture était pour moi difficile :
    « — À cause de l'âge que j'ai — si j'avais quinze ans de moins, cela aurait été sensible dans mon comportement.
    « — À cause du plan de stabilisation : la démagogie a profité des remous et contrecoups qui l'ont suivi.
    « — À cause de notre décision de suspendre le Marché commun. Il fallait le faire ; mais ça permettait aux démagogues de dire que nous voulions casser l'Europe.
    « Les notables ont moins d'influence qu'autrefois. Les féodalités d'intérêt sont toutes contre l'État, dès qu'il apparaît comme fort et voulant gouverner. Elles entraînent contre l'Etat toutes les clientèles qu'elles peuvent : les partis, les syndicats, les journaux se dressent face à l'État s'il tient debout.

    « Les journaux, on est aux petits soins, on a tort »
    « Le public n'est pas informé des réalités.
    « L'information est difficile parce que la presse est contre nous. Elle présente systématiquement notre action à notre désavantage. Par exemple, elle parle des "réussites et défaillances ". Elle veut ainsi se donner l'air objectif et balancé. Mais en réalité, elle mentionne en passant les réussites qui sautent aux yeux, tout en les minimisant, et elle s'arrange surtout pour mettre l'accent sur les prétendues défaillances, qu'elle m'impute.
    « Ces journaux, on les ménage, on est aux petits soins, on a tort. On leur accorde le monopole de la publicité, qu'on n'ose pas introduire à la télévision, on leur accorde des privilèges sur les tarifs postaux, etc.
    « Pour la radio et la télévision, on a ouvert les vannes au dénigrement. On l'a fait à l'excès. Je m'en accuse, j'ai voulu qu'on donne le même temps de parole à chaque candidat.
    « Pour le reste du temps, je ne suis pas sûr que la radio et la télévision nous soient si favorables. Elles sont bourrées de gens hostiles. Et peut-être qu'on ne s'en est pas servi comme on aurait dû le faire. (C'est pour moi ?)
    « Tout cela a donné le résultat que l'on sait. Peut-être qu'il ne pouvait pas être meilleur.

    « L'élection du Président au suffrage universel, personne ne reviendra dessus »
    « Dans la conjoncture présente, finalement, ces résultats ne sont pas si mauvais. Ils permettent à la V e République de continuer son œuvre. Il n'y a pas de raison que les élections législatives ne soient pas à l'image de ce qui vient de se passer et que la
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