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C'était de Gaulle - Tome II

C'était de Gaulle - Tome II

Titel: C'était de Gaulle - Tome II
Autoren: Alain Peyrefitte
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surmonté qu'il ne s'intéresse qu'au second.)
    AP. — Je ne crois pas que votre politique extérieure en tant que telle ait été sanctionnée.
    GdG. — Non, c'est la crise du Marché commun, sous l'angle des paysans. Leur inquiétude a été excitée par les démagogues. C'est indiscutable. Mais ce scrutin, c'est le rejet de l'Europe supranationale. Personne n'en veut ! C'est la défaite des soi-disant " européens ".

    « Le plan de stabilisation a créé une sorte de dépression morale »
    « Le mécontentement des paysans tient à ce que leurs revenus ne s'améliorent pas, il faut le reconnaître, depuis deux ans. Et puis, l'affaire du Marché commun, qui était pour eux une espérance, leur a paru se fermer. Ils ont réagi par la négative en ce qui me concerne. Pas tous, mais un certain nombre d'entre eux qui y étaient déjà assez naturellement disposés.
    « Quant au plan de stabilisation, il a également créé une certaine dépression morale chez beaucoup de gens, d'abord les chefs d'entreprise, mais aussi beaucoup d'artisans et même d'ouvriers, qui ont vu les commandes et la durée de travail se réduire quelque peu. Et ils ne voient pas trop où ça va. Alors, le type qui arrive et qui dit : "Moi, je m'en vais vous arranger tout ça", on l'écoute.
    « Mettez tout ça ensemble, ça fait 4 ou 5 % qui seraient venus auparavant et qui ne sont pas venus. Au lieu de faire 60 % que j'aurais dû avoir, ça en fait 55. Voilà la vérité.
    « Pour les élections de 1967, nous devrions être sortis de ces deux crises.
    « Quant à la suite, je vais vous dire ce que j'en pense. Je croisque les partis, c'est terminé. Ça n'est pas les partis qui ont entraîné les électeurs. Ce sont des vedettes qui sont venues, et qui ont dit : " Voilà ce que je vais faire, voilà où je vous promets d'aller." Ça, ça a intéressé les électeurs. Je ne parle pas des communistes. Quoi qu'on puisse raconter, ça n'a aucune importance, les électeurs communistes vont voter dans le sens où ils en recevront l'ordre. Mais je parle des autres partis. Ils se sont évanouis.

    « Aucun des autres n'aurait tenu le coup »
    AP. — En tout cas, vous avez rodé le système, vous avez permis de subir le choc de cette expérience inconnue.
    GdG (saute sur cette remarque, se penche en avant, tend le doigt vers moi). — Aucun n'aurait tenu le coup ! Aucun des autres ! Ils auraient été balayés (il fait de la main le geste d'un violent coup de balai). Et sans aucune solution de rechange ! Ils auraient été balayés, pour faire place à l'anarchie. Ils auraient été balayés et la V e République avec eux, et tout ce que nous avons essayé de faire depuis vingt-cinq ans aurait été balayé en même temps.
    (Ce qui a été « balayé », en tout cas, ce sont les doutes qu'il pouvait avoir sur l'opportunité de se présenter. Mais Pompidou, lui, ne croit sûrement pas qu'il aurait été « balayé », puisqu'il ne cristallisait aucune haine.)

    « Je n'ai pas manœuvré en fonction de l'élection »
    « Le septennat qui s'achève, ça a été d'abord une liquidation. La liquidation de l'affaire algérienne, qui a été pénible et même terrible à tous égards. Ça a été ensuite des nécessités nationales pas drôles. La stabilisation, qui était indispensable ; il fallait en finir avec l'inflation, ou bien nos progrès étaient de nouveau corrompus et perdus. Et aussi la liquidation de la subordination aux Américains. C'est-à-dire une politique internationale de dégagement, qui a été décisive, mais a provoqué des contrecoups, pour l'OTAN et pour le Marché commun. Ça créait, inévitablement, une atmosphère désagréable, et qui ne pouvait pas ne pas l'être et qu'il fallait cependant savoir supporter. Là-dessus, est arrivée l'élection présidentielle. Je n'ai pas manœuvré en fonction de l'élection (la litote est belle). Ça s'est fait comme ça.
    « L'indépendance, c'est fait, virtuellement au moins, il n'y a plus que quelques formalités à remplir. Nous ne serons plus intégrés. Tout le monde l'a compris. L'Algérie, c'est fini. Naturellement, il y a la vengeance des rapatriés, qui votent contre de Gaulle ; c'était inévitable. Ça s'estompera avec le temps. Maintenant, tout ça est fait. Il faut repartir pour autre chose. »

    « La complainte inguérissable des oppositions, dans une dispersion totale »
    Conseil du 22 décembre 1965.
    Le Conseil a été reporté au jeudi, pour que la proclamation
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