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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front
Autoren: Sven Hassel
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« asociales » de Berlin. Les gens haussèrent lès épaules : – Une putain !
    Quelqu’un donna une tape dans le dos du lieutenant. C’était un très jeune S. S. Sturmbannführer portant, autour du cou, la croix de fer. Sur une de ses manches était cousu le ruban noir où, en lettres gothiques, se lisait « Leibstandarte S. S. Adolf Hitler ». Une ahurissante rangée de décorations barrait sa poitrine.
    – Une bière d’Ingefar, camarade ? demanda le jeune major.
    C’était la première fois de la soirée qu’on appelait le lieutenant « camarade ». Etonné, il leva les yeux.
    – De la bière d’Ingefar ? dit-il, ça donne la nausée.
    Il leva son hanap et but lentement, mais toussa. Le major S. S. se mit à rire et plongea son nez dans le hanap.
    – Bon Dieu que c’est fort !
    – Oui c’est fort. Il faut ça pour vivre, ajouta le lieutenant.
    Le major S. S. de la Garde personnelle d’Hitler hocha la tête et jeta un coup d’œil circulaire.
    – Quelle porcherie !
    Ohlsen ne répondit pas ; il en pensait davantage.
    – Quand la guerre sera finie, il faudra rendre des comptes pour tout ce que ces types auront fait, dit le major.
    – Ils crucifient les gens.
    – Oui, dit le S. S. – Il se pencha vers le lieutenant et chuchota : – Sais-tu ce que je vais faire, camarade. Je vais me tuer.
    Il regarda encore autour de lui et sa bouche eut un sourire ironique.
    – Et je vais le faire ici, en plein milieu de la horde I
    – C’est une connerie, dit le lieutenant.
    – Peut-être, camarade, mais ça leur fera quelque chose.
    – Tu es ivre ?
    – Pas du tout, affirma le major S. S. qui avait au plus vingt-cinq ans. – Il était très mince, très grand. Ses cheveux rappelaient la couleur du blé mûr, ses yeux, le bleu du ciel par une chaude journée d’août. Il était très beau.
    Sa haute taille se redressa tout entière : – Regarde plutôt, camarade ! – Il alla vers un général S. S. bardé de décorations de la Première Guerre mondiale qui encadraient l’emblème d’or du Parti-Une distinction ornait sa manche droite. Le jeune officier l’empoigna par ses revers où luisaient les feuilles de chêne d’argent. Il sourit et dit très haut :
    – S. S. Gruppenführer, vous allez voir quelque chose de drôle, une blague hors série !
    Le général qui avait bien passé la soixantaine regarda, irrité, le grand et bel officier. Il causait justement avec le monsieur en veston foncé et trois dames ; des actrices de la U. F. A.
    – Et quelle est cette plaisanterie ?
    Le jeune officier eut un rire charmant et contagieux. Ohlsen but encore un peu, puis se renversa en arrière. Il se sentait convié personnellement à ce qui allait suivre.
    Le major pointa son index vers le général.
    – S. S. Gruppenführer, vous êtes un salaud, un infâme salaud nazi !
    Le général fit un saut en arrière. Tout son sang avait quitté son visage bouffi ; il resta la bouche ouverte… Le major sourit.
    – Vous tous, types des camps et des services de police, vous êtes un ramassis de monstres et d’assassins, mais pour votre agréable surprise je viens vous apprendre que nous avons perdu la guerre. Les collègues de l’autre côté sont en route pour Berlin et ils vont vite !
    Une main lui prit le bras qu’il secoua brutalement.
    – Bas les pattes, salopard !
    L’homme qui lui avait saisi le bras le lâcha et fit un pas en arrière. Le ruban de la Garde et la Croix de chevalier en imposaient tout de même. Le jeune major prit son revolver et l’arma.
    Il y eut un silence de mort.
    Le général et le monsieur en civil regardaient hypnotisés le lourd revolver de l’armée dans la main du jeune officier.
    – J’ai honte de l’uniforme que je porte, dit le major tout doucement, en appuyant sur chaque mot. J’ai honte pour ma mère allemande ; j’ai honte de ce pays qu’on dit être le mien ; j’espère en vérité que nos vainqueurs seront assez sages pour fusiller chacun d’entre vous comme un troupeau de hyènes que vous êtes et qu’ils vous pendront avec vos propres ceintures aux murs de vos casernes et de vos prisons.
    Il appuya le revolver sur son ventre, claqua des talons et tira.
    Le revolver tomba. Le major se balança un peu, mais ne tomba pas. Il prit son poignard de parade, une arme aiguë attachée à une chaîne â son côté, et, sans cesser de sourire, il enfonça lentement le poignard dans ses entrailles en ouvrant de gauche
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