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Camarades de front

Camarades de front

Titel: Camarades de front
Autoren: Sven Hassel
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hocha la tête : – C’est exact. Quatre clous, une robe noire ou un cochon talmudique. – Il parut réfléchir : – Les types du Talmud sont plus coriaces, mais les soutanes crient plus fort, c’est plus drôle. Tu ne veux pas venir, lieutenant ? Tu pourrais voir, on vient d’en amener une fournée.
    Il regarda les deux corps par terre, se pencha, ramassa son monocle et saisit un des seins de la fille nue qu’il serra fortement. La fille cria.
    Le borgne continua, indifférent :
    – Dans ma chambre, j’ai deux têtes de la taille d’une orange. L’une d’elles est celle d’une fille juive, l’autre celle d’une Polonaise. Au camp il y a une Française, et je veux avoir sa tête. Je trouve que ça fait bien, ces têtes, sur un bureau, et quand la guerre sera finie, ça aura sûrement de la valeur. Il est plus facile d’en chercher à Berlin qu’au cœur de l’Amérique du Sud, c’est moins dangereux !
    Le lieutenant but encore.
    – Qu’as-tu là-dedans ? demanda le borgne.
    Le lieutenant tourna la tête mais ne répondit pas ; physiquement il eût été incapable d’adresser la parole au collectionneur de têtes.
    – Lieutenant, as-tu jamais goûté du sang de femme dans du cognac ? Il en faut juste un dé à coudre dans un verre, mais c’est merveilleux.
    Il saisit le poignet d’Ilse, le mordit brutalement et racla le bord de son verre contre la plaie. Elle cria de terreur, ce qui le fit rire férocement. Des gens s’attroupèrent. Le grand monsieur en complet foncé s’approcha, suivi de quelques S. S. en vestes blanches. Sans mot dire, il écouta le récit de ce qui s’était passé et tourna le dos en murmurant :
    – C’est tout ? Une plaisanterie. – Il chuchota aux serveurs : – Faites arrêter la fille pour insultes à un S. S. Mais pas encore, plus tard. – Il alluma un nouveau cigare noir, regarda avec amusement un couple dans une position érotique et quitta la salle en chantonnant.
    Le chasseur de têtes qui buvait du sang de femme se leva et poussa du pied la fille nue, par terre.
    – Ton mec fait ça mal, trouves-en un mieux ! – Et il glissa plus loin. Peu après on le revit, un manteau gris jeté sur son uniforme de gala constellé de taches. Le monocle noir avait encore disparu et la chair de l’œil enflammé rougeoyait. La salive coulait au coin des lèvres entrouvertes. Il frappa le lieutenant Ohlsen du pommeau d’or de sa cravache.
    – Tu viens au camp, lieutenant de l’armée ? Clouer quelques circoncis sur la planche ?
    Le lieutenant leva les yeux. Des mots de haine lui montaient à la gorge, mais l’endroit était mal choisi. Il ne répondit pas et but de longues gorgées au hanap plein. Oublier… Comment un jour pourrait-on oublier ?
    Le S. S. haussa les épaules et s’en alla en vacillant. On crut qu’il aillait tomber, mais il se redressa soudain et essuya de son gant blanc la chair rouge qui ne voulait pas guérir.
    – Je pars, cria-t-il. Si vous vous ravisez, demandez Oberscharführer Schenk ; il vous conduira à mon camp et nous aurons un divertissement de circoncis et de soutanes à qui criera le mieux.
    Il sortit en faisant cliqueter ses éperons dorés fixés à de petites bottes. La fille brune demanda à Ohlsen de lui attacher son soutien-gorge.
    – Tu es en permission ? demanda Use.
    – Oui.
    – Tu n’as pas de famille ? reprit la brune aux yeux mi-clos comme ceux d’un chat.
    Le lieutenant ne répondit pas.
    – Tu peux ; venir coucher chez moi, proposa la blonde Lise.
    – J’y penserai, dit-il en buvant toujours. – Il était parfaitement ivre mais personne ne pouvait s’en apercevoir. Posant le hanap, il regarda la blonde. – Si j’étais toi, je filerais.
    – Pourquoi ? s’écria-t-elle en rejetant d’un coup de tête ses cheveux dénoués, brillants comme de la soie.
    Ohlsen sourit : – C’est un avis, crois-moi. File sans qu’on te voie.
    – Quelle idiotie ?
    Elle alla vers un Unterscharführer dont le col portait les lettres S. D. (Service de sécurité). Il lui caressa les jambes et ils montèrent.
    Le lieutenant ne la revit plus. Elle fut arrêtée après avoir couché avec le S. S. et ce fut lui qui l’emmena. On la fit sortir par la porte de derrière qui donnait sur une rue voisine et, le lendemain, on retrouvera son corps dans Grünewald. Une note de service signala qu’elle avait été écrasée par une auto inconnue, et qu’elle était en outre une des femmes
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