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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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principalement au bord des grandes routes qui conduisaient à des villes importantes comme Jérusalem ou Alexandrie, constructions princières, servant de monuments à la piété des rois qui les avaient fait construire, mais le plus fréquemment c’était tout simplement la demeure d’un cheik, ou sa propriété, ou le quartier général d’où il gouvernait sa tribu, qui en tenait lieu. Loger les voyageurs constituait la moindre utilité d’un caravansérail de cette espèce, qui était tout à la fois une place de marché, une factorerie, un fort.
    L’aménagement intérieur d’une de ces hôtelleries ne laissait pas que d’être singulier. Il ne s’y trouvait ni hôte, ni hôtesse, ni serviteur, ni cuisinier, ni cuisine. Seul, un intendant, qui se tenait à la porte, représentait le propriétaire et faisait respecter l’ordre. Les étrangers y séjournaient selon leur bon plaisir, sans avoir de compte à rendre à personne. Une des conséquences de ce système, c’est qu’il fallait apporter avec soi sa nourriture et ses ustensiles de cuisine, ou les acheter sur place, aux marchands établis dans l’enceinte du caravansérail. Il en était de même des lits et du fourrage pour le bétail. Tout ce que le propriétaire fournissait c’était l’eau, l’abri et la protection, et on les recevait gratuitement.
    L’hôtellerie de Bethléem devant laquelle Joseph et Marie s’arrêtèrent appartenait à ce genre intermédiaire. Elle devait être la seule de l’endroit, qui ne possédait qu’un unique cheik. Joseph, bien qu’il fût né en cette ville, l’avait quittée depuis si longtemps qu’il ne connaissait plus personne à qui demander l’hospitalité. D’ailleurs le recensement pour lequel il revenait pouvait durer plusieurs semaines, même des mois, vu la proverbiale lenteur des autorités romaines en province, et il ne pouvait songer à imposer sa présence et celle de sa femme, pour un temps si long, à des amis ou à des parents. Sa crainte de ne pas trouver de place s’était accrue pendant qu’ils gravissaient la colline, et son alarme fut grande lorsqu’il découvrit que la foule assaillait la porte de l’hôtellerie et que dans l’enclos destiné aux animaux l’espace faisait déjà défaut.
    – Je vais essayer de parler à l’intendant, dit Joseph, je reviendrai le plus promptement possible.
    L’intendant était assis sur un bloc de bois de cèdre, placé à côté de la porte, un javelot s’appuyait derrière lui à la muraille, un chien se tenait couché à ses pieds.
    – Que la paix de Jéhovah soit avec toi   ! lui dit Joseph.
    – Que ce que tu me souhaites te soit rendu en une grande mesure   ! répondit le gardien d’un ton grave et sans faire un mouvement.
    – Je suis un Bethléémite, dit Joseph, n’y a-t-il pas de place pour moi ici   ?
    – Il n’y en a pas.
    – Tu dois avoir entendu parler de moi, Joseph de Nazareth. Cette maison est celle de mes pères, je suis de la race de David   !
    Tout l’espoir de Joseph reposait sur ces paroles. Si elles restaient sans effet, il lui serait inutile d’essayer d’obtenir, même à prix d’argent, ce qu’il demandait. C’était une grande chose d’appartenir à la maison de Juda   ; être de la maison de David, cela signifiait bien plus encore, cela constituait le titre d’honneur par excellence, aux yeux des Hébreux. Plus de mille ans avaient passé depuis le temps où le petit berger prenait la place de Saül et fondait une dynastie. Les guerres, les calamités de tout genre, avaient fait tomber ses descendants au niveau des plus humbles d’entre les Juifs   ; ils devaient au travail le pain qu’ils mangeaient, mais leur généalogie représentait un privilège pieusement conservé. Ils ne pouvaient devenir des inconnus au sein de leur peuple, où qu’ils allassent, on leur témoignait un respect touchant à l’adoration.
    S’il en était ainsi à Jérusalem, combien plus un membre de cette famille pouvait-il espérer trouver une place dans l’hôtellerie de Bethléem   ! Joseph disait littéralement la vérité lorsqu’il prononçait ces simples paroles   : « Ceci est la maison de mon père, » car c’était la maison même où commandait Ruth, femme de Booz, celle où naquirent Jessé et ses fils, dont le cadet fut David, celle où Samuel entra, cherchant un roi, et le trouva, celle que David donna à Barzillaï, le Galaadite, celle enfin, où Jérémie, par la force de la
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